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SERVICES FRANCAIS D'INFORMATION (MINISTPRE DE LA JEUNESSE, DES ARTS ET DES LETTRES) Direction de la Daocymentation 14-16, rue Lord-Byron, Paris (8'). *I BULLETIN DE PRESS 11 mars 1947. LA DOCUMENTATION FRANQAISE DES QUOTIDN ETRANGEi1E Nouvelle Srie N* 615 I. PRESS BRITANNIQUE Revue de la prese britannique du 11 mars 1947 1. Conference de Moscou En raison du grand ddbat de politique interieure qui s'est ouvert hier aux Communes et qui embrasse l'ensemble de la politique economique qur gouvernement, la Conf6rence de Moscou n'occupe pas ce martin dans la press une place de premier plan. Toutefois, les articles qui s'y rapportent pa- raissent en premiere page sous des titres assez important. Tous les journaux niettent en relief a la surprise cause par M. Molotpv lorsqu'il a demand que soit discut6e la situation en Chine >. Its annoncent egalement que le g6enral Marshall a propose de discuter la question de la limitation des effectifs d'occupation dans les Etats ex-ennemis et que M. Bevin a insisted tout spdcialement sur la liquidation de la Prusse. Le correspondent du Times ne se livre A aucun commen- taire sur P'atmosphere dans laquelle se sont ddroulis les premiers entretiens. En revanche, M. W. Ewer, dans le Daily Herald, ecrit que < dans I'ensenble, la premiere reunion des Quatre Grands a dte bonne, niais qu'on pouvait entendre ddjh le grondement des orages prochains. i Le Daily Mail et le Daily Worker mettent l'accent sur la question' de la Prusse. A Clifford, dans le Daily Mail, an- nonce par un titre important que < les Quatre Grands abo- lissent I'Etat prussien >. Frank Lesser, dans le Daily Worker, .crit : a Les Quiatre Grands se mettent d'accord pour mettre fin A la puissance prussienne. ,, Bien que M. Molotov se soit oppose a ce que la Chine soit repr6sent6e h la Confdrence et que la r6ponse definitive du general Marshall h la proposition sovidtique ait etd re- tardde jusqu'h aujourd'huii, Robert Waithman, dans le News Chionicle, se fait 1'bcho des bruins selon lesquels I'U.R.S.S., la Grande-Bretagne et les U.S.A. proposeraient leur mddia- tion dahs la guerre civil chinoise. 2. Politique intdrieure britannique La press donne ce mpatin la vedette au grand ddbat de politique interieure qui s'est ouvert hier a la Chambre des Commines et au course duquel 5ir Stafford Cripps a declare que le gouvernement envisageait de nouvelles measures pour organiser la production et ramener le pays it la prosipriti. La measure la plus important est l'6tablissement d'un bu- reau interministdriel qui conjugurra les efforts du' pays dans tous 1ks domains de l'dconomie I l'instar de l'orga- nisme qui avait Wtd crdd pendant la guerre. Ce bureAu serait dirig6 par un Jiomme doui de qualities speciales et de grande experience. Le discourse de Sir Stafford Cripps annon- cait en outre un programme de restrictions portant sur le nombre des trains de- voyageurs, le carbon pour la consom- mation domestique, etc.., Au discours de Sir Stafford Cripps, M. .. Littleton a repondul eq critiquant la politique du gouvernement et accusant Sit Stafford Crijips de sous-estimer le danger que court l'eonomie britannique. 11 aurait meme declard que la banqueroute du pays etait proche et que si le pouvoir d'achat de la Grande-Bretagne restait ce-qu'il est ou si elle ne pouvait plus emprunter a l'dtranger, le niveau de vie du pays diminuerait de 40 c%. 3. GrPce Le Tilmea, le Daily Telegraph, le Manchester Guardiant annoncent que le President Truman fera mercredi une ddcla- ration au CongrBs sur la situation grecque. Selon ces deux journaux, M. Truman saisira cette occasion pour exposer la politique ambricaine dans tout ie Proche- Orient et notamment I'aide que les Etats-Unis se proposent d'apporter i la Turquie. Ils font 6tat des declarations de M. Merrow, membre americain influent de la Commission des Affaires 6trang6res, selon lesquelles l'aide ambricaine a la Gr&ce et a la Turquie n'a pas pour but de d6fendre l'Em- pire britannique, mais d'arreter la march du communism vers l'Ouest. Le correspondent du News Chronicle t New-York croit savoir d'autre part que le gouvernement grec recevra des arm-es americaines pour l'aider contre les rebelles. Une dlep4che Reuter, reproduite dans le Times, announce que M. Porter, repr6sentant .special du president Truman en Gr6ce a conseille an gouvernement amnricain de demander l'abdication du roi de Gr6ce com.me condition a 1'aide amd- ricaine. 4 Indes Tandis que les troubles du Penjab s'aggravent, et que les observateurs ne parent plus d'dmeutes, mais de guerre ci- vile. des manifestations ont eu lieu aujourd'h'i dans toute cette province contre le Pakistan. D'autre part, le correspondent du Daily Telegraph A La- hore signal que Khan de Mandot, l'un des chefs de la Li- gue mupulmane, a informed le gouvereur qcue la Ligue etait soucieuse de d ollaborer avec les Sikhs et les Hindous, pour retablir l'ordre __ ,2 HTLLETIN QUOTIDIENN DE PRESS fTRANGtRE 5. Sarre Le correspondent special du Times a Sarrcbruck announce i'ouverture de l'Institut frangais, de Hombourg, 6v6nement qui est prtsente come un effort de la France vers lo rat- tachement 6conomique de la Sarre (voir l'article plus loin). 6. Ruhr Une court dI 6che du Times announce une augmentation de la production du' charbon de la Ruhr. Les exportati,ms seront elles-mdmcs augmeBntees do 50.000 tonnes en avril ct de 200.000 tonness en mai. 7. Antilles Le correspondent Ipariculier du Manchester Guardian a Paris anionce que 11. Defbos contr6lera le changement qui doit Atre apport6 au ,statut de la Martinique, de la Guade- loupe, do la R6unnion, qui ont demand I'annie dernidre a- etre incorpores ai la Mitropo'le. I1 precise, que 1'economie des Antilles ne s'est pas encore relev6e de la neutrality ri- gide imposec par l'amiral Robert pendant la guerre. 8. Traild polonotchque Un traits d'amiti6 et d'assistance mutuelles a e6t sirgn6 hier entrc les reprisentants polonais et tch6qucs, A Var.ovie, aux terms duquel les deux pays d'engagent a s'aider iiu- tuellement de tons les moyens pour empecher une agres.ion de la part de 1'Allemagne centre P'un on I'autre de ces pays. 'Le protocole quf compose ce trait announce par ailleurs que cenx-ci se sont mis d'accord pour laisser en suspens totes questions d'ordne territorial, mais qu'ils s'enigagent a re- cherchcr une solution an course des deux prochaines anuies. 9. Birmranie Le Daily Telegraph signal qcue deux anciens homes d'Etat birmans, le Dr. Ba Mow et U. Saw, out demand:' la reconnaissance immediate de l'ind.pcendance birmane par le gouvernement britannique. D'autre part, une d6peche Reuter, publide par ce mnime journal, announce que le part communist dv Birmanic a fait savoir qu'il avait 'intention d.e susciter une revolution de toute la paysanneric birmane, mais cc parti,, precise In depeche, n'a pas Wt6 reconnu par Ic government birman 'et ne doit pas Wtre confondu avec le parti conlnuniste bir- man qui, lui, est un part officiellemnent reconnu. a) Lp PROBLEME SARROIS '(Times, 11/3) : versit6 de Hombourg a W6t fondue A la veille de la Con- ference de Moscou, qui ainsi que le pensent les au- torlt6s frangaises doit approuver le rattachement conomique de la Sarre A la France. Ce rattachement, les 'Sarrois eux-memes le d,6sirent, car il mettrait fin A l'incertitude qui regne depuis de nombreux mois. Etant donn6 les souffrances' physiques .qui .accablent 1Alle- magne, les Sarrois ont 6t6 persuades pour le present .du.moins que ieur avenir est lid A- elui de la France et, .dans ;une region oh les coupures d'"lectricit6 sont inconnues, oA le combustible est 'relativement abon- dant 'et 'of le taux des rations est plus 61ev6 que dans aucune autre parties de l'Allemagne oceidentale, il n'a pas ete particuli6rement Adifficile de les persuader. > (Du correspondent du Times A Sarrebruck.) b) LE'TRAITE PPOLONO-TCHO COSLOV-AQIUE (TimnlS, 11/3) : < Le trait&-d'amitiM et d'aide mutuelle qui a -6t si- gn6 lier & 'Varsovie, entire la Pologire at la TchBeoslo- vaquie, compn~te le r6seau > des pactes unissant les Etats .de .l'Europe orientate centre toute aggression fu- ture de 1'Allemagne. Le syst&me de pactes qui unit les Etats de l'Europe orientate ne peut 6tre affaibli que par une m6sentente entire deux des membres de cette communaut6, et ce nouveau trait marque un progrbs notable vers une veritable solidarity. Du point de vue polonais et tch6co- slovaque, l'union contre l'Allemagne, qui a Wtr n6glig6e autretois ce qui a eu des consequences aussi d6sas- treuses est une question de prudence l16mientaire. Celle fois, ce pacte se justified davantage encore. Cha- cun de ces Etats a expuls6 des millions d'Allemands de son territoirc et il est certain que les AllemAnds en 6prouveront un ressentiment permanent et profound. Ce nouveau trait, bien qu'il laisse de c6te les questions territoriales, peut contribuer A creer les conditions de confiance qui seules peuvent permettre de les*resoudre. La solution de ces questions territoriales d6pendra aussi du rbglement du problmme allemand que l'on dis- cute actuellement A Moscou. > C) LE DISCOURS DE SIR STAFFORD CRIPPS SUR L'ECONO- MIE BRITANNIQUE. 1. 'Daily Herald (11/3, travailliste) : << Le parti travailliste est arrive au pouvoir avec un sens r6aliste des besoins de'la nation et avec une poli- tique pourt y faire face. L'attention du public est main- tenant concenlrte sur l'ex6cution au jour le jour de cette politiquc. Les 6v6nements qui se sont succ6d6 depuis les elections ont montr6 plus clairement que ja- mnais la n6cessitt d'une 6conomie dirig6e. La lecon A tirer de nos r6cents deboires est la suite : le dirigisme dolt etre applique avec davantage de hardiesse et sur une echelle beaucoup plus grande; les organismes charges de l'appliquer doivent etre renforc6s. En Jai, on reinforce a l'heure actuelle ces organis- mes. Sir Staffofd Cripps a decrit hier deux ameliora- tions h cct regard. Chaque minister s'occupant de ques- 'tions commercials, industrielles et economiques sera dote d'une 6quipe permanent charge de s'occuper des questions de planification. Ce qui est encore plus important, c'est la creation d'un organisme interminis- terinel charge de coordonner les efforts des divers mi- nisteres. II taut esp6rer que les ameliorations que l'on vient de d'cider seront rapidement mises A execution. L'annue 1947, pour laquelle le gouvernement a fia des objectifs de production dans son recent Livre Blanc, advance rapidement ; son premier trimestre est dGJA presque achev6. II est n6cessaire de periectionner le plus rapidement possible organisation grAce A la- quelle les objectifs pourront Wtre atteints ; il est 6gale- ment n6cessaire que l'effort le plus vigoureux soit "d- ployd par tout citoyen susceptible d'aider le .pays en ce temps d'bpreuve. > 2) News Chronicle (11/3), liberal : Le premier ministry a btC bien avis6 de choisir le president du Boar of Trade pour ouvrir hier le .dbat sur la situation kconomique. Des le d6but, le discours lucide et objectif de Sir Stafford Cripp a .eclairci I'atmophere. Le discours de Sir Staff ord Cripps a montr6 pour la premiere fois que le gouvernement tient compete de la demand gnarale d'une,politique ,positive. .1J a montr6 que le parti travailliste conmnence enfin A prendre au s&rieux Je planisme. :I1 est regrettable, par consequent, que dans sa br6ve allusion A la necessity d'tn plan A longue echbance, 'Sir Stafford Cripps ait trbs peu parle de l'avenir, si ce n'est pour nous pr6venir que nous devons nous pr6pa- BULLETIN, QUOTID.IN DE PRESS ATHANGifRE rer a;une longue p6riode d'aust6rit6. Ti faut espdrer que les,auteas orateurs du:goisvernement exposeront ce que nous& reserve l'avenir dans des terms plus explicites. Geei: encouragerait le pays A; prendre. conscience du fait que la position 6conomique actuelle de la Grande- 'Bretagne n'est pas un probleme qu'on puisse r6sottdre rapidement.et qui r6clame l'adoption hrutale de mesu- res desesp&r6es. Nous avons besoin aujourd'hui de faire des efforts constants et de nous en tenir une politiqpe coh6rente. Avec Sir Sta'fford Cripps, n.ous pensions qu'il en sera aihsi maintenant que le people connait les dangers et les difficulties auxquels il doit fire face. Mais nous de- vrionsanous;rappeler: que le gouvernement; et le: gouver- liement seuln peut'preadre l'irritiative qui soutiendra la corfiance du pays. Un diseours--- si habile qu'il soit n'est pas.suffisant; 3) Dail0pExpress (11/3), conserviaeur Aussi longlemps-que le gouvernement reste dispose A clouter patiemment les arguments de la minority au Parlement et a agir en en tenant conpte. et meme a modifier 6ventuellement son point de vue, on ne peut 1'accuser de faire preuve de tyrannie. Mais lorsqu'il tire part d'une majority num6riquc a la Chambre des Communes pour carter l'opinion des autres, il devient un gouvernement tyrannique qui est indigne d'etre tolkr6 par des homes et des femmes li- bres. Suivez ce d6bat avec soin et observe les racitions du gouvernement. C'est une occasion- unique pour le peupie de- decouvrir ce qui se passe et pourquoi et de juger en consequence. II. PRESS AMERICAINE Revue de la press ameAicaine du 10 mars 1947 1. Grice Toute la. ppesse porte. encore son attention. sun Paffaire grecqne.. Elle. faiL. tat d'une :bunionA, la- iMaisoa.Blanche q#i dolt. permettre an PrIsident, Truasani de; d6cider de lfa proaeidure qu'il adoptera.,ppur fare connaitre, an; pays qpelle est son attitude ct celle du government. americain: ail'egard de ce probl&me. Aux dernibres nouvelles, les correspondanuts de. WshMirgton, sur- la foi d'uien declaration du s6nateur Vkndenbtrg et. dv, s.eertaire dt Pt sidtnt, indiqucnt que M: Tiuinan fera son expose' mercredi dtvant les deux Cham- bres; rdunies:. ans leurTs commentaires, Ils journalists con- tinuent' a etildirv dans quelle measure les U. S. A. penvent etre appeals A fournir leur aide aux divers pays menaces du retrait de 1'appui financier et militaire anglais. Certains vent .jisqlu'..envisage, la. possibilit:pour. les U. S..A. d'avoir j soutenir non seulement 1'Empire britannique, mais, aussi les Empires frang4is et hollandais don't la situation est mise en p.eil, slcon.eux,,par la. faiblesse militair&e eBonomique et financiAre .actuelle de la France et de. la, Hollande. Tous adinettent qupe la Tirquie sera. la premiere nation &a suivre la GrBce dans un appel'h i'aide americaine et.le conrespon- dihnt du New YorkT Times "i Londres indique, de source. auto- risde,, que 1t gouvernement anglais annoncera prochaineement quia' est- oblig&- d suspended 'aide qu'il, aceord-ait jusqu'A prdstntiA le pays. , Certain, journaux, cormme.le libEraliPR Mi et le NNew York Herald., Tribune;. s'inqpietent,.des repercussions que: ,porrait avoir une aide amdricaine au gouvernement grec antuel. L'idee de sosftenir une monarchie en proie A une opposition intbrieurei armiee ne leur, paralt pas cortespondre aux vEri- tables- inidrets de: la: dnmocratle et ils seo demandent dans quell measure le pauple amnricain pourra soutenir une poli- tique qui ne s:inspirerait que de 'elle suivie jusqu'A present par les Britanniques, politique qui risquerait d'encourager les masses greeques a se turner vers le communisure. Les jor-rnaux financiers itudient le coft eventuel'de la nouvelle politiqAe amnricaine d'aide A I'etranger, -u moins tell que, 1':evisagent un grand nombre de correspondarts, Le Journal of Comrterbe conclut' son- Editorial'en distant qure si le Congres approve les propositions que M.' Truman fern pour soutenir la Grece politiquement et economiquement; sa' decision impliquera 'qu'il estV prt it, donner- une' aide mili- taire et financibre correspondante h diautres pays dent 1 . situation est critique. Les perspectives de rbdtotions budg6- taires et de reductions des impbts-soetrouvent entravees par l'eventualitd d'obligations internationals aussi lourdesi Tonte anire politique ferait: cependant courier les: risque dL nature h menacer notre s)ecuritd national. Dans P. M., Uhl dit notamanentque les reactionnaires en Grece constituent une menace et que le moyca le. plus str de jeter le people dans les bras du communism est de lui infliger un regime rbactionnaire qu'il ne pent plus endurer et il ajoute qu'adopter une politique o britannique n en Grece e renforcerait le communism au lieu de l'affaiblir ,: L'editorial du New York Herald Tribune attire Aussi I'at- tention du gouvernement sur cet aspect du probl6me. Une chose, dit-il, n'a pas et6 Eclaircie par le gouvernement ni par une autorit6 quelconque, c'est de savoir dans quelle Smesure une politique democratique doit, accomapaggeri l'aitde economique que les U. S. A. apporteront s la Grece... Est-ea que l'es U.S.A. vont reprendre l'affaire au point of les Brithnniques 1'ont laissee ct vont-ils continue ai apIpuyer jnddfiniinent les ultraconservateurs en GrBee ? Ce journal conclut en se dtmandant si le general Marshall ne serait pas bien avis6 d'adopter vis-a-vis de la Grice l'attitude qu'il avait djhA prise en Chine. 2. La Confprence de Moscou Les premiers articles des correspondents spiciaux envoys A Moscoun rapportent les declarations du geir-ral' MArshall en faveavr d'mnn pate A quatre dirigd centre 16 riArmement de I'Allemagne et donnent des details sur les ceremonies, plus braves que de coutume, qui ont accompagne 1'arrivie des delegues anglais, fragaais et-am2 ricains dans la capital sovidtique. Middleton, le correspondent du New York Times, profitant de: la,.disparition. momentande de, la censure, fhit 6tat des vis6es,;que: les Russes.ont'sur l'Allemagne. Le'titre donn6 ., cette dipeche est significant : < On croit que le but recherclih par Moscou est de dominer 1'Allemagne On indique que les demanded pour Pl'unit, Economique et politique snt' bases sur, le desir des Russes de jouer un:wy61A dans la, Rthr et d'etablir la domination du parti communist. Un correspondent da m6me journal a Berlin ecrit q~s. l, secr6taire d'Etit Marshall a declare aasjpurd'hui que la nigp, ciationr d'une, alliance A quatre dNine. duree de qjarante an's qu'avaient propose Its U. S. A: Atait de premiere impor- tance, et qu'elle devrait prbeeder toute- tentative d&- rediggr- uw traite die, painic pour Pl'Allemagnet lDaprrs ce journaltite, le genEral,:Marshall aurait:ajout, : SSi uin accord pouvrait Atre rdalise, il ferait dispa- raitre bhaucoup ':di didfieult6s e'tipermettrait de traiter les autres avee pins d'objectivit. > 3. Allein gne Le correspondent du. Ne a. York Herald Tribane h PFranc- fort rappprte que 5.000 Allemands ont, assist i uane rEunoio organise par. les parties all4mands de la zone, russe. sons li direetibn de Gtotewohil ct Pfeck. Ces derniers n'auraient pas soulevb6 ~iaecouo deinthousiasme parmi 1'anditoiie. Ds dApbhtes' deo New-York font etat. d'une. manifestation de pasteurs; de jdurnalistes et dbcrivains amxricains,, en faveuir dtlne; Alle~nagne reconstruite pour -servir Iconomie europiemnevIls." anrnaient Egalement:demand4 lit suppression du t travail forpe: et se: seraient d6elards: partisans de transfers de.territoires a condition qu'ils soient.conformes auxr vw ux dbs populations. 4 BULLETIN QUOTIDIEN DE PRESS ATiANG*RE 4 Indochine De nombreuses dep&ches de Paris, de Saigon ct de Bang- kok paraissent -dans la press. Les premieres indiquent un calnme relatif sur le front depuis vingt-quatre" heures et si- gnalent des tentative de n6gociations de la part du Viet- nasm. Les Franqais, selon le corresporldant du New York Times de Paris, auraient envoy des 6missaires aupres de l'ancien empereir d'Annarm, Bao Dai, pour discuter de son retour au pouvoir, c'est du moins ce qu'aurait declared un porte-paro'le du Vietnam, mais le Ministere des Aflaires Atrangeres ne saurait rien de ces n6gociations. Le correspondent du New York Times A Bangkok rapport que les Vietnamiens a admirent les U.S.A. par-dessus tout b, et ajoute que le sentiment anti-ambricain des coloniaux frangais c croit dans la proportion directed du pro-am6rica- nisme des rebelles annamites. Le sentiment anli-amo- ricain des Franqais a ete mis en evidence r6eemment Ipar des articles de press h pine voil6s, dirig6s con- tre le Consulat am6ricain et les activities des services d'information amiricains I Saigon, et par les ru- meurs que l'on chuchotte et qui reprdsentcnt 1'Am4- rique come voulant s'emparer de l'Indochine. * Le repr6sentant vietnamien a Bangkok aurait indiqu,6 au correspondent du New York Times que le Vietnam ne con- siderait 1'entr6e dans 1'Union Francaise que comme un pas vers l'ind6pendance, et il aurait ajout6 que le gouverne- ment du Vietnam voulait que les Frangais remplacent leur politique commercial des monopoles par une politique libi- rale d'accords reciproques. Le correspondent de l'Associated Press A Saigon, Vital Saulnier, dans une d6pCche reprise par le Washington Po'st, note que a des extremists jusqu'au'x mod6res, tous les Viet- namiens d6clarent-que 1'autorite frangaise, sur 1'Indochine' dolt disparaltre ,. I1 reprend les declarations d'un prdtre de *la Ligue catholique, criti.qualjt l'amiral d'Argenlieu pour avoir, selon lui fait appel i l'Union des Blanes contre les peoples asiatiques. 5. Hongrie Les correspondents de Budapest signalent que le com- mandant soavidtique en Iongrie a rejetd la protestation am&- ricaine et que cette note et la r6ponso sovi6tique seront prochainement publides dans les journaux hongrois. a) LE GENERAL MARSHALL A PARIS (New York Herild Tribune, 10/3) : < Pour les Americains, le rble que joue M. Marshall comme porte-parole de la nation dans les discussions de la Conf6rence de la Paix faith presque passer a l'ar- ribre-plan sa carrirre de chef d'6tat-major. Mais pour les Frangais, M. Marshall rest avant tout 1'un de leurs liberateurs, et le mot liberation rev6t une signification poignante chez un people qui a subi le joug des nazis. II y avait quelque chose, de particulierement emou- vant dans le fait 'que M. Marshall revenait a Paris comme artisan de la paix. Lorsqu'il placa une gerhe de lilas .sur la Tombe du Soldat inconnu, il rappela qu'il y'a trente ans, ii s'6tait trouv6 au m6me endroit a co6t du general Pershing << un autre artisan d'une victoire commune > dans une autre grade, guerre. Sans aucui- doute, le Secr6taire d'Etat songeait a cette autre victoire, aux sacrifices terrible qu'elle avait exi- gAs et A la facon don't on avait perdu les avantages de cette victoire. II pensait aussi sans aucun double a la responsabilit6 qui lui incombera A Moscou oh il devra s'efforcer, si cela est humainement possible, de veiller a ce qu'on ne perde pas de nouveau les avantages de la victoire a laquelle il a tant contribub. Bien des fails historiques pouvaient 6tre Avoiu6s dans le petit space oi se' tenait Marshall pres de I'Arc de Triomphe bien des souvenirs, bien des craintes et bien des espoirs y 6taient repr6sent6s. C'6tait bien lh le d6but qui convenait h une mission de grande impor- lance. > b) LE PLAN MONNET MENACt PAL, LE GEL DU BLE (New York Henald Tribune, 11/3) L Les experts 6conomiques et agricoles ont pr6dit hier que la destruction de plus de la moiti6 de la pro- chaine r6colte par les gel6es d'hiver aura des effects dbsastreux sur le plan Monnet. Pour fourpir du pain A la France, le gouvernement est oblig6 de d6penser ses' resources limit6es en dol- lars pour acheter des c6r6ales au lieu des machines et des 6quipements prvu.s par le plan Monnet. 11 faudra attendre plusieurs mois avant de mesurer la port6e exacte du coup qui vient d'etre ainsi port an plan Monnet. > (SIDNIEY KELLER.) III. PRESS SOVIETIQUE Revie de la press soviftique du 10 mars 1947 La Pravda parait seule aujourd'hui, et pres de la moiti, de la premiere page est occupie par les textes et les. illus- trations relatifs A l'arriv6e du president Bidault et du gt- ndral Marshall, ainsi qu'a la reception par M. Molotov de MM. Bevin et Bidawlt. La rubrique de politique dtrangere proprement dite, qui n'occupe qu'une page un quart envi- ron, est essentiellement informative. a) L'immense majority des textes a trait aux themes de la bataille pour la democratic dans le monde. On y relive un copieux bloc de d6peches Tass sur la c681bration de la Journde international de la femme a 1'6tranger, de gran- des dpf6ches sur les proces de Budapest et de Vienne, - des depeches de longueur moyenne sur la situation A For- mose, l'affaire de l'Universit6 d'Ankara, l'indulgence que rencontrent les collaborationnistes en Finlande. La situation an Japon suscite un interOt particulier : Tass done des dep&ches de Tokio, sur la situation A la veille des elections, et Markov consacre un article an m6me sujet (voir cet article plus loin). b) Au second plan, 1'Agence Tass donne dgalement des d6peches sur les relations, internationales : arrive A Var- sovie d'une delegation gouvernementale tchdcoslovaque, - relations commercials entire la Grande-Bretagne et 1'Espa- gne frangquiste, -, dependance de l'Angleterre vis-a-tis des U.S.A., d'aprcs un correspondent aminricain. a) AVANT LA CONFERENCE DE MOSCOU (Novoe Vemramia, 10/3) : a Les pessimistes professionnels du camp r6action- naire ont d6ja repris leur refrain devenn parfaitement fastidieux, mais Avidemment bien pay6, sur << 1'chec inevitable de la Conf6rence de Moscou >. De meme, on fait beaucoup de tapage pour dissimuler a l'opinion publique la nature, des divergences existantes. Les mai- tres chanteurs exp6riment6s comme lord Vansittart exhortent A nouveau les diplomats de leur pays A la << fermet6 >, vouant A l'anathmme tout d6sir de << com- promis >. Cependant, une chose est claire : plus on fera d'ef- forts pour arriver A des resolutions concert6es accep- tables par tous les, participants, plus les perspectives BULLETIN QUOTIDIEN DE PRESS ETRANGERE de la conference se presenteront sous un jour encou- rageant. II n'existe en Union Sovi6tfque aucun group jugeant irr6alisable une collaboration des nations pacifiques. Mais ailleurs, et surtout dans les pays anglo-saxons, il existe des groups important et actifs qui sabotent sys- t6matiquement cette collaboration et qui sont partisans de la fameuse diplomatic at6mique. Ces groups pous- sent leurs gouvernements vers une politique perilleuse et sterile qui tend A imposer leur volont6, aux autres peuples au lieu de parvenir A un accord avec eux. L'experience de la p6riode d'aprds guerre a d6montr6 que cette pQlitique, en tout cas en ce qui touche l'Union Sovi6tique, 6tait vouee d'avance a un 6chec total. > b) LA SITUATION AU JAPON, (Pravda, 10/3) : < L'activite antid6mocratique du gouvernement de Yoshida a W6t soutenue par les autorit6s d'occupation., Une manifestation monstre pr6vue pour le ler f6vrier de cette a'nn6e, a laquelle devaient participer plus de 3 millions d'ouvriers et qui avait pour but d'exiger la admission du gouvernement Yoshida, a WtB interdite quelques heures avant spn d6but. Le g6enral Mac Ar- thur avait d6cid6 que Faction des ouvriers ata, un .acte de (< revolte > et le ministry de l'Interieur' du gouvernemerit Yoshida s'empressa d'interdire toute ma- nif-estation. Mais grAce au-fait indiscutable que les masses labo- rieuses japonaises prennent de plus en plus conscience de leur force, la politique int6rieure du Japon a subi de grands changements ces temps derniers. Les forces de la reaction re.culent de plus en plus devant la puis- sance encore.mal organis6e, mais effective, des masses populaires. L'approche des elections (les elections A la Chambre Haute auront lieu le 20 avril et celles de la Chambre Basse le 25 avril) a reinforce les parties d6mocratiques. Cependant, les forces de la reaction pr6parent une of- fensive dirig6e contre les int6r6ts des masses laborieu- ses. Elles esp6rent contrebalancer 1'influence des par- tis d6mocratiques an Parlement et au Conseil des mi- nistres en cr6ant le bloc uni des parties de droite, et la situation actuelle leur apporte un concours qui n'est pas negligeable en permettant le regroupement de ces forces. La situation des affaires politiques au Japon montre que les parties d6mocratiques japonais devront faire face A de grosses difficulties au course des prochaines 6lec- tions. , (MARKOV.) IV. PRESS SUISSE LA CONSFIRENCE DE Moscou (Gazette de Lauz-anne, 11/3): < Si les supplants des ministres des Affaires 6tran-. gbres ont travaille de leur mnieux, il ne parait pas Iqu'ils aient obtenu des r6sultats satisfaisants. Le project de traits avec l'Autrishe est peine esquiss6. Les quel- ques points sur lesquels on est parvenu A se mettre d'accord sont de peu d'importance. II est regrettable que les diplomats allies n'aient pu s'entendre sur le trace des frontieres de cet Etat autrichien aaquel ils pr6tendent accorder le droit de vivre. Et a quoi bon reconnaitre l'ind6pendance autrichienne si l'on n'est m6me pas capable de fournir les garantics n6cessaires ? Non, les ministres autrichiens qui, A leur depart pour Londres, nourrissaient encore quelques illusions, ont aujourd'hui de plus fortes raisons de craindre que d'es- perer. Ils ne peuvent m6me pas avoir la certitude que l'6tude du trait qui concern leur pays pourra ktre abordee A Moscou. Quant au probl6me allemand, il ne parait gunre plus proche d'une solution. Le rapport redig6 A l'infention des ministries des Affaires 6trangfres par le comit6 de coordination -de la commission de contr6le interallike en Allemagne ne constitute pas une base suffisante de discussion. On ne voit pas pour l'instant qu'un accord soit possible sur le trace m&me des frontieres ni sur la forme qu'il s'agira de donner A cc future Etat alle- mand. Une bataille acharnee se pursuit centre f6d6ra- listes et, centralisateurs, entire les ap6tres de concep- lions d6mocratfques fort diverse. Qu'attendre done. de cette nouvelle conference inter- nationale ? La r6ponse nous est donn6e par ceux-lA mimes qui ont en main la responsabilit6 de la decision. Les minis- tres des Affaires 6trangeres ne pensent pas qu'jl era pos- sible de r6diger le project de traits de paix a imposer aux Allemands. Its esp6rent tout d'abord arriver A une entente sur le regime provisoire de l'Allemagne, fix6 par cette convention de Potsdam 'qu'il est urgent de revi- ser. Nul doute que la discussion de ce point ne suffise A les occuper pendant quelque temps. Peut-6tre pour- ront-ils encore jeter les grandes lignes d'un trait. Mais personnel ne s'y trompe : pour les diplomats r6unis A Moscou, les questions allemande et autrichien- ne restent apr6s tout secondaires. II. s'agit pour eux de savoir si 'U.R.S.S. et les d6mocraties anglo-saxonnes peuvent subsister c6te A cote on si les traitWB que peni- blement ils Blaborent ne seront que des tr6ves. (JACQUES FREiYMOND). S. P. 1. Imp., 27, rue Nicolo, Paris 31.30G9 |