![]() ![]() |
![]() |
|
UFDC Home |
myUFDC Home | Help | ![]() |
Cover | |
Title Page | |
Front Matter | |
Front Matter | |
Chapitre I | |
Chapitre II | |
Chapitre III | |
Chapitre IV | |
Chapitre V | |
Chapitre VI | |
Chapitre VII | |
Chapitre VIII | |
Chapitre IX | |
Chapitre X | |
Conclusion | |
Table of Contents | |
Back Matter | |
Back Cover |
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Full Citation | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
![]() ![]() ![]() ![]()
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Table of Contents | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Cover
Page 1 Page 2 Title Page Page 3 Front Matter Page 4 Page 5 Page 6 Front Matter Page 7 Page 8 Page 9 Page 10 Page 11 Page 12 Page 13 Page 14 Page 15 Page 16 Page 17 Page 18 Chapitre I Page 19 Page 20 Page 21 Page 22 Page 23 Page 24 Page 25 Page 26 Page 27 Page 28 Page 29 Page 30 Page 31 Page 32 Page 33 Page 34 Page 35 Page 36 Page 37 Page 38 Page 39 Page 40 Chapitre II Page 41 Page 42 Page 43 Page 44 Page 45 Page 46 Page 47 Page 48 Page 49 Page 50 Page 51 Page 52 Page 53 Page 54 Page 55 Page 56 Page 57 Page 58 Page 59 Page 60 Page 61 Page 62 Page 63 Page 64 Page 65 Page 66 Page 67 Page 68 Page 69 Page 70 Chapitre III Page 71 Page 72 Page 73 Page 74 Page 75 Page 76 Page 77 Page 78 Page 79 Page 80 Page 81 Page 82 Page 83 Page 84 Page 85 Page 86 Page 87 Page 88 Page 89 Page 90 Page 91 Page 92 Page 93 Page 94 Page 95 Page 96 Page 97 Page 98 Page 99 Page 100 Page 101 Page 102 Page 103 Chapitre IV Page 104 Page 105 Page 106 Page 107 Page 108 Page 109 Page 110 Page 111 Page 112 Page 113 Page 114 Page 115 Page 116 Page 117 Page 118 Page 119 Page 120 Page 121 Page 122 Page 123 Page 124 Page 125 Page 126 Page 127 Page 128 Page 129 Page 130 Page 131 Page 132 Page 133 Page 134 Page 135 Page 136 Chapitre V Page 137 Page 138 Page 139 Page 140 Page 141 Page 142 Page 143 Page 144 Page 145 Page 146 Page 147 Page 148 Page 149 Page 150 Page 151 Chapitre VI Page 152 Page 153 Page 154 Page 155 Page 156 Page 157 Page 158 Page 159 Page 160 Page 161 Page 162 Page 163 Page 164 Page 165 Page 166 Page 167 Page 168 Page 169 Page 170 Page 171 Page 172 Page 173 Page 174 Page 175 Page 176 Page 177 Page 178 Page 179 Page 180 Page 181 Page 182 Page 183 Page 184 Page 185 Page 186 Page 187 Page 188 Page 189 Page 190 Page 191 Page 192 Page 193 Page 194 Page 195 Page 196 Page 197 Page 198 Page 199 Page 200 Page 201 Page 202 Chapitre VII Page 203 Page 204 Page 205 Page 206 Page 207 Page 208 Page 209 Page 210 Page 211 Page 212 Page 213 Chapitre VIII Page 214 Page 215 Page 216 Page 217 Page 218 Page 219 Page 220 Page 221 Page 222 Page 223 Page 224 Page 225 Page 226 Page 227 Page 228 Page 229 Page 230 Page 231 Page 232 Page 233 Page 234 Page 235 Page 236 Chapitre IX Page 237 Page 238 Page 239 Page 240 Page 241 Page 242 Page 243 Page 244 Page 245 Page 246 Page 247 Page 248 Page 249 Page 250 Page 251 Page 252 Page 253 Page 254 Page 255 Page 256 Page 257 Page 258 Page 259 Page 260 Page 261 Page 262 Chapitre X Page 263 Page 264 Page 265 Page 266 Page 267 Page 268 Page 269 Page 270 Conclusion Page 271 Page 272 Table of Contents Page 273 Back Matter Page 274 Page 275 Page 276 Back Cover Page 277 |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Full Text | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
IIi---------~~~---- --- -. 11 The William L. Bryant Foundation West Indies i Collection I ; - LA MEDICINE EN HAITI IMPRINIER'IE MODEL E ' 1940. Arigledes Rues Courbe& Mfacrjouz PORT-AU.PRINCE, I HAITI i. 1927 D) C. PRESSOIR - Nr 4 4 g A CLAIRE PRESSOIR ma femme A Mr & M-" J. CHARLES PRESSOIR mes pire et mere Au Dr FRANCOIS DALENCOUR qui a accueilli avec empressement, dans le JOURNAL MEDICAL IAITIEN les etudes qui ont former ce volume POUR COMMENCER LA LECTURE : . Haiti est le premier pays oi un contact permanent a commence entire la race noire et la civilisation m6- ditteraneenne, 18 siecles apr6s la romanisation de la Gaule, 11 siecles apr6s les victoires de Charlemagne qui ont force les Teutons A vivre de la vie civilis6e, trois siecles apr6s les riformes de Pierre le Grand et 1'entr6e des Slaves dans la grande histoire. Chaque contact entire Greco-romains et Barbares a 6tC heureux,a enrichi la civilisation de sentiments et de pensers nouveaux. Qu'on se rappelle Bacon, Locke et Newton chez les Anglo-Saxons ; Descartes, Pascal, Pasteur, chez les Francais; Galil6e et Giordano Bruno chez les Italiens ; Leibniz, Kant, Goethe, Beethoven, chez les Allemands; Tolstoi, Lobatschevsky, chez les Russes ; Bolyai, chez le people Hongrois issu du m6tissage des Blancs et des Touraniens. On peut pr6sumer qu'il en sera de m6me des Noirs; qu'ils donneront aussi des penseurs et des savants ori- ginaux; et il y abeaucoupde chances que ces derniers naissent premierement sur cette terre d'Haiti, si f6- conde en experiences de vie; d6ja illustree par le g6nie de Toussaint Louverture, de Dessalines et de P6tion. II faut pour cela que le jeune haitien aie confiance en lui-m6me et sache oser, d&s le college. Puisse ce livre l'y aider. (1) (1) La matiere de ce livre a paru tout d'abord dans le ((Journal MAdical Haitien ) : No de Mars-Avril 1924.-Un siecle de m6decine en Haiti ; Nos de Mai 1924 et Juin-Juillet 1924.-La m6decine a St. Do- rningue; No de Decembre 1924. La medecine en Haiti depuis 1915; No0 de Mai 1925, Juin-Juillet 1925, Aout-Septembre 1925.-Analyse des travaux de 1'Ecole haitienne ; NO de DIcembre 1925.-La Pharmacie en Haiti. -- Voir aussi < La Presse M6dicale > Paris No. 74 du 15 Septembre 1926.--D" C. Pressoir : L'Ecole de Medecine haitienne. -- s- A propos de l'Histoire de la Medecine IHaitienne par le Dr CATTS PREssomR L'histoire de la medecine haitienne du docteur Pres- soir que je voudrais presenter au public de cette atta- chante Revue est de ces belles personnel qui volontiers se passent d'introducteur et d'introduction: Sit6t parues elles s'attirent le suffrage des plus difficiles. Je m'en voudrais done do ciceroner longuement, maladroite- ment mes lecteurs et par des commentaires intempes- tifs de retarder ou d'amoindrir leur plaisir. Des chapi- tres detaches parus dans le ( Journal M6dical Haitienw que dirige avec honneur notre confrere Francois Da- lencour out donn6 un avant gott qui a permis d'appr6- cier le talent probe et sobre de l'auteur et fait d6sirer de renouveler le contact avec un esprit de cette quality en une conversation plus longue. Des entretiens Iamiliers sur ces sujets d'histoire et de m6decine qui nous passionnalent tous deux, quelques incursions dans cette m6decine d'autrefois d'of je suis revenue persuade de la suite discontinue du pass vi- vant don't nous repr6sentons un moment, m'ont int&- r6ssI tout le premier aux travaux et recherches de no- tre ami et m'ont vain de penetrer avant d'autres dans ce parterre choisi. Mon dessein sera jiig6 sans doute ambitieux, j'essaie- rai pour ceux don't j'ai l'audience, qui me font I'amiti6 de me lire de d6gager la signification, la portte social du livre, sa philosophic, I'Ame de verit6, la lecon de sa- gesse, le message de bonne foi qu'il apporte. Vous vous souvenez tous de ce tableau si vivant et combien actuel de l'Agora alh&nien bross6 par Demos- 1hne; le people des hadauds, les bourgeois s'intcrro- geant: c quoi de neuf), come nos modernes oisifs et les propos utiles ou subtils de courir sur leurs 16vres, 1'indignation genereuse de l'orateur: quoi de neufle quand Philipe est A nos portes. Nous sommes comme ce people d'Athines i un tournant perilleux, i une pe- riode d'incertitudes et d'angoisses, nous assis'ons aux spectables quotidiens de semblables inconsciences et de pareilles rivalites; nul n'ose se resoudre A dire: Voici la bonne voie, la voice qu'il fault suivre : on doute de tout, mOme de soi. La conscience collecti- ve tiraille par les sophismes ne sait plus choisir n'ose se d6cider; comment rompre le cycle des oscillations, affirmer. Une voix s'61eve, ce n'es pias celle de l'orateur Alhd- nien, du politique Demosthenes, qui parole, c'est un jeune home qui parle, il est sincere, on dolt I'ccouter on l'6coute. II dit les origines de la patrie hailienne, les efforts patients et sagices d'ancelres avises, les lentes adapta- tions successives des homes au milieu, la fusion des allusions h6terogenes jusqu'a la constitution (d'!ne race nouvelle; I'elaboration lente, p6nible, cerlaine. ('un or- dre, d'une civilisation. Comment, ce[ id(Ial meiur-e est contrarid, comment le retrouiver. Je suis atnen6 ici A evoquer un chapile die nos vies de jeunes haitiens du temps present. Nous somnmes nts au souffle des tenmptes. Notre orgucil 'tit pipeline I)ar la botte lourde des envahisseurs. Nous :ions subi se.: fatalit6s et je dirai lune autre fois ce qu'il 1inous en coutla. Nous avons essa d'organiser logiquemcntt nolie uni- vers. On nous avait affirm&.- les soirs d'orage les cor- beaux coassent, les oiseaux de imuvais aiugure jettent de mauvais sorts semeurs de dcsarrois et de paniques- la faillite des efforts des anc6tres condamn6s i I'avance par l'inf6riorit6 inn6e de notre race, par des directives mauvaises volontairement suivies; ideal latin perimn, apanage de races l6clinantes, civilisntion frnnqaise oeu- vre d'artiste d6cadents, h6r6dit6s lourdes, poids north d'un passe accablant. Tout 6tait perdu, irr6emdiable- ment, il n'y avait plus rien A faire. Notre jeunesse s'in- surgea contre de telles condamnations qui tombaient de l6vres parfois illustres, souvent savantes. Nous re- pondions en nous, et ce fut notre mystique, le sens ca- che de nos actions les plus humbles: ce n'est pas vrai que l'haitien soil inferieur, il faut dans toutes circons- tances agir de telle sorte que nous le pouvions, il taut mrriter. il faut nous sup6rioriser afin de devenir des individualists puissantes, des centres de ralliements, des professionnels comp6tents, des hommes de savoir, modestes, des hommes de m6tier relevant le prestige de leurs 6tats et redonnant un cadre h la cit6e recons- truire. Nous acceptons d'abord notre condition d'haitien, sans accepter de restriction on de diminution A ce con- cept, ne nous consid6rant ni sup6rieurs A notre milieu, ni comme des strangers de passage, mais comme les fils du territoire, descendants d'ancitres qui y peine- rent el v moururent nous transmettant un heritage de fiert6 et de dignity tranquille A laisser un jour intact A ceux qui nous continueront. Nous avons voulu pren- (Ire rang dans la suite de ceux qui voulurent une Hai- ti. Une Patrie est une creation continue; avant quo s'6- difient et se fondent en un ensemble harmonieux les l6nmcnts disparate h6t6rog6nes, les cerveaux puis- sants, la p[ensee hardie, l'imagination passionnee de quelques philosophes Ia realisent souvent seule. L'Allemnagne moderne fut longtemps penste, aimce, rcev&e,par Gethe,Hgel,Fichte,Kant.Le bras fort et l'esprit puissant des realisations de Bismark, Moltke devaient concreliser, rendre mat6rielle et vivante cette patrie Al- lemande qu'ils avaient longtemps cherie et cr66e en puissance. Si l'on peut ici employer le language de la micanique ils firent passer de l'6tat slatique a 1'6tat dv- namique des id(es-forces. Au congr6s d'Agram une simple question philologi- que r6unit assembles des professeurs, des philosophes, des historians, et de leur langue historiquc retrouv6e, des etudes de leur pass h6roique, de l'entrainement syst6matique et m6thodique de leurs Sokols devait re- nattre la patrie tcheque. Ce ne fut pas une creation artificielle due A la fanfai- sie des diplomats mais une reality vivante. De la poussiere des livres, de F'Ame des savants qui l'avaient aim6e dans son pass, et rev6 de la ressuciter, autant que du courage de ses fils peut surgir une nation de longtemps assure. C'est notre maniere d'6tre haltien; sans consentir aucune augmentation a cette nation, nous acceptons. nous r6clamons tout son pass, meme ses antec6dents lointains, ses fautes m6mes, car si elles n'excusent pas celles d'aujourd'hui, elles expliquent le temps present, !toute parties de sa physionomie, que le temps et les circonstances modifient sans doute dans le sens d'une realisation plus complete de ses qualities originales pour lui permettre de remplir pleinement sa destine un jour. Nous avons voulu avant de rien enlreprendre reali- ser les efforts anterieurs; d'of celte enqu&te dans le Pass6; nous ensommes revenues regaillardis,riconforths. Nous y avons trouv6 une m6thode, des enseignements pr6cieux. Nous avons trouv6 la preuve que dans tous les champs de l'activit6 haitienne, dans l'oeuvre de la civilisation entreprise, on s'est genereusement, utile- ment d6pens6; si l'Mdifice 6tait encore A pied d'oeuvre, ni la conception, ni l'ex6cution ne nous d6passait. La modicit6 de nos budgets seule coupable emp6chait tou- te entreprise de quelqu'envergure, 6triquait les concep- tions. On avait proclam6 grands cris la faillite de l'intel- ligence haitienne; A I'etude des faits passes, A la lumiere qu'elle projette 6clate le contraire, une magnifique glorification du savoir probe et modest en est result~; Avant de reconstruire nous avons examine les mald- riaux pour utiliser ceux qui m6ritaicnt de durer. Le pass. n'avait pas t6c ce long tissu d'erreurs et d'inco- hlrences qu'on nous representait. Nous sommnes remontks aux sources premieres ; a colonisation franCaise, magnifique canevas d'une Haiti A venir. Tout avait Wte pens&, bien pense, tout avait 6et essay et bien commence. II suffisait de continue. Une solution de continuity au debut de 'ere haitienne justi- fiUe par la plus monstrucuse des iniquites humaines et des injustices sociales: l'esclavage, laissait une serie de lacunes A combler, un ordre nouveau A raaliser don't experience se poursuivait. Iien qui soit 1i honteux et inavouable. Ces recherches, l'exercice de notre art, nous out fait aimer les r6alit6s. Un sens positif du possible'qui econo- mise 1'Fnergie, fait porter l'effort dans l'axe voulu au point of la resistance flechit, of il a le plus de chance de donner son plein rendement, sans deperdition de force, ou gaspillage inutile. C'est ce r6alisme, cet amour du concrete et de 1'utile qui applique A ces etudes d6sint6- ressees nous a montr6 la lumineuse application des ef- forts dejA r6alis6s; une m6thode g6nerale d'action hai- tienne : rentrer daus la voie tracee, coloniser nous- memes notre pays, marcher dans les pas des colons franpais, ceci dans tons les domaines. Les hydrauliciens de Saint-Domingue, les m6decins du Roy pays de sa cassette personnelle et du budget de la marine, on n'insiste pas assez sur ce point, 0taient des specialistes (ininents. parmi les plus grandes com- p6tences de leur cpoque, jouissant de credits considera- bles. Leur travail souvent meriterait seulement une mi- se au point, une adaptation aux id6es nouvelles, aux progres r6cents. Ces iddes et ces progres nous les trou- verons realises dans les pays A climate semblable au n6- tre-par climate j'entends aussi bien le climate moral, I'atmosphere des idees. Je crois qu'il y a chez nos hommes d'6tat trop sou- vent une erreur de points de vue qui les porte sans cri- tique pr6alable a essayer d'appliquer a notre jenne de- mocratie les id6es et les mceurs de contr6es depuis long- temps adapts par une longue education et de lentes et et sages tapes a toutes les realisations sociates quel- que audacieuses qu'en puisse paraitre l'enonc( ; les fac- teurs d'application sont diff6rents, diff6rente doit 6tre la m6thode. Les pays neufs, nouvellement mis en valeur, peupl6s de races n'ayant pas encore adopt la civilisa- tion occidental voilA ou nous pouvons suivre des expe- riences,prendre examples utiles; non en Europe dans les vieux pays de races et de climats absolument dissem- blables. En m6decine cela est aussi vrai, la medecine est la m6me partout,mais la g6ographie de certaines maladies ou plut6t certaines conditions font que tells on telles maladies soient plus fr6quentes dans des zones donnees et de ce faith on peut oser une approximation sulfisam- ment exacte en parlant de mddecine tropical, qui signi- fie seulement que les tropiques sont le terroir d'dlection de certaines maladies. Nous nous entendons cela suffit. Eh bien dans notre domaine, dans nos recherches, nous aurions advantage A suivre les travaux des ecoles tropi- cales francaise, anglaise, am6ricaine, hollandaise, Bom- bay, Calcutta, Java, Batavia, Indo-Chine, Afriquc I'ran- caise, Madagascar, et les travaux de l'Inslitut Rockfeller, et ceux non moins int6ressants de l'ecole bresiliennc et des autres 6coles latines d'Am6rique. L'on excusera ces digressions don't s'est sans doute lassde et attention et la patience du lecteur, don't le moindre defaut est d'6tre longue et sans doute aussi superflue ; mais je ne crois pas avoir trahi Pressoir ei je ne lui prite nullement des intentions gratuiles 6tant de la m6me 6quipe, de la generation qui come colle des jcunes frangais devenus homes en 70 pent re- vendiquer le triste privilege et la gloire funeste d'6tre marquee du signe d'un grand malheur collectif, d'dtre : La Sacrifice. Elle ne v:udra d'ailleurs qu'en acceptant son sacrifice. Cette enqudle nous mena si naturellenent d'un par- ticularisme professionnel a la notion d'intlrte general, nos points de vue s'accrurent si spontandment qu'en v&rite il ne m'a semble ni artificial, nullement inutile d'en souligner ici le d6veloppemcnt. De i'dpoque pr6colombienne de la m6decine des In- diens nous n'avons que des donndes contronvables on d'un int6r4t scientifique de pure cnriosilt. Sur la m6decine des nigres et la midecine A Saint- Domingue les ouvrages ne manquent pas. L'obligeance aimable du Pere Christ, bibliothecaire du Petit Semi- naire Coll&ge Saint-Martial nous a pernis de consul- ter et d'utiliser le Dazille. ((Observations sur les mala- V' dies des Negresn (1) mais ce que Pressoir y apporta y ajouta, c'est son sens clinique personnel, un esprit de clart6 qui lui a permis pour l'intelligence de notre nm- decine de d6gager du clair obscurdes theories lesgran- des lois que le bon sens et l'observation exacte avaient des lors fixes. Les maladies observes sont les mmees, telles des- criptions cliniques denmeurent; les trailements, 1'expli- cation des phenom&nes, l'agent causal, acquisitions neuves sans doute, mais A cela pr6s nous n'avons guere devance les ancien maitres; telles d6couvertes ne sont souvent que des ouvrages retrouvIs qu'une mise au rancart injusle avail fait oublier; je vois des 6paules qui s'agilenl.je ne nic pas que la bactdriologie, la mi- crobiologie, n'aient donned plus de rigueur au diagnos- tic, que les notions relatives aux fievres de nos pays n'aient regu un coup de ponce definitif par la classifica- tion rigoureuse de notre maitre Audain. Y atteint-il lui- m6me d'uncoup,sous le coup d'une revelation, ou d'une inspiration gkndrale? Ce furent des annees, de travail as- sidu, des rechercles continuelles, patients et sans cesse renouvelees,des nises au point successives modifiant ses conceptions jusqu'i fixer leur aspect dernier. L'historien rend compete dn travail de cet esprit puissant aux prises (1) C'est en effect le Dr Sylvain qui nous avait prgte ce volume lA. (Note de 1'auteur ) avec le mystere de la maladie; la lutte en est passion- nante. II ne se content pas de fire l'histoire de la re- cherche scientifique chez nous, il montre la persistence de certaines id(es, d'une tradition clinique qu donnait son caract&re v notre m6decine d'autrcfois q ti n'etait pas si improvise, si empirique qu'on le croit ct le r&- p6te volontiers. I1 en est r6sult6 un acre de foi inagnifique. Si dans un seul domaine de l'activit6 haitiene tant de g6n6rcux en- thousiasme, de d6vouement s'est d6pens6, il est impos- sible qu'il ne l~ve unjour que nous souhaitons proche en de superbes moissons. Pressoir a donn6 un etat civil a notre m6decine hai- tienne, a 6crit le premier chapitre de ce bilan de notre ere haitienne que je crus devoir r6aliser un jour, qui fasse preuvedans tous les domaines qu'avec des moyens pr6caires nous n'avons cess6 d'apporter notre petite contribution au grand Oeuvre qu'accomplit l'humanit6 dans le Progrcs; que se crait un type original,une civi- lisation personnelle, franco ou huimano-haitienne qui alliait le vieil ideal latin aux modaliles que peuvent y apyorter notre milieu et notre race. Pour ceux d'aujourd'hui il a circonscrit le champ des recherches, mis A point les travaux des aines, identifii les formes nouvelles pr6sentees par les types morbides chez nous; enfin la voie Rtant trouv6e, la bonne voie re- trouv6e, encourage se lancer A la d6couverte come les premiers pionniers. En faisant cela il a accompli une oeuvre de politique. dans le meilleur, le seul sens du mot, qui se souvient de polis, I'homme de la cite, celui qui construct la citi de demain; le round point on doivent en definitive se rencontrer et se reconnaltre ceux qui persistent et s'a- charnent A vouloir que dure une Patrie haitienne.(1) D' NORMAL GEORGES SYLVAIN (1)Les Annales de Mddecine Haitienne no de Mai-Juin 1926. CI..\I'lPTiE I LA MEDECINE A SAINT-DOMINGUE C ELUI qui m6dite sur 'histoire de notre patrie ne manque pas d'etre frappe de la persistence des mceurs et des id6es de l'ancienne m6tropole dans notre vie national. Nos goits, nos pr6jug6s, nos traditions sont come d'un petit coin de la France du dix-hui- lieme siecle, kgar6 dans l'Am6rique du xinglimre. Les institutions coloniales expliquent celles de la R6publi- que hanIlienne, et l'on comprend mieux le movement sanilaire en Haiti, quand on a 6tudie l'organisation des h6pilnux et la pratique mndicale du vieux Saint Dominiguite. On sailt que les flibustiers commencerent a fr6quenter Hispaniolades 1630 et que les 6tablissements des Fran- cais, pritent en moins d'un sikcle, un magnifique essor, qui fit, de la c6te occidentale, d6serte et delaiss6e de la colonic espagnole,unsucces economique qui nele cdait en rien aux plus brillantcs reussites des Anglo-Saxons. I.horrucir que nous inspire un 6tat social fond sur le Iravail servile, ne doit pas nous faire oublier la prodigieuse 6nergie que les blancs ont diploybe sur ce sol arros6 du sang de nos p6res. Pen'dant 175 ans, commercants. planteurs, industries, m6decins, chirur- iens. apothicaires, employs d'administration, religieux, religieuses, intendants et gouverneurs, tous ont cou- rageuscrnent lutti pour cr.er une petite France qui ne devait pourtant pas durer, parceque les assises en etnient branlantes. Dans ces regions eloignees ofi le Normand, le Brclon, l'Angevin, le Provencal, venaient chercher fortune. il fallait s'occuper des malades que terrassaient la fatigue et les infections; il fallait creer des ttablissements Shospitaliers, et recruter des m6decins et des infirmiers. SOn y pensa un peu tard. Les h6pitaux et les hospices Le premier h6pital construit par les Franpais A Saint- Domingue se trouvait au fond du Cul de Sac, pres de I'habitation Turgeau, A une demi lieue de la position de la future ville de Port-au-Prince, au flanc d'une hau- teur qui en garda le nom de Morne de l'H6pital. II etait dit a initiative m6me des flibustiers. Cet 6tablisse- ment disparut vers 1708 par suite des dim6l6s entire les fondateurs et le comte de Choiseul Beaupr6, Le deuxi6me h6pital que les historians mentionnent fut fond6 au Cap par la confr6rie de la Misericorde pour le soulagement des malheureux Francais chassis de Saint Christophe, en 1690, par les Anglais. L'h6pital de la Misericorde change de destination en 1719; il servit de local a l'orphelinat fond6 par le P. Boutin. Cependant le d6veloppement des services hospitaliers ne fut pas une oeuvre de la pr6voyance, mais une consequence de la n6cessit6. (( En se rendant L Saint Domingue, en 1691, dit le P. Cabon, Ducasse passa par la Martinique. Ses equipages y prirent les germes d'une fievre pestilentielle qui sevissait sur des navires venus du royaume de Siam et qui fut appeal mal de Siam ou matelote. Ils la communiquerent d'abord aux habi- tants de Saint Christophe, r6fugies a Port-de-Paix ; il en mourut la moiti6 du fl6au. Pendant 60 ans, c'est-A- dire jusque vers 1750, cette fievre fit chaque ann6e, des milliers de victims aux Antilles; enfin, elle n'attaqua - 3- plus que les nouveaux arrives. On I'a assimilee a la fievre jaune.w (1) Selon Moreau de Saint MNlry c'est I'effroi cause par ce terrible mal qui poussa les colons francais a orga- niser serieusement des 6lablissements d'assistance me- dicale. 11 dit en effect dans la a Description ) : Ce ne fut qu'environ 70 ans apres qu'on eut vu les pre- miers franqais dispute le territoire aux Espagnols qu'il y cut des h6pitaux. Rien ne d6termina plus puissam- ment I en former que les effects d6sastreux de la maladie du Siam. > (2) H6pilaux militaires Le gouvernement royal s'entendit avec les religieux de la Charite en 1694 pour la foundation d'un h6pital a Saint Domingue. Le project ne fut pas execut6 de suile. Ce n'est qu'en 1698 que les concessionnaires parti- rent sur le vaisseau le Faucon et la flMte la Gloutonne. Ils emmenaient des instruments de chirurgie, des plan- ches, des briques, des tuiles devant servir a la cons- truction d'un h6pital au Cap et d'un autre a Leogane. L'H6pital de la Charit6 du Cap fut ouvert sur la place d'armes, dans le magasin du roi, avec 49 lits. Le gouverneur Jean Baptiste Ducasse fit de son mieux pour favoriser le nouvel 6tablissement hospitalier. En mars 1719, les religieux de la Charit6 recurent des lettres patentes Yes autorisant a exercer l'hospi- talil6 envers les personnel malades, du sexe inasculin, les trailer, panser et m6dicamenter et leur faire toutes les operations de chirurgien6cessaires pour leur entire et parfaite gu6rison ; leur administer les sacrements, faire le service divin, enterrer les morts.) (I) Rev. P. Cabon.- Histoire d'Haiti, page 63. 1925. (2) Moreaude Saint Mdry. Description de la parties frangaise de Saint Pomingue tome I Philadelphie 1797. -4- Le roi ayant d6clar6 prendre l'h6pital sous sa sauve- garde, les religieux de la Charit6 pr6tendirent que leur enceinte etait inviolable et qu'on ne pouvait y saisir aucun d6biteur, aucun d6linquant. En 1734, l'intendant Duclos ordonna la formation de quatre nouveaux h6pitaux militaires; au Fort Dauphin, au Petit Goave, et Saint Louis dans les casernes. A Saint Marc, oii iln'y avait point de caserne, on se content d'une chambre louse. Duclos 6tait t frapp6 de l'incon- vdnient de transporter les soldats malades des garni- sons aux deux seuls h6pitaux du Cap et de Leogane, transport qui 6tait la cause de la mort de la plupart de ces malades.) ( M. de St MWry). Dans les villes habi- tees par les medecins du roi, le soin des interns leur revint ; dans les autres localities on se content des chirurgiens majors. C'6tait une measure sage et humanitaire qui a df ame- liorer le sort du soldat, puisque s'il faut en croire Moreau de Saint MWry, ( le d6faut de communications entire les diff6rentes parties de la colonies et m6me quelquefois d'une paroisse A l'autre, retrecissait tous les rapports, toutes les connaissances... On parlait au Cap de Jacmel et du cap Tiburon come des montagnes du Chily et des terres de 'Magellan. Le project de Duclos ni'cut pas une complle appro- bation du ministry de la marine. Au lieu d'un h6pital le Fort Dauphin n'eut qu'une ambulance. L'etablissc- ment projet6 pour cette ville fut install A Ouanaminthe de pr6f6rence, a cause de la salubrit6 de I'air du can- ton. Mais il ne se d6veloppa guere. L'h6pital de Saint Louis fut mis A l'entreprise. Pour celui de Petit Goave- h6pital de la Purgerie- on 6leva un batiment de cent pieds de long sur vingt quatre de large. Un h6pital fut aussi fond6 au Trou, par les religieux de la Charit6, aprs l'arrivie de Belzunce dans la colonies. Le gouver- ineiiienlci it career encore deux autres; A Port-au-Prince et aux Caves. Ce derniar fut donned A 1'entreprise A par- tir de 1786. Les plus important de ces ktablissements militaires furent ceux du Cap et de Port-auPrince. L'h6pilal de la Charit du( Cap place sur la route du Haut-du-Cap, fut destiny aux officers, aux soldats et aux matelots. II 6tait assujetti aux reglements des h6pi- taux de France et soumis a 'inspection du mndecin du roi et d'un chirurgien major. Le reglement obligeait les midecins et les chirurgiens A faire quatre visits par se- maine, les frais de voiture 6tant A la charge des reli- gieux. Lajourn6e de malade 6tait fix6e A quarante sous. Les frais de 'h6pital montaient en 1787 A 184.595 livres ce qui correspond sans tenir compete du pouvoir d'achat, A 37.000 dollars environ puisque la livre tour- nois \alait 0 franc, 987 (1). Au compete des recettes, nous trouvons 40.000 lives pa'yes par administration colonial et revenues par douzi-me sur les 6tats de chaque mois. Les aum6niers et les m6decins 6taient pays par 1'Etat. De plus, les re- ligieux jouissaient de divers privileges: le roi leur avait fait don (( des 6glises couvens et h6pitaux du Cap et de Ldogane, bAtimens, terrains, habitations, manu- factures, n6gres, meubles, ustensiles et generalement de tous les biens de ces h6pitaux...i Le Conseil du Cap les aultrisa en 1719 A mettre un tronc dans les 6glises du district et a quieter aux portes, A la charge de rece- voir les indigents; et leur permit aussi de s'appro- prier la moitie des dons et des legs qui seraient faits aux pauvres. Les comestibles, les mddicaments, les 6toffes, les meu- bles, les ustensiles et les marchandises necessaires pour les religieux, leurs malades et leurs serviteurs avaient lI I.. Deplanque La tenue des livreq. p. 760 Garnier frtres 1879. I e sou valait: 1 sou=4 centimes 938 de franc 1 denier=0 f,41.152 - 5 - -6- la franchise tant des droits de sortie en France que des droits d'entrde A Saint Domingue. Le passage des bateaux leur 6tait accord gratuitement. En retour de ces b6n6fices le gouvernement royal obligeait le sup6rieur A presenter le compete annual de la recette et de la d6pense a l'intendant et celui-ci devait A son tour le soumettre au minist&re de la marine avec un rapport sur l'6tat des h6pitaux. (1) L'h6pital de la Charit6 pouvait recevoir 800 malades. Le r6glement accordait A chaque officer malade, par jor, (( une livre et demie de vianie de boucherie, une bonne volaille, de deux en deux jours, grille ou r6tie; une c6telette de mouton et un plat de legumes ou de poisson, avec des confitures du pays, suivant les saisons. Un matelas, une paillasse de feuilles de maTs, une couverture de laine ou de coton, un traversin, un oreiller de plumes d'oie, des draps de toile blanche qu'on change tous les huit jours... des serviettes tous les deux jours, une chandelle de six A la livre par jour, et des lampes de nuit au besoin.) ( Une chose des religieux de l'h6pital de la Charite qui est tres louee dit Moreau de Saint MWry, c'est leur bonne ch6re.- Autrefois, les officers malades man- geaient A leur table d6s qu'ils pouvaient s'y rendre, et ce regime leur paraissait si bon... qu'on prenait par parties de plaisir un billet d'h6pital.i A chaque soldat, matelot, ou autre malade entretenu on donnait par jour vingt six onces de viande de boucherie de la meilleure quality, vingt onces de pain blanc bien cuit, et une chopine de vin de Bordeaux. Quand on voulait varier le menu on mettait une forte volaille pour quatre rations et demie de viande, et du vin blanc au lieu de vin rouge. Dans les infirmeries, on servait ,tous les jours, a 7 heures du matin, un [1] Moreau de Saint Mery loc. cit. pages 567 t8. bouillon maigrc aux herbes, fait au beurre oil A la manlegue ; a 10 heures un bouillon gras; de la viande, du vin. Le soir mnme ordonnance. A 4 heures, les ma- lades laillaieni eux m6mes leur soupe dans des 6cuelles. Le midecin prescrivait parfois des regimes compre- nant les ceurs, les bananes, le riz, les pruneaux, les purses, le gruau, le lait. On servait le repas dans de la vaisselle en ferblanc. Le r6glement prescrivait de faire coucher chaque malade seul. Les prescriptions dtaient replies par un religieux, infirmier -gneral, assist de trois religieux, chirurgiens, et d'un apolhicaire. Ils avaient sous leurs ordres des aides, i raison d'un religieux chirurgien ou aide chi- rurgien Ipoui 40 maladies et d'un religieux pour 15 blesses. Le bitiment principal de l'h6pital de la Charit6 avail 132 piedls de facade. On y avait mis un 6tage des 1786. On v voyait un beau jardin que Moreau de Saint Mdryv ous remet sous les yeux: une jolie piece d'eau a'ec un jet r6pond a la porte int6rieure du salon el forme Ic milieu d'un bon potager... le terrain qui cst la descent d'une colline est divis6 en terrasses successives. De petits canaux de briques, des bas- sins de brains, des reservoirs couverts de bosquets, tout rend ce local riant. Des plants alimentaires ou m6dicamenteuses lui servent d'ornement ainsi que des abrisseaux el des plants curieuses et ktrangeres. L'air y est doux. Ic murmure de I'eau parole A l'Ame et la dis- pose au calme et au repos... ) (1) Cctte belle apparence exterieure masque pourtant un fonctionnement d(fectueux qwi nous est rvl616 par M. de S' MWry lui-mnme:(Les rehligieux sont en nombre in- suffisant ; on est oblige d'y employer des negres don't I'indolente indifference et la dangereuse complaisance ( 1 ) M de St .\!rv. loc. cit. page 589. -8- laissent les malades sans soins et leur procurent des aliments et des boissons funestes A leur 6tat. ) Beau- coup de patients, priv6s de force, p6rissent d'inani- tion, ) parce que le march a dit qu'ils devaient tailler leur soupe eux-memes et n'a pas su pr6voir qu'ils se- raient hors d'6tat de prendre ce soin, et qu'il arrive tres souvent qu'un malade enleve de force la portion d'un autre malade plus faible que lui.) Ce sont les religieux, insuffisamment instruits de la medecine, qui prennent les 'observations des mala- dies et appliquent les traitements ; le m6decin ne fait la visit quune seule fois par jour ; il ne sejourne pas A l'h6pital; il n'y fait pas des course a des 61eves; il n'est pas assez inddpendant des religieux qui le trou- vent tracassier s'il a de la fermet6, et peuvent arriver a faire partager leur opinion a qui de droit.- L'heure de routes les distributions est incertaine et le contract qui fait des religieux A la fois des entrepreneurs Et des contr6leurs, est d6savantageux pour les maladies. Aussi Moreau de S' MWry le condamne : ( Administra- teurs qui stipulez froidement les conditions d'un pareil march, qui croyez qu'il faut plaire aux religieux de la Charity, comme si leur plaire 6tait le but qu'on doit se proposer, allez dans ces h6pitaux ct 6coutez les im- pr6cations de ceux pour qui vous pensez avoir tout fait... Je sais qu'on criera: mais la ddlicatesse des entre- preneurs I- La crainte de la mort d'un seul homme qu'on doit sauver, voilA tout ce que j'apercois...) Le m6decin du roi, Dazille est aussi cat6gorique. Le soldat et le matelot ont contre eux de l'air et surtout la cupidit6 inseparable de l'entreprise. Le m6decin qui fait le sacrifice de sa sant6 et de sa vie, ne peut voir l'ordre du service interverti.. il a. recours a l'autorit6 superieure : on l'6coute une pre- miere fois et on avertit les entrepreneurs qui n'exfcu- -9- tent rieni. il rdit6re ses representations ; Messieurs les Adminislrateurs g6niraux que -1 multiplicity des affai- res emprche de voir par eux memes, 6coutent quelque- fois les entrepreneurs qui ne manquent jamais de se rejeler sur la n6cessit6 des circonstances ; ils excitent adroilement par leurs murmures des soupcons sur les talents du midecin... alors celui-ci n'est plus 6cout6 que faiblement son zeie est ridiculis6... Enfin le m6decin veut parler plus haut. mais il n'est m6me pas requ A I'audience... tout va de pis en pis... le m6decin perd son Mtat. les malades leur appui; mais l'entrepre- neur fait une fortune enorme.i (1) Ces remarques ne s'adressent pas aux seuls religieux, mais i; tous les entrepreneurs d'h6pitaux et d'hospices a Saint Domingue. Quant aux premiers, il faut le dire, il serail impossible d'avoir raison d'eux. Un historien de la pharmacie, Andr6-Pontier nous montre leur pou- voir en France m6me : << les soeurs et toutes les commu- nautts religieuses d'hommes et de femmes ont toujours su se mettre au-dessus de la loi, du gouvernement, des ministries et meme des 6v6ques en ce qui concern I'exercice de la pharmacie et de la m6decine, en vue des bhn6fices et de l'influence politique A en retirer) (2) Les critiques de Dazille ne s'arretent pas A I'6conomie des h6pitaux ; elles visent aussi leur position. Tous les elablissements de la colonies sont situ6s dans les lieux las et humides oi les colons out fond6 les villes. 1 On aurait peine a croire, dit Dazille, que de toutes les nations la Francoise soit la seule qui ne tienne pas ses troupes cantonn6es dans les montagnes... Pendant la derni6re guerre, en 1781-82-83, la mortality devint excessive dans les h6pitaux de file de Saint Domin- gue... Tout eut et6 d6truit, si l'on n'eut disperse les (1) Dazille- Observations gdnerales suir les maladies des climate chauds. pat.es 35-37 Paris 1785. (21 L. Andr6-Pontier Histoire de la pharmacie Paris. 1900 p. 92. - I1) - soldats FranCois et Espagnols dans les campagnes, sur des habitations bien ktablies... Cette mortality cut pour principles causes la situation des h6pitaux pres des marais, leurs vices de construction, de distribution, et surtout les abus d'une administration aussi desastreuse et aussi d6vorante que l'est l'entreprise... (1) Frapp6 de ces faits, le consciencieux m6decin re- commande au gouvernement m6tropolitain la creation d'un h6pital au Dondon, d'une altitude blevee, et Ia surveillance des eaux de boisson, des eaux de puits surtout, trop souvent employees dans les h6pitaux oft elles out un effet meurtrier, et aussi la cessation du regime de l'entreprise. On retrouvera dans les h6- pitaux haYtiens les abus signals par Moreau de St Mdry et par Dazille. Insouciance, incurie, respect su- perstitieux des religieuses, mauvaise administration, tout cela est un legs des colons du XVIIIe sifcle aux Haitiens du siecle suivant. Nous ne parlerons que pour nmdmoire de I'h6pilal de Port-au-Prince qui fut 6tabli sur l'emplacement des anciennes casernes et qui fut donn6 L I'entreprise dis 1771. En 1772 il ne pouvait recevoir que 150 maladies. Jamais il n'arriva, pendant la p6riode colonial, au dlc:rn de d6veloppement de celui du Cap. Assistance privec et hospices La ville du Cap qui 6tait la plus populeuse de la co- lonie fut aussi la mieux service quant aux h6pitaux ct ;i l'assistance medical. Elle eut une Providence des femmes, fondue en 1739 par le maitre macon Francois Dolioules, qui offrait vingt lits. Tout y montrait I'ordre et la pro- pret6. Elle eut encore une Providence des homnmes, 6eablie par Louis Ture de Castelveyre qui lui consacra sa vie. (1) Dazille Loc. citat. page 9. - 11 - CastelveyJc iltit nd a Martigue, en Provence. 11 alla d'abord au Canada pour y prendre soin d'un hos- pice lond, par M. Charron. II devint superieur des Hospitaliers de la Croix de Saint Joseph. Aprcs diff4- rentes prgcrinations il se fixa a LUogane, puis au Cap. La Providelcr.e des homes fut ouverte en 1740. Castelveyre et ses successeurs obtinrent pour elle de nonmbreux pri\lleges : furniture de tous les cerceuils de la paroise : exemption g6ndrale des corvyes et des Iravaux publics pour les negres au service de l'6tablis- sement ; commission exclusive de tambours publics pour hl'le( lcs publications civiles; concession du nello.ige dt.-s rues du Cap; privilege exclusifde faire porler e Ic i mols aux enterrements ; benefice de la re- presentlllinii du mardi du car6me au theatre du Cap; conccs.-iori tie 30.000 livres par an sur la caisse des liber[cs, :mlorisde par MM.d'Ennery et de Vaivre; r6tri- bution de 10.1000 lives par an payees par le ge6lier du Cal). Vers 1775 ces diff6rents be&nfices donnaient un chiffre i'cnviron 90.000 livres par an aux deux Provi- dences, qui a;:\:ient 6t& r6unies par la suite en un seul tlablii.n-ieent. ( environ 18.000 dollars. ) Castelveyre inournt le 31 Imars 1755. La; \illc d i Cap cut aussi une miaison de sante I'lMdtIe i 'r IL chirurgien major Durand, dans un but !mluln:;ni;lr.:. pmIr le traitement des esclaves malades, I!lrliii!u* t diL- navires n&gricrs. Elle cut enfin une Proviideinice les hoinmes de couleur die A l'initiative d(u Inir' l'rI;ii Aloou Kinson, originaire de la C6te d'Or. alfl'ranniL par son maitre, et connu sous le nom de .Iinn Ja~sinl. Pendant plus de quarante ans, aid6 de s;a leimni C.(:herine, une africaine, Jasmin entretint A ses frais cet hospice destiny aux personnel de sa con- ditlon. M. Ie S'. M6ry, qui avait pour lui une profonde ven-raUlion, lui promit, en 1788 d'obtenir du minister Line n'loris:.ti-in express pour son hospice: < Je ne - 12 - puis me rappeler dit-il, sans que des larmes d'atten- drissement ne soient encore pr6ts de s'6chapper de mes yeux, de la joie qu'il en eut. Je questionnai les personnel les plus estimables du Cap, toutes furent unanimes sur le compete du bon Jasmin presque octo- g6naire, et qui 6tait r6solu d'assurer apr6s lui une par- tie de sa fortune A I'hospice. Je parties, admirant cet autre Castelveyre, qui voulait m6me que j'acceptasse une some pour les d6penses qu'il croyait que les sollicitations me feraient faire... Je donna un me- moire au ministry, M. de la Luzerne qui me charge de faire un project de lettre patente que j'ai dresse... Au moment of je croyais que tout allait se terminer, le ministry pensa que cet objet 6tait de nature Ai tre pr6alablement communique aux administrateurs de la colonies. > Mais on jugea dangereux pour l'6tat politi- que de Saint Domingue d'accorder une telle faveur a un pauvre affranchi. On etait d'ailleurs en 1789. Aucune suite ne fut donn6e A cette affaire. La ville de Port-au-Prince eut aussi une Provi- dence don't le cr6ateur fut I'abb6 Moreau, un creole de l'Artibonite, cure de Port-au-Prince. Cet 6tablisse- ment recut des dons de MM. le Remboure; Pierre Foucauld, marchand ; et Le Franc de Saint Hauld. On avait aussi projet6 la creation de Providences A Jre6mie et a Port de Paix. On n'en eut pas le temps. Certes, I'hygiene et la m6decine 6taient encore tr&s en retard a Saint Domingne ; on doit avouer cependant que l'effort d6ploy6 dans la creation et 1'entretien des 6tablissements hospitaliers fait honneur aux colons de Saint Domingue. Les batisses memes furent l'objet de beaucoup de soins, et Malentant avoue que ces dernie- res 6taient fort belles. (1) (1) Malenfant Des Colonies page 277 -13 - birection el administration de la medeeine colonial i La indecine inilitaire frangaise ne fut vraiment orga- isee que par Richelieu. Ses efforts pour la creation les ambulances lui turent tres profitable pendant le Mige de La Rochelle. (1) a En 1642, date du r6glement le plus ancient connu Scomnandeur de La Porte, intendant de la navi- ation, ordonnait aux capitaines d'embarquer et de mire choix d'un tres hon chirurgien bien entendu et rt lidele. t En 1675 et en 1679, Louis XIV cr6a pour Marine les postes de premier m6decin et de pre- Inier chirtwgien pour les ports de Rochefort et de rest, pareils -i ceux qui existaient depuis 1667 pour "t port de Toulon. En 1684, Colbert appela les filles ,de la Charite, dites de Saint Vincent de Paul A des- ,ervir 'lihpilal de la marine de Rochefort. Plus tard, gn 1691, rlles 'furent remplacees par les freres de la iCharile de Saint Jean de Dieu. En 1722. les efforts de Mr. Dupuy aboutirent a la cr&- lation d'un enseignement de la chirurgie A l'usage des jeuncs gens desireux de servir a la mer. Dupuy a de- imanidail pour les chirurgiens une instruction gale a Icelle des meidecins ; il preconisait surtout pour les chi- ;rurgiens 1',lulde approfondie de l'anatomie et de la physiologie. -I 11 fit creer la premiere cole de sant6 conlnue en France. (Andre Pontier p 501 ). En 1763 ful crt~e la function d'inspecteur general de la mode- cine, de In pharmacie et de la botanique dans les ports el colonies, avec des appointments de 3000 livrcs. Le premier titulaire fut Poissonnier, m6decin de la F:i.'cull de Paris, conseiller d'Etat, inspecteur general des hnpitaux de la marine en France et me- decin consultant du roi. II avait principalement pour r6le de choisir et d'examiner les m6decins du roi (1, L Anrid, P1I.lt;cr Loc. citat. p. 460 - 14 - destines aux colonies. Son traitement fut 6lev6 ullt- rieurement A 6000 livres, bien que cette function n'ait eu aucune consequence utile pour I'hygiene sanitaire a Saint Domingue. Le gouvernemrent royal fonda une cole de mede- cine de marine, a Brest qui fut reorganis6e en 1783. Il y eut de bonne heure des medecins militaires A Saint Domingue, et des m6decins civils. c On ne peut douter, dit Moreau de Saint MAry qu'il n'y ait eu des chirurgiens A Saint Domingue des I'origine de la colo- me, mais les mddecins n'ont du arriver qu'apr6s, par- ce que ces derniers, moins nombreux partout que les chirurgiens, ne se rencontrent que dans les lieux ou ily a dejA une civilisation marquee. ) Il dit encore: ( Le premier m6decin auquel on parait avoir accord la confiance 'au Cap fut Mr. Dautun, qui y exercait en 1710, qui 6tait employ dans les actes publics et le- gaux et qu'on appelait m6me mddecin du roi, quoique le premier qui ait eu ce titre soit Mr. Fontaine, doc- teur de la Facult6 de Montpellier... Apr6s lui vint Mr. Du Valain, m6decin du HAvre de Grace, puis Mr. Poup6e Desportes ; depuis il y a toujours eu un me- decin du roi au Cap. On le consid6re comme le chef des autres m6decins qui sont plus ou moins nom- breux; c'est du moins lui qui examine les mddecins qui se pr6sentent pour exercer dans la parlie du nord; II y a eu au Cap, depuis longtemps qualre ou cinq me- decins outre le m6decin du roi.) Concernant les chirurgiens, M. de St Mery nous dit qu'il y a toujours eu dans la colonies un chirurgien major ou chirurgien du roi, depuis Mr Clerin Deslauriers, nomm6 le premier par brevet en novembre 1720. I1 y avait encore de nombreux chirurgiens de second ordre, don't une vingtaine pour la seule ville du Cap. II y avait aussi au Cap un apothicaire et douze autres droguistes. En avril 1775 le roi nomma un midecin- 15 - 1,5- accoucheur qui s'lablit au Cap el qui eut pour mis- sion de former des sages-fenmmes. L'enseignement du m6decin-accoucheur fut I'objet d'une ordonnance de M. M. Reyr.aud el Le Irhasseur du 18 janvier 1781. La ville du Cap \aviil aussi deux denlisles. M. de S' MNry n'a pas grande conflance dais la va- leur de ce corps de sante de S'. Domingue. 4 II est douloureux, s'ecrie-1-il, de dire que eel essaim d'Es- culapes n'est pas toujours armed conire la mort. A Dieu ne plaise que je ne veuille refuser de justes 6loges A quelques sujels qui les merilent... Mais je ne les prodigue point assez pour les 6lendre i ces fraters qui onl riv'~t dans une traversee qu'ils sont devenus midecins.chirurgiens,chimnistes, pharmaciens, dentistes et accoucheurs. Les problems parlicullers qui se presentent dans la mndecine des Antilles avaient frappe les administra- teurs de S'. Domingue. Ils avaient prescrit d'6tablir A I'h6pital de la Charit6 quatre places d'eleves chirur- giens; el I. de S' Mry voulait que tous ceux qui se deslineiit i la chirurgie fassent un stade de deux ans dans uon hipital de la colonie, ( sans vouloir en excep- ter IolIs Ies ignorants A parchemins qui arrivent. (1) Ceui quli ;'eront vraiment instruits n'en auront que plus de valeur apres ces ann6es de pratique locale. );izille nous a laiss6 les r6flexions que voici: ( La dilficTule d'avoir en mmie temps des m6decins et des chirurgieiis. oblige ces derniers d'exercer toutes les parlies de I'art de guerir, surtout dans les campagnes: cependalnt, lors de leur reception, ils ne sont exami- nes que sur I'anatomie et la chirurgie, ainsi que cela se pratique dans tout le royaume. Ayant A traiter les malatdics internes les plus graves, en attendant qu'il %I sil t forin' des sujets, comme l'a propose Mr. de LairnageL. le medecin du roi dolt les examiner sur la (1 .\1 de m"t MWry Loc cit, page 50l. - 16- m6decine pratique proprement, qui enseigne a connli- tre les maladies et les movens d'v remedier, et sur la matiere m6dicale on science des medicaments, qui donne la connaissance de leur nature, de leurs vertus, de .leurs proprieles. (1) En effect, d&s 1735 Mr de Larnage avait adress6 au gouvernement royal un m6- moire sur < la n6cessitl de former dans les 6coleset les h6pitaux de France des sujets pour les colonies, de les instruire de toutes les parties de la m6decine... de les engager a se mettre en etat de se faire recevoir docteurs en m6decine et en chirurgie, afin qu'ils puis- sent exercer cette derni&re parties sans deroger A la di- gnit6 du doctorate ) Car, pour M'. de Larnage, I'exercice s6pard des differentes parties de la m6decine 6tait une des causes de la depopulation de la colonies. Opinion que partage Dazille. (2) Et M. de St Mery assure qu'il ne sera jamais tran- quille sur le sort de l'h6pital du Cap tant que le md- decin n'y s6journera pas < et ne pourra pas faire des course utiles A lui-meme et A des eleves. > II faut dire qu'une ordonnance du roi sur la chirurgie aux colo- nies exigea que les chirurgiens eussent servi un an dans les h6pitaux militaires de ces colonies avant de pouvoir exercer leur profession. (3) II est done 6tabli que vers la fin du dix-huitieme sickle, on ayait g6- ndralement reconnu la ndcessit6 de former A S'. Domingue m6me des sujets pour I'exercice de la me- decine et de la chirurgie et d'obliger meme les m6de- cins et les officers desante qui venaientd'Europe A fire un stage dans les h6pitaux de la colonies. Hygiene publique et privee a St Domingue Malgr6 les progr6s que la raisonfaisait dans la sociel6 au XVIIIe sitcle, I'hygiene publique n'avait pas beaucoup (1) Dazille- Maladies des climats chauds p. 245-46 (2) Dazille Loe. cit. p. 151-15,J! (3) M. de St. Mery page 271. - 17 - charg'.. L hygiene privee 6tait meme en retard sur les epoques antdrieures, s'il faut s'en rapporter a de nom- breux auleurs. Le Dr Charles Fiessinger disait naguere que I'hySgine du moyen Age n'a nullement i rougir de ses preit. options en face du progres moderne et il ajou- lail :. nos grands pares cultivaient des soins de propret6 que nous ignorons.) Selon lui, c'est avec la Renaissance mnme qu'aurait commence le regne de la crasse. I'n lait difftrents kcrivains nous ont laiss6 un tableau peu flaltiCulr de la physionomie de Versailles, au temps miume du roi Soleil. L'hygiene publique et privee a Saint DIimingue devait se ressentir et dupeu d'attention accord t p.irles Francais d'alors aux questions sanitaires t(. (o I: a institution memie de la socidt& colonial. Chez. Il, blancs et chez les noirs, pour des raisons d ill ienci s, la mortality est excessivement Olevie. STl'ous ceux qui passent a St Domingue, dit Poupee Deslpoles, doivent s'attendre i y essuyer une maladie IdangelIule.)) (5) Sur cent Francais dit-il encore a peine m Itrouve-t-on un de soixante ans. ( p. 126). L.s Ispagnols en general se portent mieux. Mais d'a- )boIr Ii ibitent plutot les regions fraiches ; et puis ils sonl pirevseux, tandisque les Francais sont actifs. Ma.Ill.ulrecisement les Francais abusent des plaisirs ve- nencies. L'nquietude et le chagrin apportent leur con- Iri'ii uili [,athogenique. Et enfin la passion de l'argent : t '-c uiJIton'- un peu le m6decin du roi : Pour l'ordi- naire cii n!e parole en Europe de l'Am6rique que come (I'uin i[:", oui la fortune semble prodiguer ses faveurs. Les trl-sors don't cette parties du monde est d6positaire, sont uLi appat si seduisant, qu'il semble fire m6priser Ious Its dangers. Le desir de s'enrichir, qui fait partir, et qui devient alors le moteur de toutes les actions, 6louTfe en quelque sorte tout autre sentiment. De l' 151 P ..-..'u Desportes, Mdecine domestique de Saint Domingue -in Manuel de- H. .it .,,- de St Domingue Ducoeuyoly p. 129. - 18 - une indifference extrhme,non seulementpourles scien- ces et pour tant de merveilles dela nature... maismeme pour toutce qui ne parait pas devoircontribuer ce qu'on appelle la fortune.) (pages 128-29) Ce trait de canr:clre des colons Irancais est devenu haitien. Parmi les militaires. la mortality est plus grande en- core que parmi les civils : faisait en n6gres la cinquiSme parties de la perte quie le roi fait en soldats...) telle est l'opinion de Dazille. (1) C'est que les troupes boivent des eaux de mauvaise quality et qu'elles sont sur des terrains bas et huinides ou regnent la fiUvre, les engorgemenls des visceres, el I'an6mie. Et pourtant la mortalile parmi les esclaves esl effrn- yante. On lit dans l'ouvrage de Barr6 Saint Venant que Sales naissances n'ontjamais surpass les mortaliles pen- dant toute la p6riode colonial. (2) Cette population ser- vile qui atteignait au chiffre de 405.528 ames d'aprs le recensement fait en 1788 par l'intendant de Marbois (3) tie se renouvelait que par la traite. L'ascendance des HaYtiens, dit le Dr J. C. Dorsainvil, est faite de mil- lions de morts < si on se rappelle que pour plus d'un deii si6cle, le taux de In moyenne de la mortalil des africains a 6t6 fixe6 20.000 individus par an. ) (4 ) La premiere cause de ces h6catombes est le surme- nage. Les t6moignages des historians sont concordants: D'apres Barr6 St Venant la roulaison des cannes com- mence le lundi; elle ne s'arr6te que le samedi ia minuil. Les ouvriers du moulin et ceux de la sucrerie v soul attaches attaches vingt quatre heures de suite ; pareil nombre de ceux qui sont aux champs vienneni les re- (1) Dazille- Maladies des climats chauds p. 61. (2) Barr6 Saint Venant- Des Colonies modernes sons la zone tornrde et particulierement de celle de Saint Domingue. Paris 1802. (3) B' St Venant.- Loe. cit. p. 53. (4) Dr J. C. Dorsainville--lne explication philologique du Vodu- l'. 4p ' 19 - lever A Iminui. Lorsque l'atelier n'est pas nombreux, il faut y irevenir un jour sur trois. ( page 378). Les esclaves peinent dix huit heures sur vingt quatre dit N. Dantes Bellegarde(1). Et il cite le P. Labat : Sur les six heures qu'ils ont en deux fois pour dormir, il faut quL'ils en 6tent le temps de leur souper et souvent celui d'aller chercher des crabes pour se nourrir.) SLa deuxi6me cause ce sont les fi6vres si fr6quentes dans un pays A peine d6frich6, et les parasitoses. La troisi6me cause, c'est le libertinage de ces hom- mes quc l'esclavage a pouss6 hors de tout cadre fa- milial el social. La quntrieme cause, c'est l'insuffisance de I'alimenta- lion. Insuflisainle en quantity, la nourriture est encore de miLuvaise quality. Ils se nourrissent continuellement, dit Dazille, de manioc, (( nourriture pesante, indigeste, mal blaborte, d6pourvue de principles salins, incapable en un iot, de r6g6n6rer les humeurs, et de s'opposer A leur pultrescence.)) (2) La siI ation ne change qu'aux approaches de la Revo- lution frlan caise. Jusqu'en 1784 le gouvernement royal in- lerdit 'introduction des molasses des colonies sur le lerritovie de la m6tropole. 11 ne permet pas non plus aux ftIrangers d'aller les acheter. Les sucriers sont obliges de les jeter. Le 30 Aoit de cette ann6e lh un arret du conseil d'l6at permet de les c6der aux marchands strangers, et on en vend des lors pour 3 millions de livres, aux Am&- (icains lout particuli6rement, qui les convertissent en rhum et qui fournissent en retour du poisson sal6, de la farine et d'autres approvisionnements. La nourriture de la population haitienne compose surlout de bananes, de racines et de poissons et vian- (1) D. Bellegarde Pagesd'Histoire-- 1925 p. 40 i2i lDa3lle Observations sur les maladies des Negres-Paris 1776 p. 264 - 20'- des sal6s est un heritage de l'dpoque-coloniale. Lhygie- ne personnelle des esclaves pr6sente malgre tout un trait qu'il est bon de noler : la propretd. e C'est,nous dit M. de St M.'ry, un des caracteres des nigres et sin- gulierement des femmes. Elles recherchent 1'eau sans sans cesse; et lors mnme qu'elles sont r6duites A n'avoir que des vetements malpropres, leur corps est fr'quem- ment plong6 dans le bain d'une eau vive et courante.J ( On ne peut donner, dit encore M. de St M6ry, assez de louanges au sentiment que l'amour maternel a place dans le coeur des n6gresses. Jamais les enfants, ces fai- bles creatures, n'eurent des soins plus assidus, et cetle esclave qui trouve le temps de baigner chaque soir ses enfants et de leur donner du line blanc,estun Mtre res- pectable. Elle nourrissent longtemps et mCme, si on ne eur iniposail pas l'obligation du sevrage, elles prolon- geraient encore ce terme.)) (3) On sait ce qu'tait Ie leogement des esclaves. Inutile de s'y arreter. Quant A celui des blanks, Malouet, cil6 par Vaissiere, nous dit que dans les villes, a la commodity, la salubrit6 manquent en general aux locaux d'habila- tion.) (4) L'aspect de ces villes n'est pas engageant. Parlant du Cap, le voyageur Dubuisson 6crit que (( les rues sont infectkes par les eaux croupissantes des ruisseaux qui les coupent transversalement... car quoique pave la ville 1'est si mal....)) Quant au Port-au-Prince c'est une agglomeration de 500 a 600 cases, la plupart en terrasse et n'ayant que le rez de chaussee, perdues dans une enceinte qui pourrait comprendre 20.000 maisons. S'il a plu la nuit, vous ne pouvez marcher le martin dans les rues d'une immense larger qui res- remblent A de grands chemins boueux et sont bordees de foss6s oft I'on entend coasser les crapauds. Le vo- (3) M. de St. M ry Loc. cit- pages 501 503 (4) Pierre de Vaissibre -Saint Domingue p. 330-31. - 1- yageur .,'lmpiflen troupe que Porl-au-Princc r;'sscinble a un c.n:lp tartare: 11 est severe pour I'ddiLl capoise: / 1< II et pr.i de villes oif ii existed si peu de police. Les rues v s.,t d!es cloaques; on v met tous les embarrass qu'o' \'c '.t....) Vaissiere nous avertit que ce n'est pas une cliarg'. : a Si l'on n'a point confiance dans pareilles descriplicisl, qu'on se rapporte aux acres officials. En parcourinta les decisions des Conseils superieurs de la colonic, on pourra voir.... de perpt6tuelles defenses de laisser croupir les itinondices dans les rues du Cap... des interdictions sans cesse riterdes de laisser vaquer dans In \hille des monlons, des cochons, des boucs, et pour lie ',,rt-au-Priice, des instances faites a tout mo- ment :.i, habitants de ne point laver leulr liii -:. Otein- dre de I. chli.,u., fabriquer de l'indigo, treinper du mianic c d is la seule source qui alimente la ville, sourCC Ic insuffisante qu'A chaque instant I'on man- que il'Ceii t qu'en 1761, les fontaines de Portl-au-Prince cn.-lsislcl dans un ruisseau bourbeux don't ii est im- pus'.ible de boire, les habitants ltant obliges d'envo- \er c!;( h ller de l'can i une lieue et demnie de la ville; des ri(.C cinm nations renouveldes faites aux citoyens de lenilr li nuit leurs chiens it I'attache, car ils sont iionmll '>l t '. et at'lir's par les ordures font un tel vacar- Ile ii: il- -imp[chent la population de dormir.)) i..' i! ration dt'i-ailiens q,:i Z, :I ijourd'hni i Irenl e ans Ii (_ill iii It vacarnile (des cihiens et I1 coassement des crtpi': d's ldans les rigoles, mnais eile a hb6&ficic d'un liien Inill.'ur Otat snnilaire. II 1 i! progress de Iiai'i sur Saint Doninigue. On (t '11'i.' -'I droit de s'6tonner de I'anathenme que nous out p].'; !.:iit d'i crivains fr.:i'i..s d6daigneuxou railleurs. Ils in.:'.ient peut itre que 1'Ftat sanitaire de la repu- bliqui- iL':!tienie n'6tait que celui de Saint Domingue francai,.-. insuffisuinm ent amnliore, mais quand mome meill ii Ce que les freres Verbruigghe vo'yaient au course de leurs promenades et chassis, c'6tait un coin de la vieille construction colonial ; et pour s'en convaincre on n'a i,'P ,"rnn:,;cller des peintures de Dubuisson et Wimpf- .c: ceie age de V. Meign,-i dcrite dans le dernier quart du XIXe si&cle : < Les rues sont pleines de boue et d'ordure. Et quelle rue ? II faudrait dire plut6t une suite de londrinres assez escarpdes et assez creuses pour qu'il soit dangereux de s'y aventurer la nuit... Partout un melange repoussant de pousssiere et de detritus et parfois des cadavres d'animaux en putr6faction don't personnel ne songe a d6barrasser la voie publique. (1) II faut bien reconnaitre que nos 6dilites 6taient coupables, mais 11 n'y a rien IA qui puisse temoigner con- tre notre race. Vers la inmme 6poque, a peu pres, les blancs espagnols ne faisaient pas mieux a Cuba, et la < Revue- Britannique disait de la Havane : ( ville la plus sale du monde, cite de mauvaises odeurs et de S bruits infernaux. (2) (1) V. Mlc:nran : Aux Antilles (2) Revue Britannique. Juin 1873 reproduction in L. Lanier. Choix de lectures de Geographic Amrique. -Paris 1883. (.CHAPI IURE II LA ME'DEI-INE A SA.i7T-IH\.111NGUE Les tludes de Hol'taiqiue. L.e XVIP\' si 'Lcle ful I une .pIclquc patIrlcull-re menit fe- conde en Iravaux tie Bolanique. Les nalluralsles euro- peens parcocuralent le monde pour en -ludier les plants et en fire la descriptionl. a(lque region fut I'objet de monographies d (n savant. On peut ci-ler pour I'Ami- rique du Nord, John IBanister, pour la .Jamaique, i'ls- landais Sloane. don't le canl.il:e t rme e I'onds le plus important dtu bllr ish Mlueunl: pour le, Antilles el la c6te du MexNiqle. le minime Charles I'lumier; pour le Perou et le Chili. L.ouis Flcnillet qui s'occupe speciale- mient -des pl.ntes minedicin:iles exoliques ; pour I'Indous- Ian, Nicola' Grimm el Adrien Van Rheede...; pour les Moluc(iiuet. I-Edi.d IAIumpf... pour les Philippines, Joseph Kamel ldoin le noi a L6 donned au canmlia ; pour In Chine et I- .Ipini.ie inissioinaire pulonais Michel Bovn. el Kaemplert. doul Ihlerblier est an British Museum ; Sour M udiagI' scar. I.lieinI. de I:l'(l .... (1) l.e XV'li" .sic le vil I .-s rauidtls ir;i\Iinx tie classilica- tion desrans ra Adanstnm. Bei na, ( de .lissicu et du c6- bre naturalisle sueduis .iinnL' ( 171i7-1773 ) Ie cr'ateur de la nomenclature bin.:iiri.. Celi lins lolani Iles .Itall: %-i-.rLiIt I'cluide tid la flore de Saintl )oininigu qui preseLilall u I intr1' special, ainsi qu on, le v(it dtla s les ligiies suI'aniles de Camena d'Almeida : l Bitn clue fo)rnimati cn anpparence un trail I Pail ai r :nci in t..me V i I tll ,- G nr ''r I. e t Ram au.l I 1' ' d'union intre le s deux gr s i scoinei.s i Nouveau Ml-ondu les Antilles sont au nombre d,-s i!es qui existent depuis longtemps a F'6at d'isolemncil. snns lien avec les continents voisiis. Aussi leur In.ue -1 leur flore sont elles distinc!es de cells de I'Al:c.i-rue continental : les Espagnols n'y trouverent que iiullIlc esp6ces de mammifres ; cells qu'on y rencontre de- puis la d6couverte ont 06 import6es par homee ... 1) Le c6te pratique de ces investigations interes-ait le-, planteurs. Barr6 Saint Venant, par example, aprlcs a ouil montr6 1'urgence de la foundation d'un Institut collni-)al 6crivait: (( Nous foulons aux pieds des millivis de plantesquenousne connaissonspas; queques une, d'en- tre elles sont peut-etre precieuses pour la mI'i ccice et pour les arts; quand on n'en dicouvrirait ole luel-, ques unes ce serait une acquisition tres precieu'se (u:' compenserait les frais d'un pareil 6tablissement., (-) Notons ce fait que malgr6 de protondes dilli' :._c'. entire la flore de la France et celle de In c(,!:nic il y avait des ressemblances entire quelques esp l) e's i, permirent d'assimiler les unes aux autres, et (: ,..:r anx plants de Saint Domingue les nim~es I' .., il i certaines plants de France. ( Ch( ne, am in,,i. r .'.I j cotier.... )) Ce sont les rel'ieti-; moins occupies, plus h:ul),ii:r, l'observation et auxitudes, qui fi ent les premiern ti .. .::i, de botanique; le P. Plumier, don't nous avon p:ri,- :i le P. Nicolson, prefet apostolique, et le superiemlr i, la1 Mission des Dominicains, le P. le Pers. Ce derni,.r \I.o determine son ami le P. Xavier de Charlevoi. :i ..'.-i i une histoire de la colonies, sur des notes( qu'il ii i . fournies. Quand < 1'Histoire de 'Isle Espagnole on (. Saint Domingue (1730) eut paru, le P. le Pers lroi- va que ia Botanique y avait 6t, tress negligie. Mum. (1) Camena d'Almeida-La Terre, I'Amrnrique, I'Australasie 1911 -p -1.1 I (2) Barri Saint Versant. Des col: m s ; ::odernes 1'802. p. 1- 1-42 :25- d'un exei plhiire de l'ouvrage de Tournefort, (1656-1708) 11 se inil rrdiger ses observations, et il consacra des lors tons ses loisirs A herboriser. 11 en oubliait de man- ger. 11 11 mourut en 1743, dans sa 59e annie, laissant une foule de mnmoires sur les planes de Saint Domin- gue, que le midecin du roi, Poup6e Desportes qui se trouva alupr's de lui a sa mort, recueillit, avec lagr&- ment du superieur de la mission et sur la promesse d'en fair usage dans ce qu'il publierait sur la botani- Sque colonial ). Le P. Nicolson rassembla, pendant les quatre annees qu'il passa dans la colonie principalement A Leogane, ( 1769-1773 ) des notes qu'il publia dans 1' Essai sur I'histoire nilurelle de l'Isle de Saint Domingue ) paru en 1776. cdihe Gabrau sans nom d'auteur. Apres les pre- miers chl:pilies, assez courts, qui traitent de la situa- lion de Ia colonie en general, le P. Nicolson s'6tend lon- guenuitl sur la Botanique dans le cinquieme chapitre et sur li Zoologie dans le sixieme. Apris les religieux nous voyons des m6decins come le Dr Pup-(ie-Desportes et le Dr E. Descourtilz, enfin de purse botaiiistes come Tussac, Turpin. Le I)' lIoup)e Desportes mourut au Quartier-Morin e-i 1748. iA i'ge de 43 ans, apres seize ann6es de prati- que A Saint- Domingue. 11 laissa de nombreux manuscripts parmi lesquels on trouva un pel it trait des plants de la colonie et un essai sur la plharmacopee. II ctIll 't ni Vitr6 en Bretagne, d'une famille de m6- decins. En 71, on publia ses oeuvres, A Paris en trois volumes in 12 sous le titre a Histoire des maladies de / Saint Domingue.) On y trouve une etude sur les plants mndicinales indigenes. Cet ouvrange eut beaucoup de reputation et se r6pan- dit dans routes les colonies francaises. (1) II a et6 re- iI, \'ur [aiiil- Obs. sur les maladies des cl. hands p. 222 2! 5- produit A la suite du ( Manuel des habitants de Saint- omingue de Ducoeurjoly. Poupee Desportes. dii Moreau de St MWry, a eu des apologistes et des delrac- teurs. Les uns et les autres out trop abond6 dans leur sens et peut-6tre que si les premiers voulaient coi- sid6rer que les connaissances botaniques et chinliques de M. Desportes qui avait quilt6 la Mdtropole en 1773 n'6taient pas et ne pouvaient pas Wtre tres profondes, on s'6tonnerait moins de trouver dans ses recetles une pro- fusion contradictoire qu'il n'est pas permis de vouloir justifier de nos jours. Mais M. Desportes a eu le merite d'avoir le premier donn6 quelques idWes sur la mndeci- ne colonial ; il a faith des observations locales qu'on ne peut s'empecher d'estimer, et si son livre n'est pas tou- jours propre A etre un guide, il peut du moins nons ser- vir de notes indicatives.), (2) Nous avons dit plus haut que l'intdrdt pratique des etudes d'histoire naturelle n'Wchappait pas aux colons. Le Cercle des Philadelphes du Cap ouvrit un course de botanique qui fut profess par son president Alexandre Dubourg. Mentionnons le prospectus d'un ouvrage public en 1788 par I'abb6 de la Haye, cure du Dondon sous le titre de Florindies ou Histoire phisico-e onomi- que des vegetaux de la Torride.i Cet ecclesiastique clail aussi l'auteur d'un trait sur la panification des racini-s. public au Cap en 1781 sous le titre de l1'Art de con- vertir les vivres en pain sans melange de farines. (3) De toutes ces publications la plus repandue, la plus connue de nos jours est celle du Dr Descourtilz, nimCe- cin de la FacultedeParis: Flore Medicale des Antillesu, en huit volumes. On y trouve la description de 600 es- p&ces v6gdtales divisees en 25 classes d'apres leurs effects th&rapeutiques, accompagnee de planches en couleur dues au fils de I'auteur Theodore.Descourlilz E. Des- (2) M. de St MEry-Loc. cit. p. 541. (3) M. de St Mery--p. 269 27 - courtilz avail passe de nombreuses annies a Saint Do- m.ngue. II avait &t6 prisonnier de Dessalines qui faillit le faire tuer. Outre ses notes personnelles, il consult les travaux de Plumier, Nicolson et Poupee Desportes. Dans sa seance du 14 Mai 1821, 1'Acadmmie des Sciences vota des encouragements A 1'auteur. Le rapport est contresigne par Cuvier. Descourlilz reconnalt avoir profit des travaux du savant Tussac qui I'accompagna souvent dans ses ex- peditions el de Turpin (1) pharmacien en chef de 1'ex- pedition de Saint Domingue, en 1802, d'ou il apporta une K Flore de Saint Domingue. (2) Ce fut ce meme Turpin qui eut r( le merite, d6s 1835, d'6tudier au mi- croscope les phenom6nes des fermentations vineuses et acltenses, et aussi de porter ses recherches microscopi- ques sur les laits de vaches malades pour reconnaitre la nature de la inaladie. Le jardin hotanique de Port-au-Prince. Le naturaliste Thierry de Menonville fonda a Port- au-Prince, devenue la capital de la colonie, le Jardin royal des plants ) qui revivra plus tard dans le jardin botanique de I'Ecole de midecine haitienne. Thierrv de Menonville, originaire de Saint-Mihiel. en Lorraine. etait etabli a Saint Domingue, quand il cut I'id6e d'aller chercher au Mexique la cochenille mes- tbque et de I'acclimater dans la colonie. Le ministry Sarline. elant au courant de son project, 6crivit aux adminislrateurs de lui accorder 6.000 livres pour son voyage. II en rebut d'abord 4.000 avec lesquels il partit. II ~tait de retour en Septembre 1777. II loua un terrain a I'angle de la Grand rue et de la rue de Breta- gne, y plant le nopal, le vanillier. l'ipecacuanha blanc, le jalap et des cotonniers de Vera-Cruz ; et il y placa la cochenille. Plus tard on y cultiva le quinquina qu'on allail y cueillir jusque vers 1900. (1) Dewcourtilz Flore Mddicale des Antilles, tome I p. 42. (2) L Andr. P.oniier loc citato. p. 24 Thierry recut alors les 2001 livres qu'on restail lui devoir : de plus on le rdcompensa en I'employanl dans administration. Sartine lui fit dl6ivrer le brevet de botaniste d( i ci avec 3.000 livres d'appointements, recomnlandanit ux administrateurs de le loger et de faiie les frais de Idca- tion n6cessaires 'a ses cultures. Thierry requt encore une gratification de 2000 livres. Mais deux ans apris il mourut de la fievre. L'intendantLe Brasseurconfia alors: le jardin au D' Joubert de la Motte, La cochenille mexicaine avait peri. Joubert fil des essais avec la cochenille indigine qui eurent un plein' success et furent tr6s apprecies h la manufacture rovale" des Gobelins. 11 recut en 1774 le brevet de botaniste du roi, avec 3000 livres d'appointements. A Joub'ert succ6da Nectoux, un botaniste venu de Cayenne sur une corvette qui en avait ramen6 424 espe- ces vegetales. C'est alors que le come de la Luzerne fit transf6rerleJardin royal dans le voisinage de l'H6pital. On y acclimata un grand nombre d'esp&ces amendeA de la Chine, de l'Inde, de l'Egypte, de Madagascar. La Science m6dicale au XVIIP siecle. ( Le XVIe sikcle avait introduit dans les Sciences m&- dicales la notion chimique; le XVIIe v avait ajout6 la no- tion ferment et la notion physique; Ic XVIIP va, tout au moins dans ses premieres annecs, reprendre les m6mes doctrines etles fixer telles que nous les retrouvons a la fin du XIXe siecle.) (1) Ces paroles du Dr L- Meunier nous donnent nne idWe generale de la medecine au XVIIIe si6cle. La synth6se des theories medicales de cetle epoque a et6 faite par le m6decin hollandais Boerhave (1668- 1738) et d'une manidre plus syst6matique par I'alle- mand Hofimann (1660-1742). Pour ce dernier. ((c'est la (1) I, .ennier Histoire de ]a M. decine- 1924 p :.06 ^ -29- lecaniique qut est la cause, la source, la loi de toutes les options ( L. Meunier. ) SLe siecle lout entier est domin l par la d6couverte de la circulation du sang faite en 1628 par l'illustre Harvey at qui s'est propag6e malgr& une vive resistance de cer- tains milieu m6dicaux, grace un peu A Descartes qui la fit adopter par ses disciples en 1'exposant dans le ce lbre a Discours de la M6thode, (1637.) Les iatro imcaniciens cherchent A expliquer tous les phenomenes morbides par les alterations des solides de I'organisme ou par les troubles hydrauliques de la circulation. Ce sont lIc id6es de Sanctorius et de W. Harvey qui domincnlt dz;ns la physiologie du XVIIe siecle... dit -Meunier. Les humeurs existent assur6ment; mais dans les maladies ce ne sont pas elles qui souffrent, mais bien les solides. la fibre. La fibre est pour les solidistes et les *m6caniciens ine sorte d'616ment anatomique don't la fibre cliarnue ou le muscle est le type. Cette fibre vit dans :un milieu liquide, flutide... La sante va consister dans i'6quilibre de la fibre et du fluide ou plus exactement des slidess el des liquides. ) (1) La inaladie 6tant un relAchement de la fibre, 'indica- tion capitAlc c st de r6agir contre ce relAchement par les stimulhintk. St Le s;iinulant doit determiner dans les parties un effort plus grand... qui am&nera une expression de liqui- de, une sorte de derivation, puts une contraction des fibres; agissant ainsi et sur les solides et sur les liqui- des don't I'6quilibre sera r6tabli et partant la sante... La contraction des fibres agit contre la tendance que le sang peut avoir A se coaguler ou A s'epaissir en aug- menlant la rapidity de la circulation, et par IA m6me en ,aidani A 1'expulsion des matieres nocives.) (2) (1) L Me' jicr Loc. citato. p. 287 I(2) '- lr-iii p. 291 i. Si nous quittons le terrain des tlhories pour cLiui dic la Clinique, nous ne trouvons pas de nom crnmpirlible A celui de l'anglais Sydenham par example, an XVIII' siecle: Quant A la France, ( on ne peut div qu('il vy eut djja une cole francaise, dit Paul Tannery... On en reste toujours A Hippocrate et A Galien, c'est i'I dire sousi ces grands noms, A la routine de I'enseignement livres- que.) (1) La th6rapeutique s'est enrichie cependant, depuis la fin du XVIe siecle, de diff6rentes medications : m6dita- tion acide, medication opiac6e de Sydenham, medication vomitive, medication martial, saign6e. Certaines preparations comme l'eau de R:bel et I'- lixir de Garus, imagines alors, persisteront jusique d.nin la pharmacopee contemporaine. Les braves notions historiques rappelhes ci-dcsuLS nous donnent une id6e du savoir des mdecins (ic Saint Domingue et nous aident A comprendre Icurs ob- servations. L'analyse que nous allons fire des ouvrages de Pou- p6e Desportes et de Dazille fera voir comment les ni- decins coloniaux posaient le problkme medical de Sjint Domingue. Analyse des ouvrages de I'Po jII Dlesporles el de Dazille. Poup6e-Desportes est un vrai iatro-physicin ( i"ailoos- m6decm ) Voici selon lui l'ediologie des maladies coloni;:les : Les deux tiers de Saint Domingue sont est&res, e'es-1--dir des salines tres boueuses et mar6cageuses... .mais Ie me- lange de ces substances est comme le foyer el la maliere des exhalaisons qui corrompent 1'air... La gr' n.ie ( lWIn- titW de maringouins et de moustiques... est aussi une (1) P. Tannery in tome VI de l'Histoire Gdndrale Lavoise et Ramb')ii d p 421 Lincommodilt presque continuelle dans les habitations |voisines des este-res. SCombien les corps des hommes 6puisks par l'ex- cessive transpiration et 6tant en mnme temps ouverts par I'humidilt qui les environne,ne doivent-ils pas pom- per de ces vapeurs putrides, puisque M. Keil a d6montre que les corps absorbent d'autant plus I'humiditM de 1'at- mosphere que leur 6puisement est plus grand ? La palhofli ie de Poup6e Iesportes fait appel surtout aux lois du f'lrottement et de l'hydraulique: < On a conti- nud de jeter 'epouvantedans les esprits sur les maladies qui arrivc-nt nux iles.. En effet la quality de l'air qui est tell que k's 'on iens nous la decrivent et selon les prin- cipes phlisiciques. la plus propre A engendrer et a entre- tenir la pulrliaction, la difference des aliments, plus grossiers et moins succulents que ceux d'Europe, doit former un tc Ihe et un sang 6pais, enduire les intestins de mntieres gluantes, en ralentir les secre- tions el enfin occasionner des engorgements et des obs- tructions dans les visceres of la circulation est natu- rellemenit ugment6e et la quality alt6rie par le travail et les debluches.) Le passage suivant donne une bonne idee de sa phy- siolp(lhol.ffief : i .Je suLI[ppo). par example, deux ou trois malades at- taqucs (d'une fie\re accompagnee de sympt6mes qui an- noncent tine m.iladie de Siam ou une double tierce vio- lente : Je pense que si on est appeal le premier jour de la maladie, on doit faire la premiere et m&me les deux premieres saignees tres copieuses, ( une livre et demie et meme deux livres de sang) parceque la circulation n'etant point encore arretee dans l'extr6mit6 des vais- seaux capillaires. la depression se communiquera faci- lement des grands aux petits, qui par un movement continue des colonnes du sang, doivent se d6semplir en raison du peu de resistance que le vide des gros vais. seaux occasionnera. Mais si le in.aladk a1 lia.c cCoulcr ull temps un peu considerable, p.cr exempil v\ingt qualre heures dans la maladie de Sian. il im scnmble qu'il taut agir d'une autre facon parcequ. Il. .ong arrele dans les vaisseaux capillaires peut ttreii,: ic Ic'.'C i'il iin aura point d'branlement du sang dan- es mcn'. va\.SSCaux par rapport a l'interception d'un I :,i!emcInl c'oninu. Dans ce cas, les gros vaissco.ux lrop idseinplis doi- vent s'affaisser et en s'affaissant onlrilJuer it f'cmbarras et A une plus forte coagulation daus les pelils d'ou s'ensuira un arret total de la circulation qui rendra le pouls flasque ou fr6millanl. les exrcinilts froides. la respiration court et embarrasscc. sympt',mcs ilt:i annoncent une mort prochaine.... Ainsi, selon Poup&e-Desportes. Ic sang seo congule dans les vaisseaux capillaires sons I'inlluence des ma- ladies infectieuses, de 1I des troubles hvdrauliquci; dans tout le systeme vasculaire rtlentissinit finalemci:t sur le coeur, puis sur la respiration : d'(o la niicessite, avant tout de regulariser le ours du sang par Ia sai-, gnee, qui est done un agent th!i'rapcLuiq(lue de premin:ei ordre. ( On doit s'attacher, dit-il. (i.riis Ic., I -aladies Ci paraissent violenles des les piLir:miirl's i.'irsi ti moi- fier les saign'es suivant le temps dl I. n maladie. d,nr, les premieres vingt quatre heures les laire copicuses el moms fr6quentes ; et lorsqu'on a nrglige d'en faire des le commencement, les faire petie-, etl frquentl .AI, .l.nt les dispositions qu'on d6couvrira dans les ticr- s dtu malade, yjoindre le secours d(- iains (j ui. e'n :.;,o!- lissant et d6layant, pourront e: ore i)lus c(ontribluc' qiue les saign6es, A r6soudre et A liqijulier Ie s.iag gruii:c'.c' arr6t.)) VoilA hien un joli example d,- i. isomneiment correct partant de fausses premisses el aboulissant it des con- clusions erron6es. II n'en est pas moins curieux de rap- procher ces explications des theories mnoderne'- sur les ;* 33 - Stroubles produits par la floculation. (.) L'e.rperience clinique de Poupee-Desportes d6passe sa doctrine. 1I est vrai qu'il accord de l'importance au temperament et au pays d'origine des malades ; qu'il recherche altentivement les jours fastes et n6fastes et fait grand cas de la production de la crise, selon les vieilles doctrines hippocratiques ; mais il a son tonds d'observnlions personnelles II met en ngrde centre les purgatifs drastiques ; 11 re- commande pour se bien porter dans les iles d'y ddjeu- ner el superr peu, de ne point boire ou de boire peu de vin. dte i:.;nger de prdeirence les viandes douces blanches el tendres, les 16gumes emollients, rafraichis- sanis el t idiul6s. I1 cI ,.!!;tl importance de la simiologie: < Dansquel- ques !ljl ,i.-s aigfies que ce soient, dit-il, on ne peut conmpiter .su la guerison du malade, ni le flatter d'tre nieticx. q(1 '1 soit tombe par 1'eflet de quelques eva- cuatiotns t r ~iues dans l'accablement et un deperisse- men' (qui I .- :icnt toujours de expulsion des matieres engn!:-,i i;: lrcies et incrustCes,.. J'ai vu des maladies qui ie hmll ou le dix, paraissaient assez tranquilles pour penscr (qui il, sscnt bien, le onze et le treize tomber dans d(les, C !.l.t6ices consid6rables... il survenait une grande min:Lgr.ur, le visage devenait dicharnd, les yeux clnirs el siciIns. J'en ai vu qui attaques de fievres dou- ble-liersct pa : nissaient le septi6me jour stre en danger, avaienil tle crises, snivant les apparences, assez favora- ,bles p:ar Is sueurs et par les selles, et que neanmoins je n .j;e:is gu6ris, pace que je n'apercevais pas ce Puup e I)eportes avertit d'etre tries circonspect sur lc pronosti'-. II fait grand cas des sentiments du malade: w Dans tows ieux que le chagrin ou la peur a saisis, on observe tii; d:.sordre, un arrit dans le course des esprits :l)\',ir I .. ..... 're: Thorie collolale d- la Biologic et de la pathologic 34 - animaux, qui diminue et arrtte toutes les secretions- De I les dMlires, les convulsions, le sommeil 16thargi- que... On a une preuve bien convaincante des diff6rents effects que la difference des passions est capable de produire dans les maladies, quand on fait attention a I'heureuse terminaison qui arrive A celles des matelois; malgr6 la negligence qu'on a a leur regard, il en p6rit beaucoup moins que des autres soit nouveaux venus, soit habitant du pays. C'est qu'ils ignorent la eonse- quence de leur maladie ils n'ont point d'inquidlude... ) La nosologie de Poupee Desportes est encore iinpre- cise. II 6tudie la naladie de Siam (fievre jaune ), les fitvres doubles-tieires, la cachexie ( lisez : les dyspep- sies ), le scorbut et Fobstruction de la rate, I'affection hypochondriaque scorbutique ( neurasth6nie ), les ma- ladies v6ndriennes, le flux de venire et le flux chyleux, la dysenterie, 'lhydropisie, les dvartrcs, les rhumcs. Ies catarrhes, la fluxion de poitrine, la'pulmonie, ( tuber- culose ), le spasme. ( ttanos) Mais ce qui nous interesse le plus ISalgir- ses crrcurs et ses pudrilitts, malgre les jusles et violentrs critiques deDazille, c'est l'essai si original depharnmacole; indigene de Poupde Desportes. Cettepharmacopde conimIrend 31 formules de tisanes, 15 de potions, 14 de bols. 3 de bouillons, 9 de lavements, 4 de gargarismes, 3 de col- lyres, 12 de cataplasmes et de poniindes, et 10 formu- les d'onguents. II v a IA, certes, un empirisme grossier, des formulas A faire sourire ; on les dirait d'un medecin du theatre deMoliere, ii ya cependant I uine medication pour l'avenir,un effort qui vaut mieux que les resultats. Voici un sirop pectoral compose du medecin du roi : Prenez du capillaire du Canada et de la langue de bceuf couple par pe!its morceaux, de ('lcimn unec ioi- gnee ; des fleurs de fraigipadc. de bois immlortel, de giraumont, de gombo, de jnsmin d'Arabie ct d'oranger sauvage. de chacun une demipoignee; faitesles macerer pendant douze heures dans unequantit6 suffisante d'eau bouillante : passez et exprimez l'infusion don't vous ferez un sirop selon Iart. n Voicl encore un remide centre la cachexie (dyspep- sie ) : Prenez de vieux clous, une poign6e ; sel ammo- nine, demi gros ; racines d'asperges, de chiendent, 6curce d'oranger et de citronnier, racine de verveine blanche et de pois punt, de chacun une pinc6e : canne de sure couple par morceaux, une poign6e ; grains tie sapotille concassdes, une douzaine : faites bouillir (deux p.inlcs d'eau jusqu'a la diminution du quart ; faites inlfuscer line poign6e de cresson, et passez le tout.) .Le-, b iomes femnies d'aujourd'hui preparent pour les niiladles des sirops, des bouillons et des tisanes qui rappjllent si bien les preparations de Poupee Desportes (qui'o se emnandesi ellesont puis6 dans les vieux exem- |l)ai iL" die son ouvrage rests dans le pays, on tout sinipliiin liit la nin me source que le medecin Saint doiii I nioi, la tradition populaire. Happelons en finissant que 'lt iIp.e Desportes traitait dedji le pian par le mercury. Dizilec est un dclectique, ayant I'avantage de poss6der de hf! iciilses connaissances dans la chimie et la matiere indlicale. Le raisonnenent medical est excellent chez lui, el si idces sur les questions sanitaires annoncent le \IX siecle. 11 a publiC deux ouvrages, fruit de ses notes el de ses meditations : a Observations sur les ma- ladies dies negres ( Paris 1776) et a Observations g6- nerales sur les maladies des clinaltschauds (1) ( Paris S1787,) La table des matieres du premier comprend: les fi6vres iputrides; la diarrh6e et la dyssenterie des N&- gres: les maladies vermineuses; les maladies de la poi- I inc: la fausse peripneumonie, particuliere aux n6gres la suppuration des poumons; les maladies v6ndriennes; la gotwi!irhiie virulent; la chaudepisse tombee dans les Ii s -. i n..ns eu le plaisir d'avoir cntre les mains un exemplaire avec didi- cae I \.t.-'nsieur Corvisar. premier mt decin de S. M. l'empereur de la part de o n .;r-. ,tur Dazille P. bourses ; les ditnicultes d'uriner; les depots au pdrinee; l'ophtalmie v6nerienne; le pian. ) Le second ouvrage Iraite suircout des, questions sani- taires de Saint Iomingne et des eaux ineiirales. Dazille a trouv6 la cause de l'effravante mortality qui frappe certain h6pitaux de la colonic dans lemploi d'eaux de puits qui ne sont pas potables, dans leur mauvaise posi- tion sur des terrains bas et mar6cageux. 11 veut qu'on les install d6sormnis dans les hauteurs, au Dondon par example, tant pour la puret6 que pour la friic:lleir de l'air. Sa thdrapeutique estphysiologique et de bon aloi. Voici ce qu'il pense des sp6cifiques : La denomination imposontede specifique ne vient que de ce qu'on atrop souvenf attribucaux remindes des effTts qui n'6taient dosqu'A la nature; le grand art est d'en faire une application raisonnde.... de saisir at premier coup d'eil s'il faut les toniques on les relichans... absolument par- lant il n'y a done point d'emme6nagogues, I)pusque dans le premier cas ce sont les relichans, les !ni i:Il. et les antispasmodiques qui rdtablisscnt les :' ,..' ; et dans le second, cc sont les toniques, les s i sont les vrais specifiques... D'apres celo. cest (donc ia m6thode et le traitement que l'on pourrait appeler cm- li.,img ,LguLes.J (1) En physiologic il est solidiste convaincu ; il -.., mnnme avoir sur ce terrain moins d'horizon que I .'""( '. Desporles. Parlant de Ia fausse peripneumonie i! ,< ;,it ,La faiblesse do pouls, l'abattement des rnalades, ,.:,i,-1 bien ltAt n petn nmds, et rrc '.1: dulitcr anix vaisseaix le ton. niocessi c ou 1'i ~ P .. coction de l'humeur morbifii;:,... ., 2) Le language de Dazille est plein de reminiscenc.. ; ''- pocratiques, bien qu'il parie d.1'i1 come un ni- contemporain. Coela ne doit pas nous etonner : :, is important de fire remarquer, dit le D)'Mcunicn i ;i: (1) Daziile. Maladies des cliinars chauds p 17,6.' (2) Dazille lI:ladt s ds N cgres p 122 37 - c'esl le piliudisme qui domine la pathologie grecque au V' si&cle.- Les midecins de cette 6poque exercaient dans une irgion qui pour nous autres Europ6ens sep- tenlrioniiux doit eIre consid6rbe come ce que nous appelons i les pays chauds... Un m6decin contemporain le Dr i'ampoukis, pretend qu'actuellement en Gr&ce le liers des maladies est di au paludisme. ) (1) Oin comprend done que la similitude des climates et des maladies en Grece et aux Antilles ait permis aux mnde.cins coloniaux d'appliquer avec de bons resultats les methodes et les doctrines de l'ecole de Cos; de parler sans anachronisme de case, de crises, de coction, de phrilntls. ct de 16thargcs. La mnddceine popii;:! re. Les Bocors Le s.'\ir botanique des Africains est loin d'etre me- prisa l)'- 'Iransportes en Haiti ils ont du, outre leurs tonnL i i :i'es personnellesacquirirbeaucoiip de notions uliles oh( tiaes des derniers des Indiens. SLe(s lp lples indigenes, disent Caslellani et Chalmers oitl g i:,railement lune honne confflissince des plants m0in1 inl.ls et toxique tde leur voisinage. et il est bon pour ILc ii!lecin qui vil sousles tropique.; de se rappeler que Fet 'iee de cinchona fut tout d'abordi simplement Sun rem. icl indigine de l'Equateur, et que d(s lors il n'esi p.is r':isonnalle de m6priser entierenieiit les dro- gues populaires.)) (2) Nouts i'essaierons pasd (l'apjr'orondir le myvste're des rel:iions cittre l'Afriique, 'Indousta et File de Ceylan; 1nouI ne i liercherons p s ai savoir si une bonne parlie du s:i\ouii botanique et therapeutique des Africains n'est pas on souvenir d'une civilisation avancee aujourd'hui disparuc. Mais pour ceux qui s'6tonnent de voir la masse dtu 1,euple haitien accorder encore tant ce con- *1) L. '. uuiier. I oc. citat. p. 33-34 t-. .stll.niii et Chalmers Manual ofiTropical Medicine l.ondres 1919 I 'yr 1 38 - fiance a ses empiriques, A ses rebouteurs, et i.. t .ii s'empecher de traiter de barbares on de sat,.,i,, !s gens de la bourgeoisie 6clairee qui imitent ,. ;,- i i...i nous reproduirons ces lines de Castellani e '.iin.-is qui apres avoir rappeli I'eclat et Ie d(clin de .: i :\ I.,. tion Indouedisent :a lin'v a pas a douter que le, I 'l :ti Indous aient 6t& bien verses non sculement d.., -,l I- c- decine et la chirurgie, mais dans la proph;i:ie id:l maladies et lobstetrique operatoire... Is p-. d(:lni.'l une remarquable symptomalogie... 11s coiniii:a;aleti aussi bien l di tiue laitiet toxicologic... L," I'rii i qui travaille dans 'lnde et l (Cevlan ne doit pa-, ,';,- ner de voir que le people a une lerme confi:inc. tli,'N son propre systine medical et ses propres Illiri| .i- tes.) (i) N'oublions done pas ce fait que 1la I;mi ia a 1 people haitien, coinme les Indous, coinim e les h!.bila n;l del'ile de Ceylai, croit a son propre sy'stemriLe i!.il.til et a ses propres imedicastres. N'oublions pa, i.,oi jluL-; que cette foi peut s'expliquer peut tr'e par ai ri-aio! que les connaissances mcdicales des Africains iL-ri\ent. come celles des Indous, de civilisations ujiourdl'lnii disparues, car, ainsique ledit Chantepie de la Sii-iye,:c. tout ce qui est populaire ne vient pas pour col: (!1i pe.I1 ple.(2) R6fl6chissant sur l'origine des simiples et dc, ..-n ..l; haitiens, le lyrique Descourtilz a ecrit les ligne,, ,.u in- tes: (( C fut probablemcentau milieu de ces r6du is c.lh:im- p6tres que les premiers insulaires cherchhrenide-s se- courscontre leurs maladies, dans des v6g6taux 'ers le.s- quels une impulsion naturelle les dirigeait ; Its plus r1u- ses d'entre euxs'arrog.rent untitre quilesblevail lau-des-, sus de la foule. C'est ainsi que de pAtres ou hnlliers oni, les traita de m6dicastres ou makandals, jusqu':i I'insltnt ofi des voyageurs instruits s'emparerent de ce dolmaine de la science., ( 2) (1) Castellani et Chalnicts. Iococitato () azT r 7 et 8 (2) Chantepi de la Saussave Manuel d'Hiitoirede~ Relii..... (3 c,,urt:!z ).:c \'i.de 1d:: Antile. -- Tuome I pgw, 1 1 I.:*.. .i:rtilz, inedecin dela Facult& deParis, naturalis- le. Iha!;U.6 fi observation n'h6site pas iA 6crire que ( Ce Wi'.est .: l' Itablissement d'aucune officine. ou d'aucu- ne phai ,;acie, que le vieux et robust Africain doit sa lorce c *a. sante ; c'cst A la d6couverle et a l'emploi des simple-. qu'il a reconnus propres a detourner de lui toute aelid ion mnorbifique. (((page 8) C'est encore lui qui dit 0 .i'YccuidLerais plus de confiance a certaines muldtresses exerccuL par une longue pratique el beaucoup d'assidui- les das ls es h6pitaux, qu'a certain m6dicastres imberbes quite la ner vomit quelques Iois sur les plages de nos coloniLe ( page 30 ) Quie h'ii s'6tonne alors que plus d'unde nosvieux presi- dents aient pr6fer6 se fire soiguer par des bonnes-fem- nmes pilult que par des medecins qualifies. .\u-.,i les inmdicastres ha'tiens sont-ils assez conside- ris cit i:it-ils souvent quelque aisance. Rappelons que T'OLus.'iili Louverture remplit les functions de mddecin dan-, l I.. bandes de Jean-Frangois. Quei (c.- empiriques emploient souvent leurs connais- saiu -. .. mial faire, c'est possible et mime probable:em- poisolmnetments, lthargies provoquies peut-Otre ; mais qu'ils I:',ent encore plus de bien a des populations qui onl Il i de tout temps privees desecours m6dicaux,qu'ils Wient ci.- unne providence pour les pauvres esclaves chez (qui I,.-. maladies les plus relles etaient d6clar6es cas de simulation par le commander blanc, cela est certain. C'est po'ur les services rendus que les bocors ont gard6 un grand prestige aux yeux des Haitiens de tout rang. De bonne heure, les mndecins francais de Saint-Do- iingiue suc mirent a l'6cole de ces medicastres noirs. Des- cotlrtilz nous montre bien l'estime qu'ils avaient pour les renm-des populaires et il cite ces paroles du Dr Mey- rat : I)ans l'6tat actuel de la m6decine un praticien eclaire qui poss6derait bien sa matiere m6dicale indige- ne, pourrait rigoureusement se passer des productions lointnine.1 ) 40 - Et Descourtilz lui-nmme ajoute: Nul autre pays plus que les Antilles n'offre A l'homme dans l'tat de santi plus de plants et de fruits destin6s i la lui conserve, ou quand il I'a perdue, plus propres a la lui rendre. Nul pays par consequent n'est plus digne d'une flore m6di- cafe particuli6re... On sait qu'un bon nombre de m6dicaments de pre- mi6re n6cessit6 ne sont connus quedepuis la d6couverte du Nouveau Monde. Les vall6es de la Colombie tout particulierement ont fourni beaucoup d'especes utiles a la th6rapeutique. La flore d'Haiti est peut-etre aussi riche, au point de vue medical. Son etude bolanique a dejAdonn6de grandessur- prises aux savants. Le baron Eggers a d&couvert a Cons- tanza (Republique Dominicaine ) de nombreuse plan- tes de Europe, non iiitroduites par acclimation, ldont une esp6ce, le Trisetum, vit en Laponic. < Eggers a trou- v6 aussi une grande quantity des especes d Ijai connues des montagnes de l'Amerique du Sud et du Nord, mais inconnues dans les autres Antilles. (1) Dapr6s le savant allemand, le Pr Urban, :60/. des es- pkces veg6tales de I'ile d'Haiti sont autochtones. On petit accepter les temoignages nombreux qui affirment quc lesempiriques de nos campagnes rnalisent des cures mer- veilleuses si on pense aux propri~l1s pharmacodynami- ques inconnues mais sans nul doute rvelles et nouvelles que poss6dent des plates nouvelles. ( Combien de fois, s'6crie Descourtilz. j'ai vu dans 1'epid6mie meurtriere dela fievre jaune, des mulatresses arracher B la mort tous ceux qu'elles traitaient par I'em- ploides plants indigenes ou par les proced6s du pays. , Le m6decin militaire Gilbert, auteur d'une "Histoire m6dicale del'exp6ditiondes Frangais aSaint-Domingue" nous apporte un t6moignage concordant : < A l'poque de cette grande catastrophe on vit... les femmes offrir le spectacle des vertus les plustouch nles... Voyant Fin- (1) I. I'rban Symhbolne An t';!me 1:: p t !9 sufflsani'e des remides ordinaires, elles en adminis- traient ('autres, don't elles avaient apport6 le secret des deserts de I'Alrique... Combien de soldats, de capitaines et de generaux moururent dans les bras de ces femmes compatissantes. ) (1) Notons en passant une remarque de Gilbert. II nous rend cel homage que les troupes frangaises ne furent pas atlaquees pendant I'epid6mie et que les femmes in- digenes se mulliplierent pour secourir des malades que privait de soins la mort de sept cents medecins et chirugiens militaires. Gilhert qui fut parmi les survivants se preoccupa de suhbsituer i rrlains products indigenes aux maI6riaux de panscinele et aux medicaments de la mntropole. ( Le mderin, dil-il, doit toujours s'occuper A Saint-Domin- gue de Ia substitution des m6dicaments indig6nes aux exontlques. ceux-ci parvenantfort rarement ou fort diffi- tilement (d oans la colonies, en temps de guerre surtout ;i esl dic important qu'il connaisse assez la botanique usuelle. pour -tre en etat de fire fire des substitu- tions hicen t. end(ties.)) Gill) l i.D: seille come vulneraires : l'herbe a bl6, I'hiri-lie p,[lIl) ; come resoluils : le manioc rape ; la \elr .Ieii ; c 'i,:me maturalifs : 1'oignon du lys indigene. les t'iilles l-.- raquette ; pour le pansement des plaies : le utic de lIKrnias,(Agavo ou Cceur mou); pour les rhu- nuinlismni: la pommade desavon noir et de tafia, les bins de -uildive. (2) Desco irtilz a essavy lui aussi de poser les indications des pl:ii e indigPnes et Irs premiers e16ments de leur posologie. El c'est surtout cc qui rend interessant son htraail qui a Pet largement d6passe plus tard, au point de v'rte Iolnnique, notamment dans les Otudes du Direc- Ieur du Museum de Berlin, Ignacio Urban, et qui a bien moirs de \',lcur que les travaux du P. Charles Plumier. (1 Cti' n nt.,.ne Mhtral: "Histoire del'expedition des Pranqais A Saii I.. ne Tome I course p i e. iU. \ .i. I"r...iarnlx Flore in d'ciele. Tomne I Discours pliininaire. ( I 'aut nous presser... Le deboisement, les bois neiufs menacent 1'existence de beaucoup d'espaces vegetales haitiennes. R. P. Baltenweck ) Descourtilz a laiss6 la relation d'une visit qu'il fit a une de ces femmes de couleurqui se melaicnnt designer. La voici : (( Rl66gude dans un rocher caverneux ou elle donnait clandestinemcnt scs consulilions, dej)uis la mort de sa miere, elle scrm!ait avoir h6ritP de sa routi- ne et adopt son genre de vie: Elle ne sortait de son antre qu'avec regret pour se glisser et furelerau travers des lines qui recouvrcint les precipices afin d'y recueil- lir les simples don't ile compcsait ses divers remedes. Six petites chaudiercs, quelques vases d'argile, grossi6- rement fails. formaient son modes:e laboratoire. DouPe d'un tact natural qu'on ne peut acquerir, pas mmie par 1'6tude, qui ne fait que le diriger et le perfectionner, je lui ai vu op6rer des cures mnerveilleuses : aussi discrete que mdfiante je ne potvali oblCl irl d'elle "nu-uns rensei- gnem.n'111i ; cepend n!It an moven du leger sacrifice de dessins de plants de lArtibonile qu'elle convoitait, j'ob- tins plusieurs formulas que je corrigeai et dot l'us2ge fut couronn6 des irsultals les plus satisfaisants. La cure thermal fi Saint-Domingue De notre sol, convulse par la pouss6e orog6nique, in grand nombrede sources thermnalesont jail ii.On compete onze groups principaux dans le ter.luire acluel de la Republique d'Haiti: l les eaux claudes de DImne-Marie 2 les eaux de 1'Anse d'Hainault 30 les eaux des Irois 4 les eaux de Tiburon 5 les eaux de Port-h-Piment du Sud 6 les Sources Puantes, pros del'Arcahaie 7 lesSour- ces de Balan ( propriet6 J. Geffrard ) 80 les sources de Jacnel 90 les eaux de Mirebalais 10 les caux de Bovnes, pr6s de Terre-Neuve 11les eaux delos Pozos(Cerca-la- Source) (1) A cette inumoration faite par le Dr F. Da- lencour, il faut ajouter les eaux du Dondon et de Sainte (1) Voir le Journal MC.tliral HaitTtn --Janvier FPvrier 1923 page 429 se ( ji-rade Iiviere du Nord canton de la monta- ne noiir' ic mentionunes par M de St R1my. SCes ca'd'. herinales ont 0t6 toutes connues des colons 'francais el plus au nioins utilisees pareux, meme celles |de los P!',,, qui ctaient en territoire espagnol. Ces der- ini&i(s P1on1 c'et furent trWs fr6quentees par les Francais slussi lien que les Espagnols. Le Senateur Bien-Aimb ;iJean lei nard a essays il y a quelque trente ans d'y r6- oiuvrir 'anciienne station balneaire. i: a Cerca l1: Source,dit-ilest un pittoresque village,fibre- rment cainpL sur les boards de l'Artibonite... A 400m6tres d'allilliIe, dans une large vallee que domine une chai- e[elte die ilntnagnes toujours verdoyantes du haut des- qiellte OI! le6couvre toules ces admirable planes de la Ve -l .,al. qui peuvent produire, dit Charlevoixtoutes Oes Ileuirs. Ions les fruits des lies de l'Amrique.)) C'est Pu milieu lie cet Eden que,au nombre de cinq, jaillissent :es soil Irrc I herlma les de Cerca qui donnent par jour plus de 2)ls (l1i lifres d'eau.) (2) Les cinq sources sont ap- peles (:I mline. Saint FrancisqueTaureau, Sainte Lucie et Sannt i.'irnard. D)apr6s le nmnioire du S6nateur Jean Bernaird. m, s'v rendait encore de tous les points du lerritoil-.. Ses g6nereux efforts n'ont pas eu de succ6s. Les %e nlI de Balan, qui appartiennent A M. Joseph GeffirdI cronnaissent aujourd'hui une vogue legitime, grace :mn\ efforts du propri6taire, qui n'a rien n6glig6 pouri IL, iteltre cn valeur, mais qui n'a pas reussi jus- qu't'I C. -.;Lt trouver les capitaux necessairesA uneex- loiliti(,n lerieuse. Elles ont ct connuesdepuistr6slong- emps. ILe President J. P. Boyer qui y avait fait faire Ides consIructions en briques allait souventy faire une cure. ( Joseph Geffrard ) ILes sources punntes ont Wte l'objet de l'atlention du D' Felix Armand et du Syndicat des MWdecins de Port- uu-Prince. quui n'ont pas pu donner suite non plus a teur's pro it.ls. 12; Mliin...r du S&nateur H Jean Bernard de 1895 Reproduit par It J- :. Haitien du ler Dcemnbre 1935 Toutes ces eaux thermales sont sullureuses, ainsi que celles de la Cahouanne, de Dame-Marie, des Irois. Celles de Dame-Marie furent conchdtes en 1700 an chirugien Martin, pour sept ans, a la charge d'y recevoir les pauvres gratuitement ; et les soldats et les matelots, aux m6mes conditions que dans les h6pitaux. II y a la quatre sources, don't deux sont froides. Malgr6 la dif'i- cult6 d'y arriver a cause duchemin, elles furent tres fr-- quentees. L'acces des eaux thermales des Irois 6tait assezdiffi- cile aussi : Pourtant, avant 1789, on v vovait souvent jusqu' cent personnel ala fois. Comme celles de Dame- Marie et de Cahouanne, elles avaient 6t6 decouvertes vers 1756 et 6taient, come elles, reputees pour les hv- dropisies et les ulceres. Moreau de Saint Mry parole aussi des eaux de la Com- mune de la Croix des Bouquets (Seraient-ce cells de Balan ?) II rapporte qu'en 1759 le docteur Jacques Gu- von de Chabanne expos aux Administrateurs < qu'il etait parvenu A l'aide de plusieurs simples de la colonies A gu6rir des maladies jug6es incurables, et qu'il avait eu depuis un an l'ideede leurassocier 1'effet de ces eaux qui avaient parfaitement reussi.)) Le 3 decembre, les Ad- ministrateurs (1) en confirmant ce qui 6tait dit du suc- ces de ces eaux, autoriserent exciusivement le docteur Guyon A faire tout ce qui 6tait nIcessaire pour en faci- liter l'usage et meme pour loger des malades. Les eaux sulfureuses de Mirebalais furent analvsees en 1737 par Poupee-Desportes. L'une des sources, celle qui 6tait la plus frequent~e vers 1750, 6tait sujetle a ta- rir A Ia suite des tremblements de terre. L'eauferrugineuse de Sainte Rose fut l'objet d'une ana- lyse publi6e dans les m6moires de la Socii6 des Sciences et des Arts du Cap. Moreau de Saint Remy pensait que (1) On designait de ce nom le gouverneur et I'intendant des finances. I -45 - W.es source h iln ales dui Dondon talentt ferrugincuses L-s 11 I 1I. eurent le I] us doe vogue au icinps de ]a Colo"111 Ii p ii celles de Por[t-A-Piment. IIes furent d6- couveirIe culi 1_125 IMpar, Ul esclave dii nom d(le Capois qui parc'll.11'.111. Ic., -aVaIICS pour rifL11 re 1 betail die son mai- tre. 11 tout d coup daiiS tin bourbier. Lorsqu'il put dectl ciler sii cheval, ii I rouva qu'une eau trts chaude rein plissa l Ic, tIrous. Capois clui. avail en tendu parler des eiu \ Ilricmlales de France, coml prit aussi WI I'irnpor- 1allanCe (IC 1ii (let ouverte. II a "a It ti ll c.: 'naraO i pei 1k-ij us de rh ii1! ini Ismr e, qu'il you- luII gutelic iAmit crcus, in p iiil ou il avalt fait sa d6- COUVlC. till 11i011 de ix de .ur quatre de larpe. ;1 iii o pr une hutItc. ii v transporta le mialwide 1ii Iii ral 1diCdICHalemet gtu6i-i I)pr tine curedebaiiis dle ix ml I('i nioluvel essai euti licu, soV uni incurabIe de .1 ~ i- I l)ll q-ui iecouvra la samiIt apr1i trois mois. D(,; mnalades afflucnt au. C\ mi tde Port-L-Pi- meiii IL' V .-.l, 'axleS s'V n Initipliexit. Le terrain des sour- ces 0,L11II d.--\ eiiim ]a piopriclte de Ni de Bkaleru, celui-ci cii lit II. I I ii I f)O ii ia cr6al t)io ll (ii ixt I a 0 1)1issenrient pu- blIi c. I '., 011 I I! ILISYi h'It S:X C,'SCS pL (1', paySdi IWs, d~e 411 ,I'led t), ni. et six barns de III3V rie. Onoffirit des cmin rz' (h danle bourg c ten bateau passage (des.Clc \ II I (I@:lIcack (1 lt Iort-L'-l"imefIl. Le:,i .\Amlx rateurs Mon laicher et Vallic're eilcoura- ~ir.:iil Iv lt leN riopjemcflt (hu hourg. Cari' grAce L Ia nou- veIe xiw,:dlIwdtn c'est 40.000 livres. NY)Iwi dollars envi- VOII. (tiL ri lo,)ns Iranoais cessri'ent de (icjenser dans la v! c i-, ]e de 1'ile, aux sources theirinales de 1w; I Yizt.. I! les sources de Banica. eaux de Cerca la Po(ul. 11iii i4 jsoO qIue nous ignorons, ces memes ad- flhin~sll::I':L1~ tirent pi-&b-aloir d&is ia coiTspondance .- At; - oilicietle le nom de Eaux de Boynes. du norm d nil an cien propri-taire des terrains oi se trouvent les .ullur ces, Le Borgne de Boynes.(1) C'6tait injuste, puisque 1'l6ablissement thermal n s'estvraiment d6veloppe qu'apres le don fait pa:r I lieu tenant de Rameru. Le dernier entrepreneur, Gauch6 sut y allirer un' nombre croissant de maladies. Les eaux de Bovines ont une composition seilIlable A celles de Barrege en France, d'aprs les anialy-,-ts qle M. de St MWry a pu compare. Le terrain des sources comprend plus e un kil intre carre. II est situ6 sur la pente (d'le colline qui s'e leve jusqu'i 20 imtres au-dessus de ia plane environnante., (S. Rouzier) On y voit sept jets : les sources Valliire, la Ferronnays, de Vaivre. d'Andeville, lIameru, Mon- tarcher, des Dames, avant une temperature de 470 A 52 centigrades. Au temps de la colonies, les malades payaient ;, 0 lives parjour, (6 dollars ) pour lelogement, la iourriture et les soins. Ceux qui se fournissaient eux-nitnies ie pro- visions ne payvient que 12 livres. Les eaux thermales de Saint Domingue furent analy- sees par de nom!treux chimistes, m6decins on pharn.;a- ciens: Poupce l)ispi)rlls,D 1azille, 1)ubLri, Pololny, Chatard, Gauche. Les Maladies i Saint-DImninlluj!c La plupart des maladies qui frappent aujourd'ihui la population hai'tienne dtaicnt deja observees i\ Saint- Domingue. On en connaissait probablement d'autres, importees d'Afrique. qui semblent s'&tre d6tintes avec la cessation de la traite. (< Dans les mois chauds, dit Moreau de Saint MNry, les plus communes sont les fievres intermiltenles, les continues, les fievres putrides, les fievres nmuilignes et les dysenteries. Dans les mois froids, ce sont les rhu- (1) S. Rouzier Iictionnaire adi:nin,tratif Tome I. p. 143 47 - les, les Iluxins de poitrine, les rhumatismes, les diar- hees, les lic actions scorbutiques, les maux de gorge. Les premni.'rs qui rcgnecnt d'une manibre plus marquee Cepuis le mis Juin jusqu'a la fin du mois de Sep- feiibre sont plus specialement le partage des nouveaux arrivds.... les u;itres menacent les anciens colons, les personnel l'une complexion faible... SCes nm;lides semblent etre les vraies maladies autoch- :tones de 'ile d'Hafti, car c'est un lait curicux A noter tque les grainds 6pid6mies qui ont frapp6 Saint Domin- lue et Ia ipInblique d'Hal'ti sont toujours venues de J'exidrie ur. SOn piLrtentl que les Europeens ont I fit connaissance avee la s'yplilis, pour la premiere bois, en Haiti, cette t:maladie .'lnil. (d'apres certain auteurs, opopre la race .I-ndienue. I)e iispaniola les Castillans l'auraient pro- Wpagee eln l'spanrne puis en Italie, oil les Frangais l'au- 'raient contiacl6e au siege de Naples. Ensuite le < mial ides Ir:l'ly- .. se serait r6pandu sur toute 1'Europe. Les |Fran: 'iis :; ni::-ient minine essay e le baptiser du noin ide t in.il l.., N'gres ), apres avoir conlamine leurs con- i: Uluhlll Il)il t;.S. .A uj I, I!llii mnime, l'hypothese (de origine anmeri- caille dI 1.1 s\i philis a un regain de lavour, depuis les travaux des d(Irteiurs argieidins Jalregi et Lancelotti qui onl I1non scu le ent mon lre la grande receptivite du lama pour la lIil -s, mais ont cru reconnaiire celte maladie dans les i.recwiptions de la period precolombienne concernit-nl uiii mIaladie du lama transmissible Al'hom- ime. (1 ) Itien ide. liu' cela n'est probant, el non seulement les dales l'alIi'riiion de la syphilis en Italie et celle dela decL \vet Ile dtu Nouveau-Monde ne semblent pas appu- yer c'ile I(ypthese, mais en lisani les braves descrip- iionls ds symnt6mes ressentis par les premiers Espa- gnols alleintli par le o mal des Indiens ,comme cePedro ill L In..:.ate.*.. MN.dical- ler Mars 1.' . 48 - Margarita don't parole Oviedo, on est dans 1'inlmp..ibijtlle de se prononcer, soit en faveur de la syphilis. i,'t en faveur du pian. Or cette dernicre maladies est II,-. I,- pandue dans nos campagnes. La maladie de Siam, appel aussi maltelote,t:l a;rdille. et de nos jours fievrejaune, voiito negro( I.'/,lospiro icteroides, de Noguchi, d6couvert en 1919 en esi I'agLnl fut particullerement severe pendant les anunes 1734, 174:;3, 1755, 1':;:;. Dans cette derniere annie, pendant la guerre de l'Independance, des epidemies terribles frap- p6rent les Franuais, et il semble que la fievre jaune ail Wti un de nos grands allies, coine I'hiver. ( le general Janvier devait Ptre celui des Russes pendant la cam- pagne de Napoleon en 1812. Voici A titre de documentation, quelques notes de St Remy sur les sympt6mes du mal de l'annee 1803. Le flNau se manifestait toujours par de ldgers f'rissons une violent nevralgie et de lfrquentes envies de vomir. Lorsque le malade approchait de sa fin, il tlnit pres(ue toujours attaqud par un saignement de nez qi ne le quittait qu'au moment de la mort; la circulation du sang et des autres humeurs cessait dans les parties inferieu- res, qui se trouvaient l)ient6tatteinles par la gangrene, derni6re period de la maladie,. (1) La petite virole fut inlroduile an Cap en 1772 par un navire ndgrier. EIlle fit des ravages dans la Province du Nord en 1782-83 et en 1788, Dans l'6pid6mie dr 1772, 1200 personnel p6rirent. D)s 1769, le docleur Joubert, de Port-au-Prince, avait conseille les variolisations prd- ventives. Mais cette mnthode ne fut s6rieusement appli- quPe que par le crdole anglais Simeon Worlock. ongi- naire d'Antigua. Simeon Worlock avait une m6thode particuiliere d'ino- culation qu'il tenait de son beau-t'rere Daniel Sutlon. 11 inocula des milliers de n6gres pour un prix modique. ( 1774) II fit aussi des recherches sur les 6pizootics de Saint-Domingue. (2) St Riitv ( des C'ayes ) Ption et iaiti tome III Page 5! -- 'aris 1855 S49- Ioreiu de Saiit Mery parole d'cpidemies de rougeole urlrieres qui visiterent la colonie,notamment la Pro- ce du Nord pendant les anndes 1748-49 et 1782. Elles t probableinnt frapp laa population infantile blanche r, de nos jours, cette naladie est plut6t b6nigne chez petits Hailiens. En temps de guerre, la mortality par le tetanos, chez blesses etait Ires grande. En avril 1782. sur 182 bles- debarqus des vaisseauxde I'armnedu comtedeGrasse Interiins dans un h6pital du Cap, 178 moururent de e maladie (M. de St MWry. Tome I page 581). art v6t6rinaire A Saint-Domingue SLes 4pizoolies frappaient souvent le cheptel causant is gros soucis aux colons. Pensez que les seules sucre- *s employaient 120.000 mulets come force motrice. gouvernement colonial dut penser aux besoins de art v6Cirinaire. SOn irouve nu Cap, dit M. de St-Mrvy, un artiste vetiinaire. Mj de Boynes convaincu de futilitl don't eraient pour les colonies des hommes occupies de con- erver des ainiaux qu'on paie si cher et don't le rem- placement est quelquefois impossible, charge l'4cole Wterinaire d'Alfort de former des sujels aux depens des colonies .i ils s'engageaient de rester pendant deuze ans. C'est ainsi que Saint-Domingue en a eu deux, IM Dltilleul qui y est mort et Mr G61in. II y a longlemps que l'opinion publique reclame en faveur de Mr la Pole un brevet de vetCrinaire pour trecompenser les travaux constamment utiles de cet ar- tiste. ,, Parmi les maladies qui frappaient le b6tail et la vo- laille, M. de St-hirv signal la morve connue depuis 1770 et devenue un flau ; le farcin ou mal des eaux, Small de lagons; le carbon, qui exergait des 'ravages sur les boeufs. II signal uec maladie de 1'estomac des mulets pour laquelle une consultation fut deman- d6e A Chabert, directeur de l'6cole vetdrinaire d'Alfort.' Le pian de la volaille faisait des d6gAts dans les basses-cours. On voit le grand effort medical produit par la soci- t6 de Saint-Domingue. Les esprits se portaient sur- tout du 'c6td des sciences, dit Castonnet Des Fosses. Des conferences avaicnt lieu au Cap et les sujets que l'on traitait 6taient l'electricitd, la physique et la bota- nique. En 1784 I'on aviit lancd au Cap un ballon ad milieu d'un enthousiasme incrovable. (1) N'oublions pas de mentionner 1'existence de la < Gazette de Mdde- cine et d'hyppiatrique ) de Saint-Domingu'e. Dieu allait changer la face des choses. < La demora- lisation, nous dit le mc me auteur, 6tait g6ndrale, Les moeurs des blancs diaient des plus dissolues... A la veille de la Revolution les Franqais de 'Si-1omingu' avaient cess6 d'etre chrltiens ou ne 1'6taient plus que de nom. ) Mais en disparaissant dans la grande tourmente qui de 1789 A 1804 renversa le vieux Saint-Domingue, arr6ta le movement colonial medical et fit place a ]a mede- cine haitienne, les colons nous leguerent un 6tat mental et moral qui p6se apres plus d'un sicle, lourdement sur nos destinies. L'hygi6ne mental et morale .Saint-Doipingue On se fera unejuste idWe de I'flgiene mehtale et mo- rale dans la colonie par pat cette page de M. dc St-Me- ry que nous nous contentons de reproduire. q Toutts les passions y srit en jeu et dars une conti- nuell 'agitation. On n"y coiialt pas les douceurs de la socidt6, de cette reunion d'irdividus qui se conviennent plils ou nioins, et. qui mettent en commun le desir de (1) Castonnet Des Fo -51- re les uns aux autres et de charmer les heures de ls loisirs. Si l'on jout, c'est pour gagner; si l'on cause, c'est fares ; si I'on va au spectacle, c'est pour faire as- t de vanil6 : au bal, c'est pour s'ext6nuer; si l'on se Iale, c'est I'orgueil qui le veut, et c'est pour avoir .p cohue qui fait fuir la veritable joie, Et le dirai- "? Cest au caract6re de la plupart des femmes qu'il 1t reprocher la perte d'une des plus delicieuses muissances de la vie. Avec peu d'amabilit6 et de poli- tse, elles onl mille protentions et se prodiguent entire Rtes les marques du d6faut d'6ducation. Elles se dis- utent les places au spectacle, elles competent les vi- es et les invitations qu'elles se font... Jamais l'orgueil a rien imagine de plus pueril, de plus capable d'em- ~cher toule liaison. II faut done vivre pour soi, etre golste par n6cessit6 commc par calcul et ne songer fua ]'or. Tandis que ces dispositions morales nuisent a la ent6, d'autres causes l'attaquent encore. La d6prava- ion du goit produite par la chaleur porte A faire usage les salaisons. Les jambons, les cuisses d'oies, le bceuf A daube, la more sale, les saucissons sont des mets lont on se lasse jamais et que le relAchement de l'es- omac fait rechercher. On mange beaucoup parce quo les assaisonnements sont piquants... ) (1) u L'amour de I'or est tel, dit-il autre part, qu'il emble qu'on craigne plus d'abandonner ses affairs pue son existence. p (page 531) La classes des Affranchis va se substituer A la classes tes blancs et garder entire sea seules mains le pouvoir jusqu'd 1849. Habituee la pratique des petits m6tiers danssa grande majority. ecartee des affaires, n'ayant reVu en general, (11 M. de St.MA ry ir description. ;omel. page 531. .52 - que 1'6ducation militaire, depuis 1T73, elle va fl'uii d grands efforts pour jouer le r61e de classes dirigeante pour se libdrer de la gangue colonial, pour purifier se moeurs dej* bien plus honnetes que celles des colons. (1 Elle fera bon accueil des 1816 au protestantisme. Ell r6tablira la hierarchie catholique en 1860 pour &purer son clergy. Mais ses efforts seront handicaps par l persistence dans son sein des vices et des defauts de la socidtA de Saint-Domingue. Le genre de moeurs 16gu6 par les colons sera parli- culibrement d6favorable A la genese du haut enseigne. ment. Beaucoup d'Haitiens qui chercheront A s'v adon- ner seront frapp6s de nevrose. Le problmie de I'hy- gi6ne morale, mental et physique favorable A la haute culture et A l'apparition du genie scientifique est un des plus pressants pour la Nation haitienne. (2) Castonnet Deu Foie. loco citato p. 2b, CHAPITRE III ,LAMEDECINEEN HAITI e 1" Janvier 1604. sur la place d'aries des Gonai- s, le gdneial Dessalines, en presence du people et de inre prononlait le serment (( de renoncer A jamais a France. de inonrir plutot que de vivre sous sa do- ination, cl dte combattre jusqu'au dernier soupir pour nd6pend:ince. Le serment 6tnit pr6te aussi par les 6nr.iux de Iirmin-e. Le noni d'Haiti remplaca celui de int-Domingue. le 1" J:;ivier 1805 la cermonic etait renouvele. Pendl;anl la lille. qui avail durd, avec une court Pve. ( I)'oI r,; t;o(.ni de Toussaint Louverture ) de 1801 la fin te Ianun-e 1803, les plantations avaient et6 rava- Ses. le. dci tres des colons abattues, le feu promene une exireminl.* ,ie file a 1'autre. Les Haitiens avaient ,ainu les !,1'!- de Napoldon. Mais ils campaient sur .des riinles. L L'otnvrie ti reconstruction allait conmnencer. 11 re.-,!ail en IH!i environs 8000 blancsdes deux sexes, hoincllt, fenllliie et et ellants. (1) lMalgr' In iproitcction, que leur promettait Dessalines, ils n'laient )as sans inquiitude,ainsi quecertainisaffran- clis, de I;iux hitrcs, come les appelle Madiou. An souc'n tl ds cruauLts tu Gindral Rochambeau un fri-son ile liine remuait les Halliens. A la fin de Janlvier I SI.. Dessalines entra A Port-au-Prince. Des le lendcemain de nombreux citovens lui firent demander (I :.BJI..i HI.,4i L;' ., aiti Tome III'i:!ge 122- 1824- 8. de publier les noms de tous ceux qui, sous le gouvt-r- nement de Rochambeau, avaient signed une adirss, pour solliciter du gouvernement franuais le r6tablis - ment official de l'esclavage. Parmi les signataires il v avail plusieurs Fran'ais vivant encore eln Halli el de., HaYtiens aussi. Dessalines fit publier celte adresse iu son des tambours et de Ia niusique. Djti une colei ie qui environnait le g6iiral en chef des Iiai'iens .'iall insinue A celui-ci qu'il lallail en ii irc avec Ies I i:11- pais. II scmble que le lib'rateur ait redoutl les sentimciiet services d'une sociWte qui avait a pine vingt ans d'al- franchissement, et qu'il ait craint de graves tiahisc'i.Os de la part des concitovens qu'il venait d'appeler a I'n- d(pendance, de sorte lui'ii eut I'affreuse pensee dc'uirl1 la jeune Nation a sa personnel dans une horrible scli- darit6. Madiou rapporte qu'il dis>it": a Ce que I iius faisons est bien cruel, il le faut cependant.., Je \'-u\ que le crime soit national ; que les foibles et les mcl. i . que nous rendons heureux malgre eiu., ne puissenl 1.s1 dire un jour : Nous n'avons pas pris part a ces sc I,.-- tesses, c'est Dessalincs. Jean-Jacques, le brigand )>. I I La population nimle blanche fut done sacrill..-:; comme la mni-e res!n indiffereite on hostile A ,.lIte measure ordonnde pir les militaires (2) beaucoui, de blancs rdussirent a se sauver. La minnie coterie cm.- gea alors le massacre des femmes et des enfants : Ce conseil fit d'abord horneur A Dessalines, dit Mnadu I; il repondit a ceux qui le lui donnaient qu'il varir.int mieux que les blanches fusseit conserv&es; qu'cll.cs s'ktabliraient avec les inoirs ct homnimes de coulieu. q'- elles en auraient des sang meles, des llailiens enulim. Mais il fut tellement excit6 A ce grand crime q'.! y consentit tout en dclarilnt que celle fois ii n'en seon ill pas la nfcessite. ) (3) On lui persuade que les e;.! i.:s (1) St-Rmy ( des Caves ) Ptrion et H-1iti -- To;n_ IV p 5.. (2) St-MWry Loc. cit. tmie lvre IX z :-e 41- (3) Madiou Loc. cit. Toi.e I' pa, g Ilio 55 - us de ces blanches apprendraient de leurs meres A Ir le nom l.ilien. vr Au lendemiain de ces journCes nefastes, 6crit St- imy, il cl-ilt diflicile de faire batir une maison, de se re mime h lbiller : plus d'ouvriers, car tous ceux qui taienl se trouvaient dans les emplois de l'arm6e ou I'administration. On ne parvint I combler le vide s arts, qu ;i I'zrrivee de quelques noirs etjaunes qui vaient 'esciavage et les prejuges des iles du Vent (1) Nous devnns condamner ces massacres qui ont inu- ement augment6 contre la jeune nation haitienne et haine et Ia mefiance, d'autant plus que le lib6rateur issalines lui-m6me ne les avait pas tout d'abord ju- S neccssairces. Nous v avons surtout gagn6 d'avoir remplace les pncs, dans Is metiers et les arts, par ces fourn6es iffranchis venus des miles du Vent, de Cuba, de la Ja- iqune. de la Martinique, de la Guadeloupe, qui n'ap- irterent pris en HaY'ti un esprit de liberty, qui rest&- at esclz\es dans l'Ame, soumis au blanc, convaincus Isa suplrionrite innee et definitive ; qui trouv6rent en lti unI silitliion social don't ils n'auraient jamais ki dans lerm piavs d'origine, mais qui oublibrent leur edition ;)Lcmniire pour ne plus se glorifier que tre des suijo't, frnancais, anglais, espagnols, et celapour happen ux\ devoirs du citoyen haltien. La nation itienne rful s urdement minCe, d&s l'origine, par ces ix frei. d.l'ailistes de la premiere heure. Le massacre ne fut pas dirig6 contre les blancs en t que rince ; ii n'atteignit que les Francais. Les autres tnes ne fu lreit pas inquiet6s. Et meme parmi les pre- ers, Dessn!iiies ordonna d'Ppargner les pr6tres, les Idecins, 1.k iharmaciens, et certaines categories d'ar- 11S. SPOrl-iu-IPrince, on lui amena le docteur Miram- |u qui tremnblait de frayeur : Pourquoi as-tu peur ? r. St.'J.. I citato linle IV p. 5-. N'es-tu pas mndecin ? lui demnanda Dessalines - rambeau lui repondit: La m6decine ne tournit pas remede centre la peur I -Mirambeau devint plus tard chirurgien en ch des armies d'Haiti. (1) < Un autre blanc, nommn Baillergeau. 'fut aussi sauv II fut plus tard nominee pharmacies en chef d I'Et d'Haiti. ) Le frangais Monnier reu'ut une commission die n taire, et Andre Do)minique Sabourin. blanc francai comme Monnier, devint quelqtues aundes plus ta Grand Juge de la R6publique. Plusieurs officers superieurs protegirent la fui d'un grand nombre de proscrits. Beaucoup d'enfan furent sauves par des femmes hallicnnes qui les ado terent et affirmerent sous la foi du serment que c'.klie des sang-mnlds. El maintenant que nous avons condamnn6 le cr in rappelons qu'il v a des circonstances att6nuantis \e nant de l'attitude inmie des proscrits; et n'oublions pa ces paroles du fameux Conventionnel Billaud Var'eine qui vint sous P6tion finir ses jours en Haiti et qui ftil o ficicusement un Conseiller de notre Cour de Cassation a La plus grande fate que vous ayez conmmisc. dlan le course de la revolution de ce pays. c'est de a ivoi pas sacrifi6 tous les colons jusqu'au dernier. En -'i ance nous avons fait la inm'me faute en ne faisant pas pI'rt jusqu'au dernier des Bourbons. (2) L'Ecole de Sant6 de Port-au-Prince Done sous le regime militaire haitien de Il'iunl 1804, la nation etant snr le pied de guerre, ce sii deg strangers qui professcnt la Mdecine cn H::i. ati qui s'6tablissent comnme pharmaciens. Les uns souit des francais, les autres des homes de couleur otl dies (1) Madion Loc cit, tone IlI p. ':'3 (21 Ardourn Etudes sur I'Hiis.o:rr u'iiaiti toime VilI p. 54". N, - 57 - .veiinu des ccntrees avoisinaunes de l'Amdrique. o~lafrn h.llis les plus instruits, d'avant I7 S, sont ou ( !1n ldserte Ie pays, on sont d6tenus en e par :\. oldon. :nienace e.- suericuse, dedj, pour le patriotisme haY- et I'intvl li.-.ence haitienne, ('autant plus qu'll fau- aire appel pour nos ccoles i(c de nombreux pro- urs et iii.lltuleurs sang-nmdlIs, venus des colonies re pli-tces sous le regime de i'esclavage. point de \ ue medical et sanilaire la question vi- :.lait la reorganisation des h6pitaux et des ambulan- On n'eiil gutre le temps de s'en occuper pendant mlinisIr:ilii.il de Dessalines tout entire consacrce I Ir.n.l: .', cOrlifications. e fut sf t os Ia prcsidence dre Peition, le 3 Mars 1808 Sle SenSt, ii la IbPpublique vota, sur le rapport de n coinitLI iil r.i re, itne loi sur le service de sante des ipiln iu n iit,.wes, en quinze titres. cLa .iupiu',: h1aiiesmnne drcid:ail la creation d'h6pi- ux mIlitnI i.e li e re dc ) 2e classes dans les villes SPurt-a-i'l lnce, des Caves, de .acnmel, de J6rmnie, de I'.A i- -:-\ 'eatn . L'hi'p:i.tl '. P'orl-a -Prince devait avoir .400 lits et as ai!r -'r' ::.'s. La loi creail rois classes d'officiers e sant,- i''".r kl- service de ces lh'pilnux. i I de phI-. tlle crdait des ecoles de sante annexes ux '.I:l.,i.kIr : i;- ls hospitaliers ; elle ralisait une id ee ouvenil en nis. le A Saint-Dlomingue, celle d'un ensei- gnemencl miii n-lii al donn6 en Haiti m, me. ( voir plus haL, p.Aige 14 L" lr-e N1V de la loi du 3 mars 1808 comprenait .Ics di, s iti. ns suivantes : I1 sera etabli une Ecole de Isan!e dws' Irs- l6pitaux de Port-au-Prince et des Cayes souP Ii direcli.i et la surveillance de l'Officier de sante en c!. Ili d.- :Irlement. Le nombre des aspirants sera de di; i: doluze L'6tat d'officier de sant& exigeant pour elre digiienic.'ii rempli des conditions essentielles, il 58- faudra pour 6tre admis n'avoir pas moins de d uze an| ni plus de seize ; savoir au moins lire et ecrire. fail preuve de bones meurs, et t rereconnu d'un ( r:lr leI docile. Le noviciat des aspirants seia de deux ais : i seront nourris et entretenus aux frais de la Re1puliquI logeront autant que faire se pourra dans 1'h6pit:-l, sol la surveillance d'un officer desante instruct t raiisoi nable... et seront pays i raison de trois gourles pi mois. A l'avenir tous les chirurgiens don't on aura besomi seront choisis de pr6f6rence parmi les aspirants qui ai ront rempli leurs deux annees de noviciat.n (1 ) La loi ne dit rien de Forganisation des coul.. Probablement que les lives reccvaienf un cinL-i1II ment pratique en assistant aux operations et LI u pal sementsfaits par les officers de cii ;c'cst dti Ii~ll ce que laisse supposcr FIarticle 9 du tire XI\ : I President d'llaiti demneure autoris6 a cccrder limne gri tification au chi'rurgien de saint en chef, pour t litqi O16ve chirurgien qu'il fera. II y a encore t'i I:: s;B d'une d6p6che du secretaire d'IElat Imbert quit oiiiirn cette opinion. Ellecstdalde du 14 aoft 1: i'.2' el airesl a I'inspecteur en chef du service de sant : L( le goIv\e nement conIpte str vous pour ce qui regarded F'iiislrui tion i donner aux 61tves.)) (2) Dans cette d6peche nous vovons citer le norm du i1oi teur Cesvet et du pharmacien Thomas Madiou qui sol employes par 1'Elat haitien. 11 est probable que di-s lo le docteur Cesvet faiscit des course aux eleves de N'cac de santd de Port-au-Prince. Le nom d'6cole de medecine n'est officiellemnenl Lca qu'en janvier 1830 dans un (reglement concceiiiaii I 616ves de 1'Ecole Nationale de M6decine et le; oficie de sant6 de 1'Eccle militaire. (3) Le r6glemenl esl sii 1) S. Linstant-- Recueil gnfral des Iois et Actes du C.u'. .tr i e d'Haiti. tome I. p. 410 Paris. 185il i2) Linstant-Pradines LOC cit toI,,e Ill p. t6 7. 3) Linstant-Pradines -- Loc cit. tule V p 3,i) -Cesvel, I). MI, professor directeur. On y voit des ins- Aruclions, L iicernanl les officers de sante de 2e et 3e classese Zaussi bien que les l6ves. On1 lit a I'article 18 : II sera faith, tous les ans, un cxaime; public des cl6ves de 1'Ecole Nationale de Medicine. L:ct examen sera fai pe'r le jury medical, eten pi 6ei eILe desmembres de la commission d'instruc- tion piul.lique. Ceux d'entre les leaves qui se seront dis- tingues :.cerent mentionnis lionorablement t S. Exc. le President (I'laiti. Les articles 20 et 21 mentionnent l'existence de pro- resseui-: ,, Tous les ~~lvcs et officers de sante seront subo lnoi nfs aux professeurs. !.e., .-\es qui s'6carteraient di respect dti aux profess irs etaux officers de sand des diffrents grades seront pun1is des a.rrcls dans un des forts de la ville... n 1'iOge d'dminission elait porter a 14 ans. Les devoirs des 6;eleves aient bien detinis: ( Les officers de sante de 2- el 3' (lasse et les l66ves devront Olre rendus a I'l'',pili I. I I sles jours six heures precise du martin pour preol.iror Icurs appareils et les divers objets ndcessaires DLIX liiniellients qui commelnceronlt a six hCeres et de- mie. (Chlia;ic officierde sante de 2e classes aura avec lui, et siu, in ,iirveillance sp6ciale un on plusieurs 6leves pour l'assisler dans son service... La visit se fera lous les jours i 7 heures. I.es diffrients course se front im- indiatlcment aprss la visit. Les officers de sante de 2'".' etl 2"." classes seront lenus d'y ussister, et dans au- cul (ns ne pouront s'en dispenser, a moins d'une per- miisirii expresse du professeur chef de service... Tous les ol'licirs de sant6 de 2eme et 3emeclasses et les 61d- %\( derv-n!lt se rendre chaque jour A l'h6pital 3 heu- res de l'a )i s-midi. )) C'est diinc lA 'hhpital que se faisaient les course; '-.I ,i ( qu'est ine 1'Ecole de medecine, transformation de 1 Ecole Ide sant6 criee par la loi de mars 1808. Les aure~, hI'pilaux n'en continent pas moins A preparer 60 - des dl~ves de sante ainsi qu'on Ie voit dans la depi-chle d'aofit 1823: ( Les d1lves qui se trouvent aux (7:ic s, e Jacmel, etc. viendront bientlt ici pour 6tre e,: ,!lnI.lsi Cette measure est indispensable pour stimuier I n,' Ii i.- lion. Le president Boyer availt ondL, ii est v,:i. iun Academie d'Haiti en l7.23 don't il avail t.onli, lai direction an docleur Fournier Pescia rdeimi:icii! ar- rive de France. Elle devait nvoir une section l.'.,ur 1(6 tude de la medecine. D'apres 1'article II du ri cie-ment intdrieur les course de m6decine thdorique idelient avoir lieu les lundis, mardis, vendredis, de uni !huro A deux heures de I'apr6s-midi. Les 6tudes deviienlii diu rer quatre ans. Les exaiens Po:.,.s apres sr.::- ins- criptions devaient rouler sur I'Fnaomic, la phI,.c.-I ,ie la pathologic interne, les operation; chirurgi:.-le... I; mati6re medical et phairmaceutiquc, nl midct e!i Ie1 gale, l'hygiid e et a!' cliiique. Le 5' ex:amen de .'itl ;i '.u lieu moitid par &cri!, mooitie verlaleineni e rouler ussi sur les quatre premiers. L'examen doinait i!". I un diplime servn il de tire pour exercer la p:", .c1i1 medical. (1) Malheureuscment l'Aca'd6mic d'!l::i'ti ne lfo;.,i.- i.. jamais. Celle Acndc!n6ie, nous dit 1)' Dl)cionu. r 1(61i a mmre de produire des hienf'aiis. c('a- le docitc. I lP , cay 6tait digne de la diriger. Manqc;n -t-il de ji:'--.,_' rance, ou les 61ments qui pou\aient le second ; ? i5 pondirent-ils pas a ses appeals ? ) (2) Peut-6tre que l'cspri public n'elait pas encoc:' 1 ., rd a une pareille creation. Ce iut une avent't .in blable A celle de I'Athinde quc le Secriaiif, '!'la Bonnet avait voulu fonder sous Pilion. I'. I I;e. prise n'avait pas abouli parce que I les alentii.ai di PNtion s'opposerent a sa crea'ion.- On n'a pa'. '. i'e soin de tant de mvstere pour chasser lcs bl.,~;., s6 t1) ,.instn n' !'radine;'ci Lo cr "','"-: V p .'i:.1.-:',(i ;); Dr DIeho *x ':app,'!rt ;u n o '.rn-m .int p c4 (1'' I ;. -64- itent-ils. Faut-il un juge, un admiinistrateur, un potable, le premier officer venu peut convenir A ces tions ; ii se former dans les bureaux de 1'adminis- bon. ) (1) 4ous ne connaissons pas le programme des course ar- 6 par le docteur Cesvet, mals nous ne doutons pas il fut de beaucoup superieur acelui que la loi de mars avait fixt, programme qui ne pourvoyait en some A I'enseignement de ce que nous appelons la petite rurgie ; la petite chirurgie de 1'6poque. Les articles 4 5 du titre XIV disaient: : On leur apprendra les ves A preparer les pieces ordinaires d'appareils, A re et A appliquer les bandages non m6caniques, A nnallre et appliquer les vesicatoires. le moxa, les ntouses. le s6ton et ouvrir un cautere ; on leur ap- ndra extraire avec ndresse les dents.- On les ac- utumeia a fire dans les diverse cavit6s, les injec- .ns que certain cas exigent et A en extraire les corps angers ; on leur apprendra A appliquer les tourni- ets, A tenir le bistouri de toutes les manieres, A en servir dans tous les sens, A faire m6thodiquement Sincisions culaiines, et A pratiquer l'operation de la ign6e. , Bover semble avoir eu quelque attention pour 1'Ecole e mu'der ine. Pendant son administration nous voyons gurer dans le maltriel de l'Ecole des modules d'anato- ie clasi que c Ics premiers qui aient paru en ce pays 01 qui client de 1838, c'est-A-dire presque A la nais- sance de 1'cuvre inaugurbe par M. Auzoux.< (2) Les documents officials sont nuets sur 1'Ecole de M6- decine de 1830 A 1838. Les esprits etait occups ailleurs. SL'annbe 1825 avait marque, en effet, le commence- nment de nos malheurs. J. P. Boyer, avec beaucoup de jgerete, avait accepted, en indemnites aux colons, de *: (1) Souvenirs historiques de Guy Joseph Bonnet p. 224. (2) Dr J B. Dehoux Loc. cit. page 89 payer A la France une dette bien au-dessus ile nos forces, alors qu'un emprunt nous eut 6t16 el Irc ne- cessaire pour remettre en train notre commerce. notre agriculture et notre industries. Le gouvernement, dit Elie Dubois, u(sentant Ipeu i peu la faute qu'il avait commiseen contractant un1 enga- gement si fort au-dessus de ses resources se relaclha bient6t. II fit des emprunts A inl6ret pour payer les premieres 6ch6ances ; mais la restitution du capilt'l et le paiement des int6r6ts suffirent pour lui fire com- prendre qu'il ne parviendrait jamais A sortir d'ein- barras et le peulle accabl6 sous le poids du prisenl, desesp6ra de l'avenir.n (1) La MWdecine dans le royaume de Christophe. Peu apres la scission qui divisa le nord et le sud d'Haili, Christophe s'dtait faith proclamer roidansles departments qui lui 6taient rests fldeles. (1811). Des le d6but de son regue, Henri Ier voulul fonder un dtablissement d'enseignement medical oi0 des adllles seraient instruits dans l'art de gu6rir. Mais ce project prdsenta de grandes difficulties A cause de I'nsiilfitnile preparation des candidates. Le roi recourut alors aux Ol&ves les plus ,ies du College royal du Cap-Henri. Ilconfia leur tednci .uc n il - dicale au docteur Duncan Stewart, son mdecin Ilu;Ir i- culier, qui fut assist de deux autres professLurs',les itoc- teurs Turlin et Demiau, deux Francais 6pgargn's oirs des proscriptions. Mais cette tentative fut un insucces complIt. Le I-r- teur Stewart Mtait absorb par ses devoirs profes,%,l>- nels; le docteur Turlin etait premier nmdecin de la maison du roi, et le docteur D6miau, m6deciii de quar- tier. D'autre part, les 61eves 6taient absorbed par Iclers 6tudes classiques. Le roi decida alors d'en\Nxi r ;nux Etats-Unis,pour continue leurs etudes mdiIicilles. reux des eleves qui s'Ctaient le plus distingues. I naait desi- (1) Elie Dubois-Revolution haitienne de 1843 -- [p . 6 le3 - n enlre autres les jeunes (Clment Euzebe, Masse, Charles Drsir et Saint Cloud. SAvant l'cexcution de ce project, son regne finit tragi- 'queineni. Les jeunes gens qu'il avait choisis devinrent plus tard olTiciers de sante en pratiquant a hospitall mi- 'li ireI dI Cap. (1) Les Services Hospitaliers et le Service de Sante de 1808 A 1847 Le gouvernement de Petion avait organism les h6pi- taux militaires'; celui de son successeur entreprit de cr6er I'assistance m6dicale aux indigents et aux infir- mes. Le 16 mai 1818, le president Boyer 6crivait laletire suivante aui corps 16gislatif : Citoyens l6gislateurs, I'ar- ticle 3 de la Constitution a 6tabli qu'il serait cr6 et organism U1 i tablissement general de secours publics, pour ele% er des enfants abandonn6s, soulager les pau- vres infirnes et fournir du travail aux pauvres valides qui n'aurdient pu s'en procurer: L'humanit6 r6clame la promple 6x6cution de cet article de la Charte constitu- tioniclle, car les villes sont encombrbes d'infirmes qui, le plus sOuL ent, ne savent comment exister et qui par Sales dilTerlnles maladies don't ils sont atteints peuvent y toccasionner un air malsain et contagieux. En consequence de ce que dessus, j'ai fait dresser le piojel ie loi que renferme le present message,lequel project, ciiovens lgislateurs, j'ai la faveur de soumettre i2 la snge!;e de vos deliberations.)) Le pro!el de loi soumis par le president fut vote le 26 juin IS1. II ordonnait I'.tablissement d'un hospice de cinrileet de bienfaisance dansle chef lieu de chaque d1parlement dela R6publique, (( pour recevoir les pau- ivres vulides et les infirmes des deux sexea et de tout 'Age ,, loin des villes et des grandes routes, A portee !de quelque riviere, suffisamment Mtendus pour occuper i (1) Me.more obligeamment fourni par M. Thales Manigat. les pauvres valides a des travaux de culture. Uni olli cier de sante devait 6tre attache A chaque hospice. (1) Boyer fit commencer la construction d'un hospice 4 Gressier. Ardouin dit que (< un edifice considerable fu( construit sur I'ancienne habitation Gressier a 5 lieuec de Port-au-Prince, dans un milieu salubre, pour 6trl 'hospice du d6partementde I'Ouest, enattendant I'erec. tion de celui du Sud. Mais aprs son achevenmenit grands frais, le president ne donna plus suite a ce desi sein ; aucun infirme n'y fut admis, et ces construction finirent par tomber en ruines, apres avoir servi penie dant quelques ainnes au logement de la cavalerie. oD6s A present, ajoute Ardouin, il nous faut constAlen ce manque de pers6v6rance quiet un des traits distinct tits, l'un des d6fauls du caractere de Boyer. ) (2) Le code rural de Christophe prescrivit l'lablissenent d'un h6pital sur cheque habitation ; d'un autre dans le jardins,pour les maladies contagieuses. Des officiees d sant6 devaient signer les cultivateurs maladies. Mail Ardouin assure que rien de tout cela ne fut exicult..(l La police sanitaire fut tout d.abord coinfiee aux juge de paix et aux commissaires de police par une loi du 1 avril 1807. Ces derniers notamment devaienit s' ccupe de la propretl des rues, du contr6le des boulicrie et des boulangeries, de Ia visible des fontaiiles, condui. tes, tuyaux, quais, wharfs ; de la destruction des clhien enrages. La loi de mars 1808 dans son tilre II instiluait I inspecteur du service de sant6, place imnim diale.-ii sous les ordres du president d'Haiti, chargLt de I'ex men descandidats aux places d'officiers de sant6 mililai' res ; de la direction et de la surveillance de lout c qui regarded le personnel et le materiel du service d. sante ; de la redaction des instructions et observation (1) Linstant Pradines. Receuil des Lois et Actes. Tome II I ages 1-4 (2) Ardouin itudes sur I'Histoire d'Haiti Tome 1 III. pages --3 65 - I'art de guerir que les circonstances peuvent rendre ;esairs ; de l'analyse des remedes nouveaux sur les- ls le president ou le Sdnat lui demanderait son etc. lus tard une loi du 21 juillet 1817 confia aux con- is de notables, qui venaient d'6tre cr66s pour servir conseils communaux, la plupart des attributions des missaires de police et desjuges de paix en mdme ps que le contr61e des registres de l'officier de 1'6tat La loi du 2 Aoit 1820 charge les marguilliers de I'en- tien de la cloture des cimeti6res. Apr6s la revolution de 1843, un d6cr6t du gouverne- nt provisoire du 9 mai 1843 abolit les conseils de no- les doii les membres 0taient nommes par le prisi- t de la Re.publique et les remplaga par des comi- m uuicipaux issues du vote populaire. Les attribu- s sanilaires des commissaires de police et des con- Is de notables leur furent decernbes. :;n 1847 une loi du 17 Juin institua un Jury medical Ins clhaque chef lieu de department. Ce corps devait mnprendre 5 membres a Port-au-Prince, 4 m6decins, Spharmnacien. Le Jury medical de Port-au-Prince, fvait, de concert avec le conseil de sante militaire miner les candidates haltiens qui demandent A obte- r le diplcime de m6decin ou de chirurgien, prendre annaiss-i;ce des tires, brevets, dipl6mes et certificates *s praticiens strangers. etc. L'article9 disait: a Toutes p questions d'hygi4ne publique, de police medical et [ medecine 16gale sont du resort du jury medical. Le pry medical nomm6 pour deux ans devait assistance Ux Tribunaux pour les questions de medicine 16gale. Le Jury medical de Port-au-Prince fut design sons e nom de Jury medical central. (2) (2) Lea lois et actes de l'ann6e 1847 n'etant pas r6unis *n volu- w, voir le Rapport du Dr Dehoux, pages 97 k 101. Cette loi de 1847 donna une organisation definitive ce qui avait 6t6 temporaire et occasionnel. Auparavaiu ilyavaiteudes jurysd'occasionqui aidaientle GouCiverne ment A delivrer les licences aux midecins et aux phar- maciens (1). Cette institution, quoique utile a plut6t v6gte jusqu'A nos jours, parcequejamais l'Etat n'a voulu prdvoir les credits necessaires A sa bonne marche et A l'organisa- de ses services. La vente des drogues et des m6dicaments ifl ritgl-e ment6e par un avisdu Secrdtaire g6ndral Imberl, du II Decembre 1818. II 6tait ainsi libell : (( Les accidents qui sont survenus dans plusieurs com- munes par des remndes mal appliquds et a la suite de faux traitements par des personnel qui pr6tendent pos- s6der I'art de guerir, ont porld Son Excellence le Pi - sident d'Ha'iti A donner les ordres n6cessaires pour em- p.cher qui que ce soit d'exercer la m6decine, aI chirur- gie ou fairela vente des drogues medicinales suns (,!'1.n pr6alable ils n'aient justifi6 y avoir 6tc aulorists ct ii\ Irl rempli routes les conditions de la loi. (2) Plus tard le Grand Juge intervint lui-mmee danis tne circulaire du 22 Decembre 1821: (( Je vous informe ci- toyens corimissaires, que pour meltre un termie aux inconvenients, je veux dire aux ev6nements dcsaslreux don't une foule d'empiriques sont les auteurs.... xc. a decide que personnel ne pourra traiter les im2ali',es du pays en quality de chirurgien ou m6decin, snns itie muni d'une licence du gouvernementAceteftet, laquelle ne sera delivree que sur l'exhibition d'un cerliicat en b6nne forme de l'inspecteur en chef du service de satle constatant que celui qui en est porteur possede Ics qua- lites et les connaissances requises. (1) J. B. Dehoux- Loc. cit. p. 94 (2) Linstant Pradines--Loc. cit. Tome III SL'exeri Ie de la mtdecine fut riglement6 par une loi iiU 12 mai 1826. Elle declarait que le minister des me- 'decins et chirurgiens est oblige; qu'A partir du le juillet les sommnes sup6rieures A celles allouees par le tarif annexr :i Li loi seraient restitu6es par les medecins qui les a iraient percues, que les abonnernents avec les me- decins nuxquelsles propri6taires des champagnes sont assujellis par l'article 67 du code rural sont laiss6s A I'accoul mutuel centre les parties; que dans les villes et bourgs ofi ii y aura des pharmaciens patents les m6de- cins el clirurgiens ne pourront fournir des remedes a leurs maladies. Pour leurs services aupres des Tribunaux, la loi ac- icordait aux membres dujury : pour chaque requisition, 12 gourdes ; pour l'autopsie d'un corps faite par deux !m6decins. avec rapport, 27 gourdes 1/2 A chacun d'eux; pour l'ouverture d'un corps, avec examen du contenu gastrique, 72 gourdes. i)ans le larif on relieve les allocations suivantes: II sera d4 Gourdes Por,.r cha'-li e visit en ville a d de jour 0,50 ct ) de unit 1,25 ( En t.,uLelr circonstances, il ne sera as pass? plus de deux \iiies de jour. ) Pour I I,..i'.a visit hors de la viII, :.'i une distance qui ne dir.r ,s n a pas trois lieues 3.00 Pour une Lonsultation en ville 8 3.CO S' hors de ville 6.00 Pour arrarher une dent D 0.50 P accou-hement simple 4.00 laborieux ) 16.00 Pour I''lr.':mLion de la fistule A I'anus 3 36.00 I. ir.i tna de la clavicule a 6.00 Quo(Iqu ne r6pondant plus aux conditions 6conomi- ques de nos jours, aucune loi n'a encore change ce tarif qui n'a du rest plus aucun rapport avec lea borde- reaux des m6decins. A i'6poque m6me de sa promul- gation il fut trouv6 injuste et la chronique rapport que le president Boyer I'a concu dans un moment de mauvaise humeur, apres avoir pay6 une note de son m6decin. Rappelons que I'article 67 du code rural faisait obli- gation aux proprietaires etaux fermiers, sous peine d'a. mende de s'abonner avec un officer de sant6 pour soigner leurs agriculteurs. (1) L'Ecole de Medecine de 1838 A 1859. Le 26 Septembre 1838 un nouveau rglemnent pour 1'Ecole national de m6decine fut publiC par les mem- bres de la Commission de l'Instruction publique de la capital. Nous transcrivons ici ses principles disposi- tions : SL'Ecole national de medecine etablie d IlHpital mi- litaire du Port-au-Prince est sous la surveillance in- m6diate de la commission de I'Instruction publique... Aucun 6elve ne pourra btre admis s'il n'a au inoins 14 ans; ildevraecrire correctementlalangue en usage d\ns la R6publique; expliquer un auteurlatin qu'oi explique en troisieme et savoir I'arithmulique. La commission de 'Instruction publique ne delivrcra l'ordre pour I'admis- sion des ,16ves, qu'apres leur avoir fait subir un exa- men. Les diff6rents course ont lieu tous les jours ( ex- ceptd le jeudi et le dimancbe ) de huit a dix heures du matin... Il y aura des r6eptitionslorsque les professeur' lesjugeront utiles au progrcs des el6ves; elles se Ifroit pardes 6elves r6petiteurs nommes par les professeurs... II sera fait tous les ans un examen public des eleves de l'Ecole national de medecine, en presence tde In Coin- mission de l'Instruction publique qui se fera assisler a cet eflet par les docteurs et praticiens dans F']rt de gue- rir qu'elle jugera utile d'appeler . (1)Linstant Pridines -- Loc. cit. Tome IV page 425. Pour le tant, mgme tome : pages 477 & 479. pres les examens,si les )preuves sont favorables,le medical ftormi pour la circonstancedelivre un cer- tat aix candidates apres quoi la Commission de 1'Ins- ction publique done l'autorisation necessaire pour tiiquer. , Voici uLI miodele de cerlificat delivrc come nous ve- ns de le dirre. Km DIPI.6in: DE MEDECIN.- Nous soussignes, Medecins mposant lelury de la RiPUBLIQUE. Certifions que le ci- en Lafar.ue (Michel),61eve en medecine, n6 en cette lie, ig. de 25 ans, a subi les divers examens pres- Is pourl'ccxercice dela medecine; dans lesquels actes 'obalonles, et qui ont eu lieu publiquement, le dit ci- ycin...... avani fait preuve de savoir, nous le d6clarons urvu de connaissances exigibles pour exercer I'art de drrir: el .A (el effect nous lui delivrons le present di- ine 1poutr Iim servir et valoir., SignO : Les imemnbrcs du Jur--- Lefevre, A. Marchand, Crispin, Lucas. I.e Directlrir de 1'Ecole de Medecine Paret- D. M- Vu: L, I'rtsident de la Commission d'Instruction I publique Bazelais S'Vu: I.e Secrt-laire generalcharg6 de la surveillance de I I'iistruction !niblique B. Inginac. CeIle i p port le le nom de dipl'mee,et c'est bien cela, culeiiieni ell ii'est pas delivree par une Facult6,c'est sans loute .,rqu:.i on la considerait plut6t comme un cer- ifical. Quaiid on ldeeenlit Ccede piece on avait done le droit de pr.ilquer !, mnldecine et la chirurgie; maisil yavait Bine autre I'a(o aussi d'y arrived. On i)ouvait pratiquer I'arl de gI,'tir en recevant une commission d'officier de iaanle de :,; t sse delivrke par les autorilts comp6tentes iur la demnanide de l'inspecteur du service de sante, a d'apres le tImuoignage de capacity de I'officier en chef 1 du d6partement.) (1)(Art. 4- titre III de in loti mars 1808 ). Ainsi jusqu'a la suppression de la function d'il'le de sant6 en 1906 on eut en Haiti deux cat6goiies ide ticiens : ceux qui avaient reCu le diplome de miide ceux qui avaient une commission d'officier de sant 3e classes ou do 2? chlsse. II arrival nm6me souvent que des dipl6moes de 'E de M6decine voulant s'eigager dans les h6pil;tx n taires sollicitaient une commission d'oficier de sa < Ainsi, le brevet d'officier de sanI6 de troisite-me cl devenait un titre universitaire, tout en restant uLni g militaire, adapt A la pratique de la medecinie.,, (2) De 1838 A 1848, les documents officials lie r(v&l rien de saillant sur la marche de I'Ecole de Mldec En Decembre 1848, le gouvernement promulgu a loi sur l'inslruction publique pr6voyant la cr(calln cad6mies pour l'enseignement des letlres et det sci ces, d'une Ecole de droit, t'Ecoles d'arts et iimili d'une Ecole normal d'ins(ituteurs primai'es. I.a maintenait < L'Ecole de mo decline et de chliitr .e Port-au-Prince ) et ordonnait la creation d'uie c(ole medicine aux Cayes et d'une autre an Cap. ille ajou m6me qu'il pourrait en etroe tabli d'autres i l.inis localit6s oui ii sera juge n6cessaire.)(3) Ces prescriptions resterent sur le paper. .' e avaient t executees on aurait eu unie r6n,\'valn!i notre enseignement mPdical, d&s lors. car ia I', cxig le dipl6mede bAchelierde quiconque voudrail I'aire etudes m6dicales pour recevoir le tilre de doctlurr medecine. Les massacres du 16 avril 1818 avaient dtmori lisil bourgeoisie. Des medecins furent lues, le doclcur NMe (1) Voir Dehoux Loc. cit p. 56. (2) Dehoux-Loc. c't p. 195. (3) Stinio Vinceent et L. C. Lh6risson-L6gislation do I In.-truei publique de la RWpublique d'Haiti (1804-1895) example. d'autres s'ecarterent de la vie publique et ole de inedecine en souffrit. ulouliueL. devenu Fauslin I"r, s'int6ressa cependant a Pt instilulion. On lit dans le (( Moniteur haitien ) du |f6vrier 1857 la note suivante: Mr AdeLahens, baron marech.ll de de camp, inspecteur general des h6pi- ux de I'Empire nous price d'inserer ce qui suit: Sa Ma- stt i'Empereur, accompagn6 d'une parties de son 6tat- ajor, du comte tde Ptionville, gouverneur de la capi- le, de 'lnspecteur genCral du service de sant6 des h6- laux de 'einpire, a daign6 honorer de sa visit, landi courant, a 8 heures du martin, l'h6pital militaire, ainsi e 'Ecole imipiriale de midecine de cette ville.-S. M. r'es \aoir visiil les diverse sales de malades,Ies bA- ents de 1'Fcole de pharmacies, a promise d'y faire de ombreciscs ameiliorations, et a encourage par de bien- eillautes pIroles, le zele des 6levcs pour I'6tude de la 6decine., (1) Les Ieudes i6mdicales n'en 6taient pas moins negligres: rniiiislrI Salomon jeune 6crit les lignes suivantes iis 'lEx\l,ose de la situation nux Chambres 1hgislatives 1our I'niini.e 1857: Les votes demands et obtenus depuis dix inndes du rigne et de I'administration de Einmperuir. sur I'instruclion publique. sonl la preuve Inon c~qiln-aue (10 \Otlre loyal contours. L'instuiction priinnireest g6n6raleencnt r6pandue ;mais. nnus vou v Io\'uotcions, come nous 1'avons tait I'annee lderniere. u'ill .i'en est pas de mine de l'istruction su- perieure. imlgre les charges que s'impose l'Elt... Le College Faustin ofh 'on s'occupera A l'avenir. avec plus de fl uil.de 'enseignement des langues, des belles lettres, ,des sciences el des arts, continuera a Otre 'objet de Ioute I'nalle lion du government qui se decide a faire venir d'lurope un nombre suffisant dc professeurs d'un merile dislin.gu6... Sans nmconnaitre les bienfails de .I'inslruiilon et de l'6ducation que l'on va puiser en Eu- (1i .MnIlIn't.rhaition du 21 f6vrier !" 7. N 11. '12e ann6e. rope, au fover des lumieres, nous pensions que les jLcu, esi gens ainsi dirigss et relevant ici sous les yeill du gou-, vernement et des parents mmnes une education lih)riale, national ct religieuse deviendront un jour des patr:oles, des homes d'etat, des magistrats, des inlaliemali- ciens...))(1) Cette tacon de concevoir les besoins de Ienscigne- ment secondaire et de les r6aliser est particuilere i Salomon qui voulait r6aliser en grand une expriciice: personnelle. Devenu president de la R6publique dans, la suite, aide des Manigat, ses minislres, il fera veniif une mission de professeurs francais au Lycee P'lion.i Ce sont les haitiens qui ont etudid an Lvcee 1Plioii sous ces professeurs qui donneront A de plus jcunes g6iicra- tions un solide enseignement secondaire et prepareronn avec les ecoles congreganistes ( Seminaire-College S- Martial, Saint Louis de Gonzague), la renovaliion de l'enseignement medical en Haiti. Si le g6n6ral Salomon avait pu d6s 1857 reC:liker se projects pour 1'irtstruction publique, les dcoles cniig rga nistes dirigees par desreligieux strangers i':iia ric'il pa pris plustardle developpementque I'on sait eti dautre part le progris medical aurait avanc6 de quarante aiis. Mais icoutons un fran-ais qui a v6cu en I t lli er 1886 : Le president actuel est, it mono a\ is. le plit haYtien de tous les Ilafliens letl'rs et intelligv nis II a e le bonheur ou le malheur cela depend dii Ioinl d( vue auquel on se place- d'etre eleven en flali nii-me dans sa ville natale des Cayes,sousla direction il es, vr:i d'un maitre francais. Ce n'est point la fortune hal.u bi-il de laplupartdesjeunes hoinmes que leur noii o eiiort leurs habitudes destinent clairement a prendie Lne par plus oumoins important dans la direction de ILur ipa;s Les plus fortunes sontenvoyes en Europe des l'nirg de dit ans.... Au sortir du college les jeunes Haitiencs int sai, sis par les 6tudes du droit et de la miderici.... tous s (1) Le c Moniteur haitien v 16 Mai 1657. No. 23 Inlit hm us le qmuatier des E'coles, lie retenan! de la euio'iliien!! (fuc 1#s fiiohes de jeunesse dont ils sont 1 ns. I .. j netles certzuilns ii1'illJlet scrtLiu.'.duie'i pour skitw..' d. hI vie reel Ic. De rctour. eu ii aili 'scpti- I S D)1( It (_- avaiit nnii1ino de saiNoir la N,.e -cclto nou- Oile e\IC s'iice u1n J tel-l-0 i tcire letir paraI t un far- lru; ils scri digofiitent v-ite. Qelqucs--mis, pral iciens ~,Iiii'ws,1 i I~'cVU 1tclietqIe a14111 teill d olls 1 pratijitle de i ined ci ~c el du droit ; its C6gissetlI uk] pe. Nlais les Otres se u Iclit une vie ;a eux vie tactice qtni nest ille iii thin ii IYtieii III (urn Frauna;Is. Us In crt~ent A - ur uPvu:x.. Pen consenfent i rehire un novel appren- risago. a mii..-her I la tete dO la nation. Conib:en, en Itimiron pr-seii o du i pays, prj~felcre ceux-IA qui dts jenrn* C'';c, deinanderent A Itour patric de se r661eor heUX. !il 'Urc-rit tout loisi r poir I'l udier c i a coniiait ye; rIiS sa iii it Id fos los bhesuins do(lt its se sofl I-end ii n p o ll't, 1waliqiqn, vicienl ators demander it I'expe& encc d In vieiloe E'urope los roniedes qlt sont trgeiits, 01 ion (VUX dont ]a nation lie satim-it ctue f~ire.', (1) .Ceiic ls s l iie- lCs i(ct~s (jil ont 6l1 esl~pimlICs par . IPaSLt 1. 1 L Ton vF ans (artS sn positionn (evailt I1 lm1iiiS-*. .n &enquete senaloriae, A \Vashin-ton : ((Les fi vics Im i out requ I'M'&dcation des 6cotes et des coll& es dit? I t it'\ tersl1 de Paris revierntnot dans Icur pays Vec do- Iw '-.s tres (liffelcfntes de cells dti miieu, et esw~p' i r~j I'-, 1 [) 1tCives. Ai~cnients de ha situation bciale tl iiJI I tique d'1 lafti, (16sireux de ]a voir changer, a dvici wwnI, grace A leur inexperience, ia proie d'hom- ies d',lTfl ucs et6rangers, dont I s no conmprennent pas ssez les 11.1s. et se taissent entrainer A provoquer des 'oubles ci des revolutions.)) (2) (Q, Po, I'k I tie. Haiti en 1886. E. DentLi 1887 -- pages 221--23. (i1 Dei-o- *ua -It pasteur Ton Evans. Inquiry into occupation and IminiwratLun i Haiti aud Santo Domingo. Washington. Part 2 page 55. 19t21 74- Nous comprenons maintenant l'une des grandes reurs du gouvernement de Geffrard, l'une des grain causesd'insuccesdescn ceuvrc plus brillante que sol Ia constitution, apres la signature du Concordal,en 1I d'un enseignement secondairelocal, refornii., perfectly n6, dirig, par des etr'ngerssouvent mieux pr,1parRsI les instituteurs haltiens, mais d'un enseigneiment national, parceque dirige par des religieux. sans c tr6le severe de l'Elat. L'Ecole de MWdecine n'en a pns moins prepare p dant l'Empire des jeunes gens qui se distingueront tard, le Dr Aubry par example. L'Ecole de MWdecine pendant la presideuce de Geffr En janvier 1859 le g6n6ral Fabre Geffrard renver 1'Empire et r6tablissail la R1publique. En mnnie ter une autre revolution s'accomplissait: (( Caient A s'implanter dans le pays., (1) La iia\igali A vapeur avait raccourci les voyages et les nvail ien plus surs. Le gouvernement se d6cida A envover un buo noi bre de jeunes gens en France pour y faire leurs clu( secondaires. Une note de la Secretairerie d'Etat de 'lnslh icti publique publiee dans le (< Monileur Hailien du Iu Aoit 1859 announce que < le packet du 22 Aolit a appoi des nouvelles de onze enfants que le gouverileme avait envoys en Europe pour y 6tre 6leves A ses frail Ils avaient ete r6parlis entire le Lycee Saint Louis,] Lyc6e Louis le Grand et le Lyche de Versailles. Plusieurs families avaient dejA envoy leurs eiifanl A leurs frais, depuis le regne de Soulouque, lIiiie d etudes en France. Citons entire autre la famille Audal don't un fils, le Dr LouisAudain p6re, fut externe du se (1) F. Marcelin-Du.as Hippolyte. Son epoque, ses Pu% res,1878pl Id Dr J. loissenet, Paris, de 1856 a 1858(1) etla le DehoLx. Celte derniere envoya deux fils etudier a medecine, I'autre la pharmacie. J. B. Dehoux qui itjouer un r6le si f6cond dans notre enseignement cal, alia Iompl6ter ses 6tudes A Rennes, en 1850. evait le dipline de bachelier es lettres en 1853, celui de buchelier es-sciences en 1854. 11 se rendit A Paris oi il s'inscrivit A la Facult6 de Mide- SI1 6tait requ docteur le 17 Aoit 1861, passait une A Londres, apprenant I'anglais, visitant les h6pi- Spuis renlrait en Haiti en 1862. Peu apres il 6tait md professeur au Lyc6e, puis A 1'Ecole de Mdde- gouvernement de Geffrard faisait un grand effort r developper les trois ordres d'enseignement. Dans raspporl du 21 mars 1860, leSecretaired'Elat de HIns- |clion publique. Elie Dubois, ecrivait : I L'Ecole de Mhdecine doit sbrieusement occuper mention du gouvernement. Les616vesqui y travaillent jourdthui sot tres faibles et ignorent, la plupart, les imiers ementsl de Ia langue frangaise. Quand cet hblissement sera definitivement organism, j'exigerai Vceux qui demanderont a y vtre recus, certaines tmnaissances indispensables pour I'etude d'une science tssi imporlaile que celle de la medecine. En atten- tI. on pourra.it 6tablir deux chairs : 'une de chi- ie, raulre de holanique, afin d'initier les 6lIves A ces iux sciences si uliles A ceux qui s'occupent de m6- Icine., Ces apprecialions d'Elie Dubois montrent que les r6- ements pour I'admission a 1'Ecole de Medecine ne tu- nt pas observes sous 1'Empire. L'enseignement secon- lire donned au I.vcte, sousFaustin l"e, avait pourtantdela fleurcar le miii e islre lui-mmeparlant ducollgeFaustin devenu le Lycee PItion, dit ; II y a tout A attendre [1) Louis. Audain pere.-Quelques fragments in6dits de ntre histoire Itemporaine 1[M03 page 33. 2) J. B Dehoux- Loc. cito. p. 224 de cet etablissemcnt qui compete plus die deux Len 616ves et qui est pourvu d'un personnel suflisant tl c pable.) (1) Elie Dubois signal, en passant, la nIcessile de rn pl6ter le cabinet de physique et le laboratoire dce h mie don't le president P'tion avait dold le ILcee ,a:li( nal. Ce qui montre combien peu Boyer s'intlres-.ail 1'6tude des sciences. Le 26 Septembre 1860 le Corps 6egislatif votail u, loi promulguee le 7 Decembre sur l'Instruction l'ubll que, << pile copie < (2) de la loi de 1848, oft on lisall article 107 que ( I'Ecole de medecine, I'Ecole de droi l'Ecole de musique, I'Ecole de peinture d(ja lundic sont maintenues.)) Les progr6s realizes par Fenseignenent mindical pet dant la presidency de Geftiard 'ont 6te surlout i.nir de r6glements administratifs- Le president appela A la direction de i'Ecole dte ni decline, un hormme de valeur, n6 a la Guadeloupe. nla depuis longtemps fix6 en I-!ai, le docleur Jcibel. nimma comme professeurs le Dr Smith, un mrdnIt i accoucheur anglais, t6abli dans le pays deJt..p:, le got vernement de Bover ; les D1 J. 13. Dehoux elt l.ou Audain p&re r6cemment revenues de Frantc clt iine Dehoux, pharmacien de premiere classes de 1'Ec-le .su p6rieure de de pharnacie de Paris. Les r6glements, pour admissionn a I'Ecole de .\I, de cine furent respects ; done on eut de meilleure- inoi motions d'6tudiants. Le materiel fut amilior&. Des pie ces d'anatomie clastique commandOes, entire auti v- ur 6corch6 d'Auzoux, datant de 1864 (3). Un jardin bLla nique fut cr6e dans la cour de l'h6pital militaiire el 1864. Le gouvernement avait demand tout experts de II Martinique, un jardinier expert, Alexandre Droi( poui s'occuper de 1'Mtablir et d'en faire A la fois un jardlin bo (1) S. Vincent et L. C. Lh6risson Loc. cit. page 442. (2) S. Vincent et L. C. Lh6risson Loc. it. page 89. (3) J.B. Dehoux. Loc. cit. p. 89, Ate, uni jardii potager, et un jardin d'agrement. st de Novembre 1876, dit le Dr Dehoux, que datent remiers travaux de ce jardin.) ( page 71). ien queI le gouvernement qualifia Mr Droit- de inier otlaniste, dit le Dr Dehoux, il n'y avait rdelle- t en Iui que les merites d'un jardinier. Si habitue 1 fulau metier qu'il avait toujours exerce, il 6tait ffisanl en connaissances botaniques, il en ignorait rocedes de mnthode et de classification. D'ailleurs, 6 A un travail p0nible, celui de remuer la terre ir la retire meuble et productive, il ne se sentait pas z retribu6, quandpeut 6tre il visit a la fortune pour 'end re ci France, son pays natal... Quoiqu'il en fMt :ail merilant de constater que ses plants, ses fleurs, fruili \ taient un aspect satistaisant : qui ne se rap- le ses auibergines, ses betteraves, ses tabacs,ses roses les bouquets que celles-ci ornaient avec d'autres .rs el qui ont largement contribu6 a repandre le td'ei faiire aussi artistenent dans d'autres jardins des .to uts. ,, inii l", cltudiantS inscrits a celte 6poque a 1'Ecole .Mede, iiee nous trouvons Conslanlin V. Boyer, Roche llier. ; id-den Iaron, Camille Joseph, Caslaigne, r(el .I .1;)Ih, Ac oque, Mendoza. Se '\ ic. de Sanle ct d'iiuii n sous Geifrard. Une Ih i dit 22 Octobre 1863 reorganisa le service de le. E.il.- mIain lint les h6pitaux de Port-au-Prince, du p Hollie i. ]des Caves, de Jacmel ct de Saint Marc. 100 SPurl-nu-Prince. (0 lits au Cap, 50 lits A Jacmel et SCave,;. 40 lits a Saint Marc. Ces lliffres etaient reels et n'indiquaient pas un sim- Svceu c,' lnue In loi de mars 1808. (1) Celle Ii disnit quc : ( les h6pitaux militaircs dans qtel' 11 sern ouvcrt des course pour I'enseignement ts dlilfl ciles branches de I'art de gu6rir, prendront la lnonimntlion ld'hpitaux d'instruction.i I'1 DehoI '. -Loc. cit p. 197. Mais elle ajoutait : L'l6pital militaire de Port-.m- Prince seul est, quant a present drige en h6pilal d Ii:s- truction.)) On lisait encore les dispositions suivantcs < Le personnel du service de sanl6 des h6pitaux conm- prend les officers de sante militaires, les officers d'nd- ministration des h6pitaux et les infirmiers militaire:.- Le personnel du service de sante dans les corps de troupe et dans la marine comprcnd un on deux officieri de santD par regiment selon la force du corps on du batiment de guerre. Les officers de sante sont tous bre- vet6s par le President de la t16publique, apris av~oi obtenu le litre de Docteur en medecine ou de Plar- macien, et sur la presentation du Secretaire (d'Elt de la guerre.)) ( Audessus de ce personnel, la m&me loi institnalt uil conseil de sant6 et de surveillance compose de c membres... nommes par le Pr6sident d'IHaiti.) ( Deli ui; p.201). Le gouvernement se donnait encore 1a faculty d is- tituer des bourses cc accorderau Cconours. uix jiezio, gens de la province qui voudraient aller fair lenres t tu- des a l'6cole de m(decine pour enlrcr cnsnite dans le service de sant6. ( DehIoux pages 17(i-177.) L'Eeole de Mlilc'inm, pendant la presidence de Str]ii;\e Pendant les trois anndes de la presidency de Saln: e (Juin 1867 DEcembre 1869) la guerre civil fit p6rit li'.r I'Ecole de Medecine. Plusieurs professeurs durent t- i- ter de paraitre en public. Leurs besoins mnat6rii-l Mtaient d'ailleurs pressanis. Leurs appointemenis de M'i gourdes n'avaient plus qu'une infime valeur nimrchanide. l'inflation avant amend la prime de I'or i 400)0 n rur cent. Le D' Jobec! 61val mort ct aait 6t6 rempht( i;:r le Dr Louis Audain p1re. C'est pendant cette piwide que l Dr Dehoux se nultiplia pour remplacer les pro- fesscurs absents, pour panser lesbless6s, soigner lesma- ladets ~(ui aflluaient A. li'H6pital. On le vit essayer de coin ml:tlie la pourriture d'hopital par F'emploi du cam- phre, des oranges siires, des feuilles de pois congo et de diferentes planes du pays. (1) Les pralticiens ;liranl(jgrs en Haiti. Pendant la p6riode d'avant 1870 les medecins et les praliciens strangers continu6rent A affluer en Haiti, ve- nant (ils Antilles avoisinantes on des Etats Unis d'Am6- rique. En parcourant les collections du ( Moniteur of- ficiel a et des quotidiens de 1'6poque on relive beaucoup de Inoms aujourd'hui compiletoment oublis : le Dr Descocrps ( des Facultes de Paris et ld'Ina ( qui done des consultal ions chez MNle Ve Gentil (1854)le Dr Hennius, venti de Jacmel, qui a son cabinet de consultations check .I,;hn Hepburn ( 1861 ),Ml Tizon, grant de la phar- macie Iacombc, qui a dirigh plusieurs ambulances a Paris pendant 1'epid6mie de cholera de 1849 et qui publlic p[nrfois des conseils sur 1'hygiene, dans les quc- lidieni en temps d'6pidemie ; MI"" Carlet, accoucheuse de I;a Iacult6 de Paris. (1855). Rappelons le nom de I'americain Wilson, consul des Etats Unis au Cap Hi-ai' iei. qui fonda au Cap, en 1852, un h6pilal qui ren- dil de grand services aux iarins euiopdens. L'Ect'e de de il 'eine de 1870 A 1880 L'(EuvBE Du Dr J. 1. DEHOUX Le l'.i Mars 1870, Nissage Saget 6tait elu president de la IKeputblique. Dls le 25 il appelail le )r Dehoux A la diicct-in de I'Ecole de Mhdecine. Une p6riode f6conde en ris ulats heureux s'ouvrait pour 'enseignement m(- dic.il. Ie I~' Dehoux, etait un bon m6decin, un chirur- gien de valeur. un esprit ouvert i toules les questions scienli lques,plein d'initiative, et liberal; ce dernier trait (de i. s nctere dIt petit 6ire A sonorigine protestanle. Haiti lui doit de la reconnaissance pour la revolution qu'il a (I N '^, s fournies par le D' Roche Gre'lier.l YU - op6ere dans la m6decine et dans les tLudes mIdailcs. Le 21 Juillet 1871 le coiuitC de I'nstruction Publi)'!e de la Chambre des lxepresentants, avant pour rapplr- teur L. Audain pere, proposal au vote des Depul,& line nouvellc loi modifiant lI6grement celle de 1863, inainte- nant des bourses A I'Ecole de medeeine pour les jeunes gens de la province. Celte loi fut votiee le 23 Stipltim- bre de la m6me anine. Elle assurait aux boursiers. des instruments, des lives et une allocation de quinze.:' gour- des par mois. Cherchant i fire une oeuvre vraiiient locale t utile. le Dr Dehoux se resolut i oublier toules les tradillons universitaires des pays strangers et t appliquer I'Ecole de m6decine, pour le plus grand succes de son e!isei- gnement, les nmthodes m6mes en usage dans l'en,-i"'ie- ment secondaire. 11 proposal de transformer cetie e( ,'le en un internal; (page 179 ) et pour stimluler le z- IL tlt's e16ves, il institua des distributions de prix 5 la lin Id s examens annuels. La premiere distribu tion de Ip1'\ tCL lieu en 1872. (1) Le president de la BHpublique .: ,.s- tait. Aide par un iniiistre patriole. Octavius Riamn.-.m, i Dr Dehoux enltreprit d'W'evoyer tls meiniurs e, d OP l'Ecole de lcdeine a Paris pour v Fairee un ll(ill',.- ment d'6tudes ( Deloux p. 54). Aprcs une coi' L.SJpo,- dance avec le ministry Rameau, un accord intervint entra le gouvernement et la direction de 'Ecole de Md- decine, en 1873. Un credit fut volt par les Chamibrls pour I'envoi de boursiers A Paris, (2) chaque bcursier devant toucher 60 piastres c'est-a-dire 60 dollars par mois. Au pr6alable le gouvernement, haItieon fit des d(- marches pour obtenir I'assimilation des ceirtfica!s d'e- tudes secondaires d&livres au Lycee de jPor't-au--Prince, au dipl6me de bachelier d& la 1 'rislatioii fr'ar:caise. Ces d6marches eurent du success grace l'iniitervention (1) Dehoux Loc. cit p 184-1?5. (2) Loc. cit. p. 189. - 81.- k Charge d'affaires de France, le comte de Lemont, i.pres du niinistre de 'lInstruction publique frangais. Le coun!e de LAmont d6clara que la France serait bj ours dispose A aider au progres, en tout point du lob e. (p)Ige 183.) Alors le I) Dehoux essaya d'obtenir I'assimilation de Ecole de M6decin e de Port-au. Prince aux 6coles pr6- iarutoires de medecine de France. Le conte de Lemont i rendant dans son pays, le ministry d'Haiti a Paris 4harles Lalorestrie, recut des instructions pour joindre ks efforts a ceux du come tde Lmont. Ici on fut moins 1eureux ; mais le gouvernement francais accept tacite- henl d'exempier lesboursiers qu'on enverrait des douze iremieres inscriptions, qui seraient cependant payves, le sorte que les boursiers hailiens ne prendraient que is quaire derni6res inscriptions A la Facult6 de Paris. . Le gouvernement haitien considdra qu'il etait n6ces- iaire de dinner a ses boursiers un intervalle de trois inl pour I, soutenance de leur these et I'obtention du lipl6me. II d6cida que les boursiers se renouvelleraient iar series de trois ans et que chaque boursier signerait, ivant son depart, un contract avec le gouvernement tailien. II devail revenir avec le titre de docteur ou de ,harinaicieni, on auW moins le litre d'oflicier de sante. pacg 180) CciX (Iqu reviendraient six inois avant 1'expiration du Ilai oblienidaient une prime de cinq cents piastres. Le TD H. Grellier seul toucha cette prime, Mtant seul reveinu dans le ddlai fix6. Les six boursiers partirent et irri\vrent A Paris en novembre 1873: Gddeon Baron, instanlin Boyer, Zulmeus Choisil, Roche Grellier, krchim6 le Desert de la section de m6decine ; et Durc6 )uplessis, de la section de pharmacie. La plupart de :esjes euegens avaient d'jAt cinq ans d'dtudes m6dicales At elaient r6petiteurs A l'Ecole de m6decine. En Mai 1877, le gouvernement iccordait une bourse 82 - A Louis Joseph, connu plus tard sous le nom de L Ouis Joseph Janvier ; il prkit aiUsrit6t. I,egouvernementsc dccida i uussi i donnerune bI, rse au jeune dentiste Piron, et ie i tisait partir pour le P1hi- ladelphia Dentrl Col( oge oi i il fut a Inns, grace oiu dlmarches du minister d'HaiM ait W shington. Les den- tistes haiticns ne deaieEt pas oub'icr Ic cheninu de 1'li- ladelphie. Mais tons les dleves ie pouvaieiit pus partir : I-',llait il ne permettre dlsormais I'exercice de la medecine jqu' ces seuls dtudiants qui avaient ainsi obtenu a l'ilr.~ii.er des titres I la confiance publique.....? dit le Dr Deli. ,x. Et il repond: C'eut 6t6 une criante injustice... au -i le. gouvernement consacra-t-il par la loi td 15 Septc:iiire 1870 que tout 6e1ve de cette icole- de modeci:ei. de; Port-au-Prince pouvnii aspirer, A la fin de ses 611.It.s et apres examens, au tire civil de docteur en mnid. iLe ou a celui de pharmacien...,) (1)( article !1 ). Voici un modele des dipletmes delivr6s delpu;. lIrs conform enet it rette loi : D)ijpl me de DIc(lc(( r i n ,kdrcin..-- l.e Secrdlaiie d DlaIst nui D)parieimc:. de. instruction puiblique, v\u Ic cei iical d';plilvi ,- itI grade de do leur en ni; ~ecine, acccord( vu sie, X,' vu l'approbalion donnte a ce certifical par Ie J.ui inve- dical et par la Coninission Centrale de Iinstr'.i 1-u publique e Port-au-Prince.. done pi'r ces pre:. I es. au dit sieur X le diplome de Doclcur en Mede i:ljt' pour en jouir avec les droits et prerogatives qui 3 '-,0t attaches par les r6glemen is.)) (2) Le Dr Dehoux se mit A I'oeuvre pour faire donii. i un; bonrendement A 1'Ecole de medecine de Port-au-IP I-ce, 11 enrichit le jardin d'un grand norbre d'espces nru- velles. II confia un course de botanique an fils mC..l idttI jardinier Jean Iroit qui 6tait Otudiant en mci decir.i. Co (1) Dehoux. Loc. cit. p. 5 -55. (2) Dehoux Loc. cit. page 55 |